Ethiopie : libéralisation des télécommunications avec un nouvel opérateur
jeudi 3 juin 2021
Le gouvernement éthiopien a validé l’offre de licence d’opérateur mobile du Partenariat mondial pour l’Éthiopie (GPE), un consortium incluant Vodafone et Safaricom, ont annoncé les autorités locales, se réjouissant d’une « décision historique ».
Le marché des télécommunications longtemps monopolisé par l’opérateur national Ethio-Telecom est désormais libéralisé. MTN et le consortium incluant Vodaom et Safaricom etaient les deux seuls concurrents retenus dans la course.
Le gagnant a été annoncé le 22 mai dans un communiqué de presse du ministère des Finances et de l’Autorité éthiopienne des communications.
Le GPE constitue « un consortium d’entreprises de télécommunications réputées qui fournit des services à plus de 750 millions de clients dans le monde entier et s’engage à créer de nouveaux emplois et à soutenir l’économie par l’introduction de nouveaux services efficaces », a déclaré Balcha Reba le directeur général de l’Autorité Ethiopienne des Communications (ECA), cité dans la note.
Ce dernier a également indiqué que le nouvel opérateur investisseur 8 milliards de dollars US au cours des dix prochaines années.
Cette enveloppe sera le « plus gros investissements directs à l’étranger (IDE) en Éthiopie à ce jour » selon Abiy Ahmed Ali, le premier ministre Ethiopien.
« Notre désir de rendre l’Éthiopie entièrement numérique est en bonne voie », a-t-il écrit sur Twitter alors qu’il annonçait la « décision historique » validée par le Conseil des ministres « à l’unanimité ».
C’est d’ailleurs par la suite que l’Autorité éthiopienne des communications a pu accorder la nouvelle licence au partenariat « qui offrait les droits de licence les plus élevés et un dossier d’investissement très solide ».
Pour Amed Shide, le ministre des finances cette libéralisation du marché des télécommunications, le gouvernement permet à chaque éthiopien d’accéder à des services de qualité à un prix abordables.
« Cette décision inaugure une nouvelle ère de développement des services de télécommunications dans notre pays, qui permettra à des millions d’éthiopiens d’avoir accès à des services de communication fiables et de qualité », a également ajouté Reba.
Pour « une société numérique inclusive et durable »
Du côté des membres du nouveau concurrent d’Ethio-Telecom, la satisfaction et l’enthousiasme ont également été exprimés. Dans un communiqué, Vodacom a déclaré qu’il aspire à « soutenir la transformation numérique de l’Ethiopie et à améliorer positivement la vie de ses citoyens ».
Shameel Joosub, PDG du groupe Vodacom ambitionne de « faire une réelle différence dans la vie des Éthiopiens en promouvant l’inclusion numérique généralisée dans le cadre de l’engagement de Vodacom à connecter les 100 prochains millions d’Africains d’ici 2025 ».
Pour Nick Read, PDG du groupe Vodafone il est question de « jouer un rôle transformationnel en veillant à ce que l’énorme potentiel économique et de développement de l’Éthiopie soit réalisé grâce au déploiement de la connectivité et des services numériques de nouvelle génération, créant ainsi une société numérique inclusive et durable ».
« Nous aimerions offrir une vie meilleure au peuple éthiopien sur la base de notre message d’entreprise, « Enrichir la vie et le monde », et contribuer au développement futur de l’Afrique », a ajouté Toshikazu Nambu, vice-président exécutif et directeur du numérique chez Sumitomo Corporation, un membre du consortium.
Du côté de MTN dont l’offre a été rejetée, la déception par « le résultat infructueux » était au rendez-vous selon Bloomberg qui a cité une source au sein du groupe sud-africain. Laquelle trouve que l’offre a été guidée par des disciplines d’allocation stratégique et de capital.
Aurore Bonny
(Source : CIO Mag, 3 juin 2021)