Enseignement supérieur : Ce que propose la FLSH pour sauver l’année universitaire avec un projet de cours à distance
mercredi 27 mai 2020
Après avoir écouté les propos du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ce matin sur les cours à distance et entre autres questions pédagogiques, la faculté des lettres et sciences humaines de l’UCAD, par l’intermédiaire de Yamar Cissé, le président de la commission pédagogique de l’Amicale donne des pistes à suivre pour sauver l’année face à cette crise causée par la pandémie de la Covid-19. Ainsi, cette commission de l’Amicale de la faculté des lettres et sciences humaines propose le « Modèle pédagogique ainsi qu’un réaménagement du calendrier académique comme solution pour achever et sauver l’année académique avec notamment des cours à distance en cette période difficile que le pays traverse ».
Une année blanche : un investissement en l’air...
La faculté des lettres et sciences humaines estime qu’une année blance est synonyme de pertes inestimables. « Ce sont des centaines de milliards FCFA perdues. L’année budgétaire décline des dépenses pour le système scolaire public en fournitures, matériels, infrastructures, salaires et autres services de toutes sortes. Si tout cela est payé et qu’on dise que l’année n’a aucune valeur au plan scolaire, c’est une perte énorme que les gens ne doivent pas envisager », pense la commission pédagogique avec à sa tête, Yamar Cissé.
En effet, une année scolaire ou universitaire est dite blanche lorsque ses enseignements sont entièrement ou partiellement invalidés. Quand une année est invalide, les étudiants en subissent les conséquences dans la mesure où les passants redoublent leur année et ceux qui sont en position de cartouche sont exclus. Dans le cas d’une année blanche, tout le monde reprend. Mais, "il n’y a aucune répercussion sur le cycle. Celui qui est en première année par exemple reprend l’année sans être un redoublant, de même que le cartouchard. Toutefois, l’inconvénient à ce niveau, c’est que cette année est malgré tout décomptée lorsqu’on veut se faire recruter à la Fonction Publique.
Vers un projet numérique à la FLSH
Pour la commission pédagogique de l’Amicale de la faculté des lettres et sciences humaines, "aboutir à une probable validation d’un projet de cours à distance, nécessiterait :
– La construction de salles informatiques et organisation des cours en informatique pour chaque niveau ;
– L’accessibilité du projet « un étudiant, un ordinateur ».
En plus de cela, il faudrait se demander quel devra être le modèle pédagogique adaptatif comme résilience dans ce contexte de pandémie.
La crise universitaire engendrée par la maladie à Coronavirus a nécessité de nombreuses réflexions pouvant aboutir à des pistes de solutions.
Dans cette dynamique, l’administration avait proposé la continuité des cours à distance qui demande la présence en ligne des étudiants et de l’enseignant sur une plateforme. Cela allait donc nécessiter une interaction entre étudiants et professeurs via une plateforme dont sa faisabilité, selon la commission pédagogique de la FSLH, « pose un problème au Sénégal ».
Après avoir refusé cette proposition et à l’issue de nombreuses réflexions, un modèle pédagogique adaptatif a été enfin proposé : Il consiste ainsi à déposer les cours suivi d’une synthèse du cours dans les blogspots de chaque département. « Ces documents de cours, nous le précisions, ne vont pas remplacer les cours, mais ils permettront aux étudiants de ne pas perdre la main et d’avoir quelque chose sous leurs yeux et dans la tête en attendant la reprise ». Une fois de retour, les professeurs feront des séances où ils reviendront sur les documents de cours qu’ils avaient mis sur les blogs. On rappelle au passage que le blogspot existe depuis 10 ans et les étudiants s’y connectent pour revoir les résultats des examens, les informations de leurs départements, les anciens documents ou bibliographies recommandés par les professeurs, etc...
Les documents seront mis sur la plateforme de chaque département et les étudiants seront avertis au préalable par le professeur ou même par le responsable d’amphi. Concernant les étudiants qui sont dans des zones où l’électricité et la connexion font défaut ou qui n’ont pas les dispositifs numériques pour avoir les documents en format numérique, « ils peuvent se rapprocher de leurs amicales départementales, communales ou locales pour avoir la version papier de ces cours. Nous le rappelons, ce ne sont pas des cours en ligne, mais juste des documents pour permettre aux étudiants d’avoir quelque chose avec eux en attendant le retour. »
L’Amicale de la FLSH rappelle aussi que depuis le début de la crise, il a été nécessaire d’inciter les amicales et les étudiants dans la recherche de solutions par le biais d’un questionnaire en ligne.
Des examens achevés au plus tard en décembre...
Selon la FLSH, soutenir le retour dans les amphis dans ce contexte fortement marqué par la pandémie est quasi impossible. Ce serait donc risqué, dans ce contexte, de faire revenir les étudiants dans les amphis et les exposer.
Il faut se rappeler, en tenant compte de l’organisation du système LMD, qu’avant la fermeture de l’université, la majeure partie des départements de la FLSH avait déjà terminé les cours du premier semestre. Il ne leur restait donc qu’à faire les examens du premier semestre, voire finir pour certains. Estimant que c’est le second semestre qui est en jeu, la FLSH propose une option dont tous les examens seront achevés au plus tard au mois de décembre.
Toutefois, malgré les mesures sanitaires et celles liées à l’état d’urgence, la situation est loin d’être maitrisée, car elle persiste davantage. Yamar Cissé estime nécessaire alors de réaménager le calendrier académique pour éviter toute éventuelle perte de l’année, mais aussi, occuper les étudiants en mettant à leur disposition les ressources pédagogiques à travers les blogs et avec l’appui des amicales régionales.
(Source : Dakar Actu, 27 mai 2020)