Emergence économique : Les pays africains appelés à saisir les opportunités du numérique
mercredi 14 février 2018
La 3e édition du Salon international des professionnels de l’économie numérique (Sipen) s’est ouverte, hier, à Dakar. Les acteurs ont salué la volonté des pouvoirs publics sénégalais de mettre en place un écosystème propice au développement du numérique.
L’Afrique a une vraie carte à jouer dans la révolution numérique. Elle a le choix d’être un vrai acteur ou de la subir. C’est la conviction du président de l’organisation des professionnels du secteur des Tic (Optic). Antoine Ngom s’exprimait, hier, à l’ouverture de la 3e édition du Salon international des professionnels de l’économie numérique (Sipen) dont le thème porte, cette année, sur : « La transformation digitale comme socle d’émergence des économies africaines ». Cette édition enregistre la participation de 9 pays africains. « Le contexte est de plus en plus favorable en Afrique à l’adoption et à l’appropriation des technologies digitales », a déclaré M. Ngom, selon qui, « des préalables sont indispensables pour que le digital puisse jouer son vrai rôle à la fois en tant que catalyseur de l’économie mais également en tant que secteur à part entière ». Il s’agit, à l’en croire, de la mise en place d’un environnement propice au développement numérique, de la disponibilité des ressources humaines de qualité, d’un écosystème favorable à l’innovation et l’entrepreneuriat, etc. M. Ngom a saisi l’occasion pour saluer la volonté de l’État, avec notamment l’adoption de la Stratégie nationale Sénégal numérique 2025 (Sn2025), de constituer, à ses yeux, une « boussole digitale » pour tous les acteurs du secteur. Selon le président d’Optic, la population africaine va passer de 2,5 milliards en 2050 à 4,4 milliards d’habitants en 2100. Cela va poser, à ses yeux, des problèmes critiques d’alimentation, d’urbanisation, d’éducation, etc. « La transition numérique peut-être une des solutions pour faire de la transition démographique une opportunité pour l’Afrique d’être une véritable puissance économique mondiale grâce au digital », a relevé M. Ngom. Pour lui, des initiatives globales à l’échelle africaine ou régionale contribueront à cette transformation digitale indispensable.
Souveraineté numérique
Le ministre de la Communication et de l’Economie numérique, Abdoulaye Baldé, a affirmé que le numérique se positionne comme un « pilier fondamental pouvant aider les États et le secteur privé à se moderniser et à résoudre, dans la même dynamique, les problématiques de développement durable auxquelles ils sont confrontés ». Des challenges importants devront, a-t-il indiqué, être relevés avec le potentiel évident du numérique pour booster la créativité et l’innovation dans la zone Uemoa. Le ministre a insisté sur la « Stratégie Sénégal numérique 2025 », articulée autour de 28 réformes et 69 projets innovants pour un budget global de plus de 1. 361 milliards de FCfa dont 73 % financés par le secteur privé, 17 % du public et 10 % du partenariat public-privé (Ppp).
Pour le ministre délégué chargé du Budget, le digital reste le moyen le plus indiqué pour relever les défis du développement. « Les plus grands penseurs et optimistes disent que le 21e siècle, c’est le tour de l’Afrique ; celui-ci ne saurait être maîtrisé si l’on ignore encore le rôle, l’importance et les enjeux attachés au numérique », a fait remarquer Birima Mangara. Toutefois, a-t-il averti, « celui-ci a besoin d’un écosystème sain et stable pour se développer et s’épanouir ». « Le Sénégal, poursuit-il, a gagné la souveraineté budgétaire ; et celle-ci doit se traduire par la souveraineté numérique ».
Souleymane Diam Sy
(Source : Le Soleil, 14 février 2018)