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Et la censure s’africanise...

mercredi 19 septembre 2018

Point de vue

Alors que des millions des doigts pianotent sur des claviers, alors que des milliards des mots sont diffusés, alors que la chorale des internautes émet la bruyante chanson de clics, dans les cercles de pouvoir, il se prépare, à bas-bruit, la mise sous tutelle d’une expression aussi libre que dérangeante. Du moins pour certains.

Nous ne l’avons pas vu venir, car de la révolution numérique, nous ne pouvions que nous délecter, en prenant part et notre part à la grande fête, que nous espérions pouvoir mener, sans encombre et sans protocole. Modifiant le monde médiatique et transformant la façon dont l’information est produite, recoupée et diffusée, le numérique est l’une des plus grandes avancées du vingt-et-unième siècle naissant. Une aubaine pour les penseurs, auteurs, bloggeurs et indépendants de tous bords, y compris les startups qui ne pouvaient qu’accueillir son avènement et celui des réseaux sociaux comme des évènements émancipateurs. A juste titre !

Hélas, les cadors, du haut de leurs tours à l’architecture moyenâgeuse, ont vu rouge !

C’est sans doute en humant l’air du temps que ces sombres personnages, à qui le funeste destin semble avoir assigné le rôle de diriger nos très chères nations africaines, ont jugé que la vague numérique, aussi virtuelle soit-elle, n’est pas loin de se traduire dans la vraie vie pour menacer l’équilibre fragile du pouvoir. D’où, il faut la maitriser, avec un alibi de taille bien que de mauvaise qualité : la lutte contre la désinformation, à laquelle s’adjoignent d’autres subterfuges.

Le registre des pays où les gouvernements régulent ou prévoient de réguler l’utilisation des réseaux sociaux est en phase de s’épaissir. Car si la main basse sur mes réseaux sociaux en est à ses prolégomènes, le phénomène se répandra plus vite qu’on ne le pense, par un effet boule de neige qui est déjà commencé. Pour l’heure il est question soit des lois régulant l’usage des réseaux sociaux, soit d’une taxe à percevoir sur les usagers de ces derniers. L’inventivité n’a pas des limites. Surtout lorsqu’elle est machiavélique, lorsque la régulation ne vise pas l’ordre mais répond à un besoin de mâtage.

En Ouganda la gossip tax comme on l’appelle est prélevée sur chaque utilisateur des réseaux sociaux, pour soi-disant lutter contre la propagation des rumeurs. Les consommateurs s’en trouvent peinés, eux dont le pouvoir d’achat n’a pas varié d’un centime. Ils se voient obligés de dépenser plus pour garnir les caisses d’un Etat qui se découvre tout soudain la vocation de lutter contre les rumeurs. Toutes les rumeurs, sauf celles que la machine d’Etat diffuse sur les hauts faits imaginaires du leadership politique, comme c’est le cas un peu partout.

En Tanzanie les bloggeurs doivent se conformer à la loi en se faisant enregistrer auprès de l’autorité compétente, payer un frais annuel de 930 dollars américains, le gouvernement se réservant le droit d’interrompre les activités en cas de la présence des contenus subversifs qu’il est le seul à pouvoir définir.

Dans l’Egypte du grand pharaon Sissi toute personne ayant plus de 5000 abonnés sur un site personnel, un blog ou un quelconque réseau social devra faire l’objet de surveillance de la part des autorités du pays. Il va sans dire que c’est en Egypte que l’on a vu à quel point la mobilisation populaire et la transmission des informations en temps réel pouvait être efficace.

Le plus récent dans la liste, le Bénin du très éclairé Patrice Talon, homme d’affaires devenu président, où les tarifs internet sont modifiés pour les utilisateurs des réseaux sociaux, avec comme point d’orgue dans cette affaire la sortie inoubliable d’un ministre qui déclarait, sans sourciller, qu’il y avait un prix à payer pour la diffusion sur Whatsapp des critiques à l’endroit du gouvernement. Le but caché de tout ceci est donc de museler. Et partout.

Car c’est au Congo (RDC), il ne faut pas l’omettre, que lors des manifestations et des tumultes politiques l’on prive d’Internet, au-delà des citoyens lanceurs d’images et d’informations, toutes les activités commerciales et administratives qui passent par le numérique. Au Cameroun aussi, la région anglophone privée d’Internet pour une longue période, au Tchad, en Gambie…

Nous sommes pris de cours. Face à toutes ces velléités liberticides dans certains pays et une politique de répression assumée dans d’autres, la citoyenneté numérique doit être réinventée, adaptée, par crainte que se soumettant à la fatalité des diktats elle ne fasse le lit d’un musèlement complet.

L’étranglement aura néanmoins l’avantage de galvaniser tour le monde y compris les internautes apolitiques et les entrepreneurs dont la survie économique dépend en partie d’Internet. Peut-être auront-ils des raisons de résister, reste à savoir par quelles méthodes et dans quel ordre.

Il faut une structuration des luttes pour la neutralité du net et une présence plus grande d’organismes affectés à la vulgarisation et à l’ouverture de l’espace numérique qui plus est reste un vecteur de croissance et une porte qui donne sur le monde. Si nous parlons d’Afrique, la cause est planétaire.

Simeon Nkola M.

(Source : Simeon Nkola M., 20 septembre 2018)

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