Enseignement supérieur sénégalais : Des transformations innovantes grâce aux TIC
vendredi 3 juin 2016
Les mutations opérées ces derniers temps par l’enseignement supérieur ont révolutionné la gestion dans les universités. C’est le point de vue du directeur général de la Recherche, Cheikh Bécaye Gaye, exprimé lors de la conférence annuelle, à Dakar, de l’American anthropological association (Aaa), une société savante américaine, en collaboration avec le Codesria et le Warc.
A coup sûr, l’enseignement supérieur sénégalais est en train de développer de grandes innovations à l’heure actuelle. Le directeur général de la Recherche dudit ministère, Cheikh Bécaye Gaye, est revenu, hier, sur les « mutations profondes » connues par ce secteur depuis l’avènement des Tic. « Nous avons introduit et fait recours à l’informatique en créant des centres dans différentes régions du pays qui permettent aux étudiants inscrits à l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) de suivre des cours. L’inscription dans les universités se fait maintenant en ligne (…) ; l’adaptation qui en est faite au Sénégal a permis de trouver des solutions à quelques dysfonctionnements et rendre la gestion plus saine et la gouvernance de l’enseignement supérieure plus transparente », a énuméré le directeur de la Recherche lors de l’ouverture, à Dakar, de la conférence annuelle de l’Association américaine d’anthropologie (Aaa) et de l’Association pour les études africaines (Asa). Ces deux associations américaines spécialisées dans les études africaines, en partenariat avec le Centre de recherche ouest-africain (Warc) et le Codesria, organisent, pour la première fois, une telle conférence en Afrique.
Placée sous le thème : « Innovation, transformation et futur durable en Afrique », cette rencontre réunit d’éminents professeurs américains et africains spécialistes de l’Afrique. A ce titre, Ebrima Sall, le secrétaire exécutif du Codesria, a estimé qu’à l’heure actuelle des mutations sont opérées dans tous les domaines d’activités. Elles sont visibles dans les économies, les cultures, la technologie et dans d’autres secteurs où les gens innovent dans leur manière d’utiliser les nouvelles technologies. « Il est important que l’on comprenne ces changements et qu’on puisse les tourner à notre avantage, et en faire bénéficier à notre continent », a-t-il indiqué.
Dans cette dynamique d’innovation, l’Afrique n’est guère à la traine. Loin de là. « Si l’Afrique n’innovait pas, on serait disparu du monde, il y a longtemps. On est confronté toujours à des épreuves et on a toujours surmonté ces épreuves en étant créatifs et innovants dans la manière d’organiser. Même dans la manière de faire la politique, c’est l’Afrique qui est en train de montrer le chemin », a rappelé M. Sall.
Déconstruire cette image de l’Afrique
Membre de l’Asa et enseignant à Rutgers university, Dororthy Hodgson est consciente des avancées et des changements connus par l’Afrique. Elle a dit même connaître l’Afrique à travers la Tanzanie où elle a vécu une trentaine d’années durant. « Nous allons essayer de déconstruire cette image qui est véhiculée par les médias pour que les étudiants, les chercheurs et les américains eux-mêmes puissent commencer à se faire une idée plus positive de l’Afrique », a proposé l’enseignante.
Par rapport à cette meilleure image de l’Afrique à véhiculer, Cheikh Bécaye Gaye a donné l’exemple de la ville de Dakar pour avoir connu des « innovations multiformes » nécessitant des mutations sociales, économiques, technologies et environnementales. Parallèlement, ces transformations sont perceptibles à travers une jeunesse de plus en plus créative, l’émergence d’une classe sociale moyenne ou encore sur les commodités d’une vie urbaine et moderne qui entrent dans le quotidien ordinaire de milliers de foyers.
Pour Ed Liebow de l’Aaa, cette rencontre de trois jours en terre sénégalaise va permettre de « mutualiser les expériences et les opportunités » de part et d’autre. Elle sera d’ailleurs renforcée d’année en année, avec certainement une autre rencontre prévue dans un autre pays d’Afrique.
Maguette Ndong
(Source : Le Soleil, 3 juin 2016)