Environ 400 emplois perdus par an : Le secteur des télécentres au bord de l’agonie
mercredi 1er août 2007
Les gérants et exploitants des télécentres et téléservices trouvent la gestion de la Sonatel hypothétique. Face à la presse, hier, le Président de l’Union Nationale des Exploitants de Télécentres et Téléservices du Sénégal (Unetts), Bassirou Cissé et ses camarades ont tiré la sonnette d’alarme et ont demandé à l’État de prendre ses responsabilités en renforçant les capacités du secteur.
« Entre 2005 et 2006, nous avons constaté la mauvaise gestion de la Sonatel avec ses conséquences, la fermeture des télécentres et téléservices. Sonatel crée le seddo, izi... Et aujourd’hui c’est la catastrophe pour nous ». Ces mots de désespoir sont de M. Cissé. Il a estimé qu’au fur et à mesure que le temps passe, la situation des acteurs du secteur devient critique. C’est pourquoi lui et son Secrétaire Général M. Mama Diack Seck ont dénoncé avec force la concurrence malsaine des opérateurs. Et en même temps ils ont souhaité que l’État prenne ses responsabilités en faisant passer ces télécentres en téléservices. « Depuis 5 ans nous demandons la régulation du secteur. Nous pensons qu’elle doit passer par mise en place d’un cahier de charge. Mais malheureusement nous ne sommes pas entendus par les autorités », a renchéri M. Cissé tout en indiquant que le secteur perd chaque an 1% d’emploi.
Selon lui, il existe 18.530 télécentres et près de 30 000 à 40 000 emplois créés sur toute l’étendue du territoire. Et avec 50 milliards de chiffre d’affaires dont 7 milliards de Tva annuellement payés à l’État du Sénégal, ce secteur est menacé de disparition. Cependant, il a calmé les esprits en affirmant que toutes les ventes de « seddo » seront retirées des grossistes et remises aux gérants de télécentres. A l’en croire, l’objectif de la rencontre avec la presse d’hier, était de révéler au grand jour la mort programmée des télécentres et téléservices, au dela même de la prrésentation du rapport.
« Si des mesures urgentes de politique sectorielle ne sont pas prises, ces acquis vont disparaître. mais surtout avec le développement de la technologie, le secteur n’est pas à l’abri », a soutenu M. Seck, tout en regrettant le retard accusé dans la publication du cahier des charges régissant l’exploitation des télécentres au Sénégal. Après des études menées par des experts depuis quelques mois, le secteur a endfin publié son rapport annuel. Ce rapport a fait le point sur la place de l’Unetts dans l’environnement des télécommunications et a procédé à une évaluation critique de son partenariat. Aussi, il a jetté un regard sur quelques projets structurants du marché des télécommunications au Sénégal. A la lumière du rapport, M. Cissé a précisé qu’aucune structure sénégalaise n’a bénéficié du fonds mondial pour la solidarité numérique si cher à Me Abdoulaye Wade pendant que les autres pays en tirent profit.
Éric Guerlo
(Source : Le Matin, 1er août 2007)