En octobre, le Sénégal regardera la télévision numérique
mardi 23 septembre 2014
Le basculement de la télévision analogique à celle numérique commencera au Sénégal à partir d’octobre prochain ; le Sénégal sera ainsi dans les délais de la Convention Genève 2006 dite « Geo06 » et devrait ainsi être dissipé le pessimisme qui a, jusqu’ici, affirmé que le Sénégal ne serait pas dans le délai du 15 juin 2015 pour le passage au numérique. C’est l’information principale annoncée hier lors de la réunion d’information et de partage du Comité national de pilotage de la transition de l’analogie vers le numérique (Contan) avec les opérateurs de télévision. Le plan de basculement commence avec une phase 1, allant d’octobre à décembre 2014, et prévoyant de faire passer au numérique Dakar, Thiès et Bambey. La phase 2, qui ira de janvier à mars 2015, verra Fatick, Kaolack, Kaffrine, Koumpentoum, Tambacounda, Kidira et Bakel entrer dans l’ère de la télévision numérique. Puis, ce sera la phase 3 , de février à avril 2015, qui concernera Fanaye, Linguère, Louga, Matam, Ndioum, Podor, Richard Toll, Saint-Louis et Thilogne. Enfin, la phase 4 , de mars à mai 2015, couvrira Kédougou, Kolda, Salémata, Saraya, Sédhiou, Vélingara et Ziguinchor. Et la boucle sera ainsi bouclé et tout le Sénégal basculé à la télévision numérique bien avant la date fatidique du 15 juin 2015.
Basculement qui sera une évolution technique en matière de télévision se fondera sur une diffusion de signaux numériques à travers un réseau de réémetteurs hertziens. Cette transition est une obligation internationale qui permet de disposer d’une couverture à large échelle et de meilleures qualités d’images à moindre coût.
Cette transition qui reste « une obligation internationale », selon l’expert du Contan, Mamadou Baal, permet de passer du temps classique vers le moderne. Ainsi, la télévision numérique se substituera à la chaîne analogique. Sous ce registre, la transition réduit l’occupation du spectre électromagnétique pour donner une meilleure qualité d’image.
En plus, les coûts d’exploitation et de transmission baisseront drastiquement. Et, dans le processus de basculement, la télévision numérique sera reçue via un satellite. Cette exigence va obliger les consommateurs à disposer d’antennes paraboliques, en lieu et place des antennes râteaux. D’après les experts, l’image sera de meilleure qualité et cinq fois plus nette que celle de la télévision analogique. La bonne réception, relèvent les experts du Contan, naîtront de l’élimination des interférences et des effets des images fantômes.
L’opportunité reste que plusieurs chaînes peuvent tenir sur le même spectre de transmission numérique. Cet avènement, qui libère certaines portions du spectre hertzien, offre plus de possibilités à la démultiplication des chaînes de télévision. En même temps, certaines chaînes pourront, non seulement diffuser leurs programmes en haute définition, mais avoir une meilleure couverture. Les éditeurs des programmes profiteront de cette offre pour proposer des programmes mieux adaptés aux besoins des populations. « Après le basculement, toutes les chaînes qui ne couvrent qu’une partie du territoire vont bénéficier d’une couverture plus large sur l’étendue du pays. Les chaînes auront une égalité d’accès à toute la population », explique Cheikh Bamba Niang, directeur de cabinet du Président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), qui assure que le basculement facilite l’émergence d’un véritable marché national et sous-régional de la production de contenus.
Pour la réalisation de ce projet, c’est le groupe Excaf Télécom qui investit 40 milliards de F Cfa pour faciliter la transition. Et, l’État du Sénégal donnera une subvention pour la distribution des paraboles. L’existence de subvention n’empêchera pas que des abonnements se feront pour permettre à l’investisseur de rentrer dans ses fonds. L’investisseur mettra à la disposition des populations un bouquet Tnt et un autre bouquet à vendre.
Mais, des inquiétudes ont été relevées par des opérateurs de télévision. Ces derniers qui ont déjà investi beaucoup d’argent à l’achat de matériels affichent des craintes. Apparemment, certains parmi eux manifestent un désaccord avec la procédure. A cet effet, les membres du Contan promettent d’élargir les concertations à l’ensemble des entités concernées.
Ousseynou Wade
(Source : Mediavoce, 23 septembre 2014)