Le réveil sera brutal pour la plupart des ménages, le 17 juin 2015. A partir de cette date, aucune radio et télévision analogique ne pourra émettre s’elle ne passe pas au numérique. L’accès universel aux services de communication audiovisuelle, par une couverture nationale en services de diffusion numérique de contenus audiovisuels socialement utile, culturellement diversifiés sera désormais effectif.
La date fatidique du 17 juin 2015
La période de transition devant conduire à la fin de la télévision analogique a pris effet depuis le 17 juin 2006 à 00h GMT et devra prendre fin pour la bande UHF (470-862 MHz), le 17 juin 2015 à 01h GMT pour l’ensemble des Etats membres de l’espace Uemoa. A partir de cette date, aucune radio et télévision analogique ne pourra émettre s’elle ne passe pas au numérique. Cet impératif du passage de l’analogique au tout numérique fait suite à la conférence régionale des radiocommunications de l’Union internationale des télécommunications qui a adopté le 16 juin 2006 à Genève un accord régional (GE06), relatif à la planification du service de radiodiffusion numérique. Les membres du comité nationale de politage pour le numérique au Sénégal, composés des experts du Ministère de l’Economique et des Finances, du Ministère de la Culture et de la Communication, du Contan, de l’Artp, du Directeur de Cabinet du Président du Cnra, des statisticiens, des inspecteurs du Trésor, entre autres, ont œuvré longtemps pour le passage de l’analogie au tout numérique. Le retard de plus de deux tours d’horloge consenti avec le dédouanement du matériel a été vite rattrapé. En dehors des 900 000 décodeurs subventionnés par l’Etat, vendus à 10 000 F CFA pièce, d’autres disponibles sur le marché de distribution et peuvent coûter environ 30 000 F Cfa chacun. Mieux, une société de multiplexage et de diffusion a été mise en place.
Le coût de la transition
Plus de 57,643 milliards de FCFA, voila ce que devra coûter à l’Etat du Sénégal la transition de l’analogique vers le numérique qui sera effectif d’ici ce 17 juin 2015, échéance mondiale. En termes plus clair, à compter de cette date, aucune radio et télévision analogique ne pourra émettre s’elle ne passe pas au numérique. Ce travail titanesque a relevé quelques défis majeurs parmi lesquels ceux d’ordre socioculturels, juridico économique, technique et des évolutions récentes qui s’articulent autour de l’impact de la convergence sur l’environnement des contenus, l’émergence de nouveaux modèles (télévision par Internet Protocol « IPTV », télévision connectée, les plates formes de partage de vidéo et le modèle « Cable Access »).
L’objectif global de la stratégie nationale
L’objectif global de la stratégie nationale de passage au numérique est d’assurer aux populations sénégalaises, avant juin 2015, un accès universel aux services de communication audiovisuelle, par une couverture nationale en services de diffusion numérique de contenus audiovisuels socialement utile, culturellement diversifiés. Ce travail titanesque a relevé quelques défis majeurs parmi lesquels ceux d’ordre socioculturels, juridico économique, technique et des évolutions récentes qui s’articulent autour de l’impact de la convergence sur l’environnement des contenus, l’émergence de nouveaux modèles (télévision par Internet Protocol « IPTV », télévision connectée, les plates formes de partage de vidéo et le modèle « Cable Access »).
Excaf retenu, choisit le logiciel HTTV pour ses récepteurs DVB-T2
Après une consultation internationale de l’Etat du Sénégal, le Groupe EXCAF Telecom a été retenu pour assurer le lancement et la vulgarisation de l’offre TNT, Télévision Numérique Terrestre. Ainsi, il a signé un contrat en septembre 2014 avec la société HTTV. Ce contrat a été paraphé singulièrement pour la fourniture de son système d’exploitation de télévision hybride sur un million de décodeurs. « Si Excaf a été retenu comme principal opérateur chargé de l’installation et de la maintenance du matériel pour le basculement de l’analogie au numérique, une société qui s’occupera du multiplexage et de diffusion a été mise en place avec le partenariat public-privé », a fait comprendreCheikh Mouhamadou Bamba Niang, Directeur de cabinet du Dg du Cnra, membre du comité national de pilotage pour le numérique.
