Ethiopie : Vodacom veut démarrer ses activités en 2022, avec des ambitions précises
mercredi 26 mai 2021
Les Ethiopiens aspirent depuis longtemps à autre chose qu’Ethio Telecom. Ils devront encore attendre quelques mois avant d’expérimenter les services du nouvel opérateur de téléphonie mobile. La concurrence qui est effective laisse entrevoir de profonds changements sur le marché télécoms national.
Le consortium Global Partnership for Ethiopia – formé de Safaricom, Vodacom Group, Vodafone Group, Sumitomo Corporation et CDC Group –, à qui le gouvernement éthiopien a attribué la nouvelle licence télécoms du pays samedi 22 mai, veut démarrer ses activités en 2022. Dans un pays de 116,4 millions d’habitants où Hootsuite a enregistré (dans son Digital report 2021) 44,86 millions de connexions mobiles, soit un taux de pénétration du mobile de 38,5%, et 23,96 millions d’internautes pour un taux d’accès à Internet de 20,6%, Global Partnership for Ethiopia a des ambitions bien arrêtées.
Peter Ndegwa, le président-directeur général du kényan Safaricom, a déclaré que « ces dernières années, nous avons constaté la puissance de la transformation numérique et son impact sur nos consommateurs. Nous croyons qu’en travaillant avec toutes les parties prenantes en Ethiopie, nous pouvons réaliser une transformation similaire tout en réalisant un retour durable pour nos actionnaires ».
Pour Shameel Joosub, le président-directeur général de Vodacom Group, « les partenaires du consortium ont une excellente réputation en matière de fourniture de services technologiques transformateurs, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’agriculture, basés sur des réseaux de télécommunications de qualité. Nous voulons faire une réelle différence pour la vie des Ethiopiens à travers la promotion de l’inclusion numérique généralisée dans le cadre de l’engagement de Vodacom à connecter 100 millions d’Africains d’ici 2025 ».
L’entrée de Safaricom, Vodacom Group et Vodafone Group en Ethiopie cadre avec la stratégie d’expansion africaine de chacune de ces entreprises, en quête de nouvelles sources de revenus pour consolider leur croissance économique. Safaricom veut aller au-delà du Kenya où ses velléités dominatrices suscitent plus d’attention du gouvernement ; pour Vodacom Group et sa maison-mère Vodafone Group, présents dans huit pays d’Afrique, c’est une opportunité de renforcer leur présence sur le continent où de nombreuses opportunités d’affaires naissent avec la reprise des projets de transformation numérique.
A travers la concurrence introduite par le gouvernement dans le secteur des télécommunications, les Ethiopiens espèrent une amélioration du taux de couverture réseau, des prix d’accès aux services télécoms plus abordables, de nouveaux services à valeur ajoutée. Le lancement du service Mobile Money baptisé Telebirr par Ethio Telecom le 11 mai, déjà sous la pression du nouveau concurrent, en est la parfaite illustration.
Muriel Edjo
(Source : Agence Ecofin, 26 mai 2021)