En pratique, lorsque tout sera terminé - et si tout ’accomplit comme prévu -, c’est l’ensemble du système communicationnel du gouvernement et de l’administration en général qui va être bouleversé, dans le bon sens du terme. L’un de ses premiers bienfaits, c’est au niveau de la téléphonie. Actuellement, les communications téléphoniques et fax dans l’administration passent par le réseau de la Sonatel, avec tous les coûts que cela implique pour les finances de l’Etat. Avec l’intranet gouvernemental, c’est un schéma nouveau qui se met en place, car les appels au sein de l’administration ne passeront plus par la Sonatel mais par le propre réseau sécurisé de l’Etat. Ils seront donc gratuits. Une économie, en termes de milliards, devrait s’ensuivre. C’est le ministère des Finances qui va être content…
L’intranet gouvernemental est un réseau multimédia complet, intégrant voix, données textuelles, images et vidéo. Il autorisera par exemple la vidéoconférence. « Cela va permettre, a expliqué M. Thierno Ousmane Sy, à un ministre de mettre en place une réunion virtuelle sur le réseau sans avoir à se déplacer. Les collaborateurs pourront rester dans leur bureau et faire une réunion en vidéoconférence ».
Ce n’est pas tout. Pour le citoyen lambda qui ne va plus tourner - souvent en rond d’ailleurs - autour de l’administration, beaucoup de démarches devraient être simplifiées et accélérées. « Un Sénégalais pourra peut-être voir sur son portable un message lui disant que son passeport est prêt » sans qu’il ait à faire la queue pour retirer son document. Un autre, à 200 km de Dakar, pourra demander le renouvellement de sa pièce d’identité en entrant, par exemple, dans un télécentre franchisé, c’est-à-dire disposant de toute l’infrastructure sécuritaire du réseau. Lorsqu’on sait la difficulté aujourd’hui pour avoir parfois un simple extrait de naissance, on voit là l’intérêt pour les administrés.
Il reste que tout cela va se faire progressivement, à partir d’une première phase qui va concerner essentiellement le gouvernement (pour un coût de 2 milliards de FCFA), ensuite d’une deuxième phase qui permettra le déploiement sur l’ensemble du territoire national.
A.J. COLY
(Source : Le Soleil 7 janvier 2004)