twitter facebook rss
Imprimer Texte plus petit Texte plus grand

Études Google : Le Sénégal en retard dans les Tics

mardi 25 septembre 2012

Contrairement à une idée reçue, l’internet au Sénégal n’a pas franchi les pas escomptés au cours des vingt dernières années. C’est l’une des principales révélations contenues dans une étude de Google réalisée par le cabinet Balancing act. Le manque d’ambitions de l’Etat sénégalais et la toute puissance de Sonatel dans le secteur seraient à la base de ce retard.

Une étude commandée par Google Sénégal et publiée hier informe que pour démocratiser l’internet haut débit au Sénégal, il faut plus de concurrence sur le marché. L’étude montre aussi qu’il faut de meilleures infrastructures et des prix accessibles à une plus grande partie de la population. Ladite étude a été faite par le cabinet « Balancing act » qui a ainsi travaillé sur l’accès au réseau internet au Sénégal.

L’étude démontre que Sonatel opère un monopole de fait sur le réseau national malgré la présence d’Expresso Telecom. Le Sénégal ne compte aussi que quatre fournisseurs de services internet malgré ses 400 000 abonnés enregistrés en fin mars 2012. Et pourtant dans les années 2000, le pays en comptait une douzaine, lesquels n’ont pas soutenu la concurrence avec Sonatel sur qui ils reposaient techniquement.

« L’Artp n’a pas joué son rôle »

Selon Balancing act, le cadre légal et réglementaire ne permettait pas à ces fournisseurs d’accès, au moins jusqu’en 2007, de construire leurs propres infrastructures. D’où la dépendance à l’égard de Sonatel. En outre, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) n’a pas vraiment joué le rôle qui lui est dévolu dans cet environnement. D’après l’étude, elle a manqué plusieurs fois l’occasion de promouvoir un marché concurrentiel des services internet et d’établir un encadrement réglementaire fort.

Très présente dans cette étude, le numéro un de la téléphonie au Sénégal est également accusé de mener contre différents acteurs une « concurrence déloyale » avec son « Pack ADSL-Khéweul ». Ce pack prépayé serait ainsi « 50% moins cher que l’offre post payée ADSL 512k bits à 18 000 francs Cfa et elle inclut 5900 francs Cfa de crédit voix ». Poursuivant, Balancing act indique qu’« à travers cette offre, Orange (fait don) d’une ligne téléphonique gratuite et subventionne à 100% la redevance Sonatel qui, pour un abonnement post payé ADSL 512kbits/, est de 12 500 francs Cfa par mois ».

Nonobstant ce fait, l’enquête souligne que Sonatel propose des « redevances élevées comparées aux autres opérateurs africains. » Or, « cela est un frein au développement de l’internet à haut débit ». « A cela, s’ajoute un gap important entre les frais de ligne et le coût total. » En conséquence de quoi l’étude suggère « une évaluation plus exacte de la pertinence du prix de la redevance Sonatel qui devrait faire l’objet d’une analyse des coûts spécifiques liés à l’utilisation des bandes de fréquence (. . .) »

« Concurrence déloyale »

En amont, il y a toutefois la responsabilité de l’État et de ses services dédiés à la vulgarisation des technologies de l’information et de la communication. Ce que l’étude appelle « absence de stratégie de promotions des services internet ». « En parallèle à l’absence d’un contrôle effectif des prix pour pallier le manque de concurrence dans le segment des services internet, les autorités politiques et administratives ont manqué d’une stratégie claire et effective pour assurer l’épanouissement des services internet », souligne la note. Considéré « dans les années 1990 comme l’un des pays africains où l’internet peut connaître un développement fulgurant, le Sénégal a déçu », relève l’étude. Et cela « contrairement à des pays comme le Kenya et le Nigeria ».

Pour assurer de meilleures performances renforçant la pénétration de l’internet haut débit au cours des prochaines années, le cabinet Balancing act propose « une mise en œuvre du dégroupage de la boucle locale, l’élargissement des capacités des FAI (NDLR : fournisseurs d’accès) dans le cadre légal et l’introduction de technologies alternatives par la boucle locale ».

Les autorités de Google promettent de revenir plus en détails sur cette étude au cours d’une conférence de presse prévue en octobre, selon le communiqué reçu à EnQuête.

Bigué Bob

(Source : Enquête, 25 septembre 2012)

Mots clés

Inscrivez-vous a BATIK

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez toutes nos actualités par email.

Navigation par mots clés

INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

PRÉSENTATION D’OSIRIS

batik