Enseignement à distance dans les universités : La position du SAES
mercredi 22 avril 2020
Les membres du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) en veulent encore au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation. ‘’Après l’épisode chaotique de l’orientation des bacheliers de 2019, le Saes a appris que le Mesri a encore récidivé en décidant, de façon unilatérale, de proposer l’enseignement à distance dans toutes les universités, pour faire face à la situation de pandémie sans s’en référer aux textes législatifs et réglementaires, ni même se préoccuper des conditions de l’applicabilité de cette décision aux enseignants et aux apprenants’’, regrettent les syndicalistes dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’.
Ils considèrent que ‘’l’enseignement à distance pour un effectif de près de 150 000 étudiants des universités publiques ne s’improvise pas, au vu de toutes les difficultés objectives rencontrées par l’Université virtuelle du Sénégal depuis 2013, malgré l’engagement des enseignants’’.
Militant pour l’équité, la justice et l’égalité des chances pour tous les étudiants, quelles que soient leurs conditions sociales, le Saes rappelle, dans sa note, que ‘’les modalités de base des enseignements en présentiel ne sauraient être modifiées que dans le respect des textes en vigueur qui prévoient leur validation par les instances délibérantes compétentes et sans préjudice pour les étudiants’’. Il met également l’autorité en garde contre les ‘’conséquences malheureuses et irréversibles qu’entrainerait une improvisation des modalités d’enseignement dans les universités’’. Le Saes se dit disponible et prêt ‘’à participer à la réflexion sur les réaménagements des calendriers universitaires, le cas échéant, et à consentir les efforts nécessaires pour les rattrapages des enseignements suspendus à cause de la pandémie’’.
En outre, ces syndicalistes attendent ‘’le respect de l’autonomie scientifique et pédagogique des universités et que, conformément à la loi 94-79 sur les franchises et libertés universitaires, les instances et entités pédagogiques universitaires restent les seules compétentes à délibérer sur les contenus, les modalités et les méthodes d’enseignement ainsi que les modes d’évaluation’’. Il est urgent, selon la note, de terminer les infrastructures pédagogiques dans les différentes universités, afin que les enseignements puissent se dérouler dans les meilleures conditions à la reprise. Le Saes ‘’réitère sa position pour une véritable politique de recherche dans notre pays et en Afrique ; exhorte le gouvernement à publier le décret fixant les règles d’organisation et de fonctionnement des universités publiques dont le projet a été examiné et adopté par le Conseil des ministres du 11 mars 2020’’, lit-on dans le communiqué.
(Source : Enquête, avril 2020)