Le Sénégal était le leader dans le développement de l’internet. Il est aujourd’hui, dernière le Ghana et le Nigeria. C’est dans ce cadre que Google Sénégal a commandité une étude portant sur les « Obstacles et opportunités pour la démocratisation de l’internet au Sénégal » qui a été présentée aux acteurs hier, jeudi 11 octobre à Dakar.
Le Sénégal s’est engagé dans la réflexion pour une stratégie du haut débit pour proposer des pistes de solution car l’internet est le moteur de développement économique et social dans le monde entier. L’étude intitulée, « Obstacles et opportunités pour la démocratisation de l’internet au Sénégal », est commanditée par Google, présentée par Isabelle Gross et réalisée par le cabinet Balancing Act. L’étude vise à encourager la concurrence dans les services internet et aussi stimuler une réflexion sur les options qui pourraient s’appliquer au Sénégal. Scindée en trois parties, la première identifie les principaux blocages tandis que la deuxième propose des approches différentes et présente des cas pratiques venant d’autres pays en Afrique. Quant à la troisième, elle donne des pistes et propose des solutions.
Tidiane Déme, responsable de Google à Dakar, jette un regard positif sur cette étude. « C’est très positif car l’étude a été accueillie favorablement et certains nous recommandent même d’aller plus loin. Ce qui veut dire que le travail que nous avons commencé est intéressant. Tous les acteurs de l’internet et des télécommunications se sont regroupés et ont discuté ensemble pour trouver des solutions. Et c’est l’objectif de cette étude. Notre mission, c’est de développer l’Internet au Sénégal pour permettre aux jeunes d’avoir d’accès à l’internet avec des prix raisonnables. Une opportunité pour tous les secteurs », a déclaré le directeur de Google Afrique francophone.
Selon l’étude, le Sénégal affichait il y a plus de dix ans, un potentiel important dans les Tic. Il est classé aujourd’hui 10ième au rang africain pour le nombre d’utilisateurs et 3ième en Afrique de l’Ouest derrière le Nigéria et le Ghana. « Le Ghana, le Nigérian et l’Afrique du Sud sont les leaders dans le domaine des Tic, le Sénégal ne l’est plus. Le Ghana s’est doté de câbles sous-marins en 2010 alors que le Sénégal s’en est doté depuis 1998. Pourtant, le Ghana a des prix plus intéressants que le notre. Le Sénégal était cité chaque fois comme un pays phare dans le développement d’Internet mais aujourd’hui ce potentiel ne s’est toujours pas traduit en un succès », constate Tidiane Déme.
Pour Khoudia Guèye Sy, Chef de division réseau, système et sécurité de l’Ucad qui intervenait sur la nécessité d’avoir des offres haut débit pour l’enseignement supérieur, « Nous avons beaucoup d’offres qui sont axées sur l’internet mobile mais nous n’avons pas des offres de protband, micro internet et le gigabit internet pour développer l’enseignement supérieur. Pour la mise en place d’un réseau national pour l’éducation et la recherche, nous n’arrivons pas à soutenir les couts que nous proposent les opérateurs. Ils sont liés à un problème de stratégie nationale et de réglementation. Cela fait 7 ans que nous travaillons sur un projet qui serait bénéfique pour toute la communautaire universitaire ».
Selon la présentatrice, « En 2000, il y avait une douzaine de fournisseurs d’accès Internet au Sénégal, aujourd’hui il y a un groupe de moins de six fournisseurs et trois d’entre eux sont des opérateurs de télécommunication », dit Isabelle Gross, présentatrice de l’étude commanditée par Google avant d’ajouter : « Notre pays doit développer et promouvoir un marché d’accès internet innovant et compétitif en donnant aux fournisseurs d’accès à l’internet (FAI) la capacité de développer leurs propres infrastructures. Et faciliter l’accès à la bande passante internationale par la mise en oeuvre du règlement portant conditions d’accès aux stations d’atterrissement câbles sous-marins développé par la Cedeao et adopté en 2011 ».
Awa Diouf
(Source : Sud Quotidien, 12 octobre 2012)