Externalisation des activités dans le secteur des Télécoms : Les travailleurs de la sonatel parlent de « fuite en avant »
lundi 23 mars 2015
Les agissements relatifs à l’externalisation de certaines activités d’opérateurs de téléphonie ne militent guère pour une consolidation des acquis dans le secteur des télécommunications au Sénégal, selon Le syndicat des travailleurs de la sonatel (SYTS). Face à la presse, ce dimanche à Saly, le SYTS a dénoncé ‘’ses pratiques unilatérales et antisociales’’. Par ailleurs, ces syndicalistes ont interpellé l’Etat sur les grands défis du secteur.
Les agents de Tigo, qui ont récemment vu certaines de leurs activités confiées à une entreprise externe, ne sont plus seuls dans ce combat pour la sauvegarde de leur outil de travail. En effet, les travailleurs de la SONATEL, réunis autour syndicat des travailleurs de la sonatel (SYTS), ont exprimé leur solidarité à l’endroit de leurs camarades de Tigo.
« Tout opérateur des télécommunications a un cahier des charges qui lui permet de mener des activités de télécommunications. Et on ne peut pas comprendre qu’un opérateur qui a ce cahier des cahiers de charges puisse externaliser ses activités. C’est un manque de responsabilité, une fuite en avant. Nous ne pouvons pas l’accepter cela parce ce que c’est contre l’emploi des travailleurs au niveau de Tigo. On parle de transfert de personnel, ce qui n’existe pas dans notre législation. On peut comprendre un détachement mais un transfert de personnel d’une entreprise vers une autre entreprise est inacceptable », a dénoncé Babacar Sarr, le secrétaire général du SYTS.
Par ailleurs, au cours ces assises tenues les 19 et 20 mars à Saly, le comité exécutif national (CEN) du SYTS est revenu sur les grands défis auxquels le secteur doit faire face. Il s’agit notamment de la fin de la convention de concession prévue en juillet 2017. Dans ce cas précis, le SYTS invite l’Etat à tenir dune grande concertation nationale qui intègre une bonne prise en charge des menaces et des opportunités liées aux profondes mutations technologiques. De même, le CEN a posé sur la table la problématique des licences de génération. « Comment expliquer qu’un opérateur détenant une licence globale télécom se voit obliger à chaque fois de demander une licence dans le cadre d’une évolution des TIC », s’interroge les camarades Babacar Sarr.
D’après l’ex-coordonnateur du Syndicat des travailleurs de la Sonatel, l’impact des profondes mutations dans le secteur des télécommunications pose des problèmes qui méritent une analyse approfondie de la part du management, des syndicats, des partenaires.
« Ce sont des défis importants qui demandent des choix pertinents de la part de l’Etat. Si on se trompe sur ces choix la Sonatel ne pèsera pas 11% dans le PIB du Sénégal mais elle finira comme les RAILS. Vous avez vu les problèmes de la Sénélec, des ICS, leurs difficultés sont dues à de mauvais choix. Nous on a chaque fois évité ces problèmes en apportant de la valeur ajoutée à l’économie, au social. Nous invitons l’Etat à faire en sorte que le secteur des télécommunications continue à peser dans l’économie pour assurer sa souveraineté économique mais aussi politique et géopolitique », a clamé Ibrahima Konté, ex -coordonnateur du Syndicat des travailleurs de la Sonatel.
El Hadji Alassane Diallo
(Source : Mbour.info, 23 mars 2015)