Entrepreneuriat numérique : Afric’innov va financer les Pme et startups sénégalaises
samedi 20 janvier 2018
Le Ctic Dakar, incubateur des Tic au Sénégal et en Afrique francophone, a procédé, jeudi dernier, au lancement du fonds d’amorçage Afric’innov et à l’installation du comité d’agrément Sénégal, en charge de l’attribution des financements. Mis en place par l’Agence française de développement (Afd) pour le financement des Pme et des startups sénégalaises dans le domaine du digital, ce fonds est doté d’un montant de près de 300 millions de FCfa.
Au Sénégal et en Afrique d’une manière générale, le boom des startups est devenu une réalité. Et depuis quelques années, ces startups jettent toute leur énergie à lever des fonds, à l’extérieur du continent, pour financer leur projet. En 2016, le montant du financement dont elles ont eu à bénéficier était estimé à 366,8 millions de dollars. Un chiffre qui pourrait être bien en hausse au regard du dynamisme noté chaque année. Toutefois, en dépit de ces quelques progrès, les startups et Pme africaines continuent de souffrir d’un déficit de financement.
Le fonds Afric’innov financé par l’Agence française de développement (Afd) s’inscrit dans une dynamique d’aider les startups et Pme sénégalaises dans le domaine du digital à accéder au financement. Doté d’un montant de 450 000 euros, soit près de 300 millions de FCfa, ce fonds est piloté par le Ctic Dakar, incubateur des Tic au Sénégal et en Afrique francophone. D’après Régina Mbodj, directrice de Ctic Dakar, l’accès au financement constitue la problématique des incubateurs et accompagnateur des startups. « On n’avait aucun moyen de financer ces Pme et startups. Ce fonds répond, aujourd’hui, à cette problématique sur plusieurs fronts », a-t-elle indiqué. Les startups et Pme ont la possibilité, avec ce fonds, d’avoir accès à un financement rapide, sans garanti, sans caution et sans intérêt. Le tout sur un délai de remboursement de 24 mois. Au départ, a informé Mme Mbodj, il était question d’accorder un prêt entre 10 et 30 000 euros. Toutefois, ce montant a été finalement revu à la hausse jusqu’à 50 000 euros. Pour une parfaite mise en œuvre du programme, 5 personnalités de l’écosystème digital au Sénégal ont été choisies pour composer le comité d’agrément.
Pour le directeur de la Bnde, ce fonds d’amorçage est un instrument « très important » dans le développement de l’économie. Selon lui, c’est un exemple qu’il faudra suivre au niveau des autres secteurs d’activité. « Au-delà des fonds d’investissement, des financements classiques bancaires, les entreprises ont aussi besoin d’être accompagnées autrement, notamment celles qui sont créées par des jeunes avec des activités innovantes », a souligné Thierno Seydou Nourou Sy. Il a ajouté que ce fonds va permettre à la Bnde d’identifier ces projets et de pouvoir créer éventuellement un levier pour aider ces jeunes ou de les suivre dans le cadre de l’accompagnement de la Ctic.
La décision de la Banque nationale de développement économique d’intégrer le comité d’agrément se traduit par sa volonté de pouvoir mieux apprécier les projets qui sont destinés à ce fonds d’amorçage. Pour son directeur général, le Sénégal et l’Afrique commencent à mettre en place un instrument qui manquait dans le maillon de financement des Pme.
De son côté, Claire Boisseau de l’Afd estime que le fonds Afric’Innov va contribuer à la professionnalisation des incubateurs à travers notamment des programmes de formations et de partage de ressources. D’où toute la pertinence d’œuvrer en faveur de sa pérennisation.
Ibrahima Ba
(Source : Le Soleil, 20 janvier 2018)