Formation : des journalistes initiés aux outils du Web 2.0
jeudi 9 octobre 2014
Les professionnels de l’information des médias sénégalais utilisent peu ou pas les réseaux sociaux pour vulgariser les informations. Pour pallier à ce manque, l’Agence universitaire de la francophonie (Auf) et la délégation générale du XVe Sommet de la Francophonie de Dakar forment aux pratiques du journalisme 2.0 des reporters issus de divers organes de la place pour quatre jours.
Intégrer les nouveaux médias dans les canaux d’information devient ainsi un impératif pour les professionnels de l’information dits classiques. Car nul ne peut échapper à l’évolution technologique. Et comme l’a souligné hier Mamadou Ndiaye, enseignant au Centre d’études des sciences et des technologies de l’information (Cesti), « le journaliste professionnel n’a plus le monopole de l’information. Internet a changé notre rapport à l’information ». D’où la nécessité pour les journalistes dits classiques de s’adapter à l’évolution technologique. L’Agence universitaire de la Francophonie (Auf) et la délégation générale du XVe Sommet de la Francophonie ont initié un atelier de formation sur le journalisme 2.0 pour permettre aux reporters d’être outillés sur ces nouveaux médias. Selon les organisateurs, cette initiative est née d’un triple constat sur le terrain : Les réseaux sociaux sont définitivement installés dans le paysage de la société de l’information ; les professionnels de l’information des médias sénégalais utilisent peu ou pas les réseaux sociaux et enfin la fréquence à laquelle le XVe Sommet de la Francophonie est traité sur les réseaux sociaux demeure extrêmement limitée.
La formation qui a démarré hier et se poursuit qu’à samedi regroupe une vingtaine de journalistes sénégalais de la presse écrite, de l’audiovisuel et online désignés par leur organe de presse ou coptés par les associations de journalistes à Dakar. Ils se sont imprégné des outils, des opportunités et des enjeux du Web 2.0. Ce dernier est créé en 2004 à partir des nouveaux usages nés autour du Web et les applications et outils qui y sont greffés. Les techniques d’utilisation des réseaux sociaux : rechercher, analyser, traiter et diffuser de l’information, veille thématique..., leur sont inculqués. Pour cette première journée, les journalistes se sont familiarisés avec la recherche web, veille et curation et ont découvert les avantages d’une présence sur certains réseaux et médias sociaux sous l’encadrement de Basile Niane, Ababacar Sadikh Ndiaye et Cheikh Fall, tous des journalistes-blogueurs professionnels, spécialistes du web 2.0.
Internet pas suffisamment utilisé pour créer de la valeur ajoutée
Lors de sa conférence inaugurale sur le thème : « Du journalisme classique au journalisme 2.0 », l’enseignant du Cesti Mamadou Ndiaye, soutient que la presse sénégalaise a très tôt investi le web. « Sud Quotidien a eu un site en février 1997, WalFadjri a été primé en 1998 pour la qualité de son site web », fait-il savoir. Mais relève l’enseignant, « internet est un support en plus pour ces médias, il n’est pas utilisé pour créer de la valeur ajoutée ». Ndiaye préconise une reconfiguration et une offre de formation adaptée à ces nouveaux canaux de diffusion de l’information. Pour le journaliste El Hadj Hamidou Kassé, président du comité scientifique préparatoire du XVe Sommet de Dakar, il faut aussi que les professionnels des médias fassent attention aux nombreux pièges du journalisme 2.0. A l’endroit de ses cadets, le journaliste Hamadou Tidiane Sy, directeur de l’école de journalisme E-Jicom, conseille d’avoir de la distance, être froid par rapport aux informations diffusées dans ces nouveaux canaux. « Le web2.0 reste un outil de travail pour le journaliste, de dialogue avec le public. Pour les médias, cela élargit leur audience et donne un pouvoir accru au public », indique Sy qui estime que cette pratique ne constitue pas une menace pour les journalistes qui veulent rester des journalistes.
Outre la formation sur le journalisme 2.0, les participants seront sensibilisés sur les activités du XVe Sommet de la Francophonie de Dakar. Une plate-forme regroupant des professionnels des médias du Sénégal autour des opportunités du Web 2.0 pour faciliter les échanges et capitaliser les expériences sera créée. La participation à l’atelier sera valorisée par une attestation délivrée par le Campus numérique francophone de l’Auf à Dakar. Ce sera samedi lors de la clôture.
Fatou K. Sène
(Source : Wal Fadjri, 9 octobre 2014)