La société Httv collaboratrice d’Excaf
Ainsi, la plateforme DVB-T2 du Groupe Excaf Telecom permettra à la population sénégalaise d’avoir accès aux contenus de télévision gratuite et payante par le nouveau signal numérique terrestre. Ce qui fait que le Groupe Excaf Telecom est le premier opérateur d’Afrique francophone à gérer le passage de l’analogique au numérique décidé par l’UAT (Organisations des Télécoms des pays africains) et à lancer une activité de télévision payante sur le spectre TNT nouvellement libéré. Toujours, nos recherches révèlent que le système d’exploitation de télévision hybride d’httv a parfaitement répondu à l’attente du Groupe Excaf. « Httv est une société spécialisée dans la fourniture de solutions logicielles pour la télévision numérique. La société est basée en France et dispose d’un bureau à Singapour. Httv développe des solutions pour les opérateurs et pour les récepteurs qui permettent la mise en place de services de Télévision Connectée tels que : télévision de rattrapage, Vidéo à la demande, services de télévision enrichis, chaîne mosaïque personnalisée, guide de programmes…
L’harmonisation du cadre réglementaire de l’audiovisuel
Un projet de Règlement portant régime financier spécifique applicable aux organes de l’Uemoa bénéficiant de l’autonomie de gestion financière, a mis en place. Il s’agit d’uneDirective portant harmonisation du cadre réglementaire de l’audiovisuel dans l’espace.
En ce sens, intervient le traité modifié de l’Uemoa, notamment en ses articles 4, 6, 7, 16, 20 à 26, 42 à 45, 61, 91 à 93, 101 et 102, entre autres protocole additionnel. Il garantit la pluralité de l’information acquise avec la libéralisation du secteur de l’audiovisuel après la séparation des fonctions de production de programme de télévision des fonctions techniques, de faire de la télévision un vecteur d’intégration économique de la sous-région par la création d’un environnement juridique, rationnalisé et harmonisé. Ce, afin de favoriser une libre et saine concurrence sur le marché de l’audiovisuel, dynamique et prospère et ce faisant de promouvoir un secteur de l’audiovisuel dynamique et de contribuer à la promotion du patrimoine culturel.
Objet et champ d’application
Transition numérique : C’est le processus qui conduit une région, un pays ou une zone géographique à remplacer la télévision analogique par la télévision numérique. Il s’agit à travers la télévision numérique terrestre, de diffuser de signaux hertziens de télévision numérique à travers un réseau d’émetteurs et de réémetteurs terrestres. Tout cela, se réalisera par un multiplexage, une technique qui consiste à faire passer des images de plusieurs télévisions à travers un seul support de transmission. Au Sénégal, excaf, l’opérateur d’infrastructures est chargé de la maintenant, et non de la diffusion. A ce titre, une société de télédiffusion avec un partenaire public-privé s’occupe du multiplexage et de la diffusion. Selon Cheikh Mouhamadou Bamba Niang, Directeur de cabinet du Dg du Cnra, membre du comité national de pilotage pour le numérique, « dans le souci de protéger les consommateurs contre la prolifération des postes téléviseurs non conformes à ces normes, des mesures devraient être prises au niveau des Etat membres pour interdire, dés le début du déploiement de la TNT, l’importation et la vente de postes téléviseurs analogiques et non conformes aux normes DVB-T2 et MPEG-4 Avc ».
L’acquisition d’adaptateurs numériques
Selon les textes réglementaires de l’Uemoa, des mesures devraient être prises par les Etats membres, pour accompagner les détenteurs de postes téléviseurs analogiques dans l’acquisition d’adaptateurs numériques. Ainsi, l’article 10 du projet de Directive portant harmonisation du cadre réglementaire de l’audiovisuel dans l’espace Uemoa, note que « les Etats membres soumettent les opérateurs d’édition de programmes de télévision à une obligation de diffusion de quota de programmes nationaux ou communautaires. Ce quota doit être supérieur à 60% du total programme diffusé, comptabilisé en heure de diffusion ». Et l’article de poursuivre : « Les Etats membres astreignent les opérateurs d’édition de programmes à une obligation de production de programmes nationaux ou régionaux. A cet effet, chaque Etat membre fixe un quota du chiffre d’affaires hors d’axes que l’opérateur doit investir dans la production de programmes de télévisions nationaux ou régionaux. Ce quota ne saurait être inférieur à 3% du chiffre d’affaires hors taxes. Ainsi selon toujours l’article 10, les Etats membres encouragent le développement des programmes nationaux ou régionaux de télévision et la co-production régionale ».
Du contrôle et des sanctions
L’article 12 de la Directive de l’Uemoa stipule que « chaque Etat membre met en place un mécanisme institutionnel de contrôle des activités des opérateurs de diffusion et des opérateurs d’édition de programmes de télévision ». A sa suite, l’article 13 de la même Directive précise que « les Etats membres déterminent le régime des sanctions applicables aux violations des mesures prises, en application de la directive. Ils prennent également toutes les dispositions nécessaires pour assurer leur mise en œuvre. Les sanctions prévues doivent être efficaces, proportionnées et dissuasives ».
Réalisée par Sékou Dianko Diatta
(Source : Social Net Link, 15 juin 2015)