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Emergence des radios communautaires au Senegal : Le succès suscite les convoitises des collectivités locales Sénégal

jeudi 15 octobre 2009

Radios communautaires

Dans le cadre de l’effort de renforcement de la bonne gouvernance, l’Etat du Sénégal encourage, depuis quelques années, l’installation de radios communautaires sur l’ensemble du territoire national. Aujourd’hui, si cette volonté politique a permis à un certain nombre d’Organisations communautaires de base (associations, Ong...) de mettre en place des radios communautaires dans diverses localités du pays, notamment avec le concours des bailleurs de fonds, force est de constater que le succès enregistré par cette catégorie d’outils de communication de masse suscite les convoitises des collectivités locales, qui cherchent à en faire des instruments de propagande politique ou à les utiliser à d’autres fins.

De nos jours, les radios communautaires constituent une composante non négligeable du paysage médiatique sénégalais : les populations y trouvent une source d’information aussi fiable que les médiats conventionnels. Certes, les radios communautaires se débattent dans d’énormes difficultés liées à l’insuffisance de leurs moyens financiers. Mais leur proximité avec les populations leur permet d’exercer une influence non négligeable sur l’opinion publique locale. Cette influence gène souvent les collectivités locales dans la gestion des affaires publiques. Ce qui provoque un bras de fer entre les élus locaux et les responsables des Organisations communautaires de base assignataires des fréquences.

Conflits de compétences

Le bras de fer entre les collectivités locales et les assignataires des fréquences découle de l’interprétation de la convention qui lie les deux parties dans le cadre de l’exploitation des radios. En effet, pour combler le déficit de moyens financiers, les associations ont recours à une subvention des collectivités locales. Cet appui est rendu possible par l’article 17 du cahier des charges applicable aux radios communautaires, qui autorise « ’le parrainage d’organismes publics ou privés désirant financer des projets en adéquation avec l’objet social de l’entité titulaire de l’autorisation ».

Les collectivités locales interviennent ainsi en tant que pouvoir public apportant une subvention aux structures associatives d’utilité publique que sont les radios communautaires.

Appui essentiel, mais pas de droit de copropriété

La subvention qu’accordent les collectivités locales aux radios communautaires constitue une partie substantielle de leurs ressources. Cet appui est souvent essentiel à leur survie. Cependant, il ne confère pas aux collectivités locales ni un droit de copropriété, ni le pouvoir d’influencer la ligne éditoriale de la radio.

Droit de regard et de contrôle

Au Sénégal, plusieurs radios communautaires bénéficient de subventions municipales. C’est le cas notamment de Jokko Fm de Rufisque, de la Côtière Fm et de Fissel Fm. Cette subvention donne aux collectivités locales un droit de regard sur les radios communautaires : ce droit de regard se traduit par le contrôle des fonds versés à la radio. En effet, pour s’assurer de l’usage judicieux de la subvention - qui doit bénéficier exclusivement à la radio -, les collectivités locales exigent les justificatifs des dépenses : les responsables des radios concernées exécutent eux-mêmes les dépenses et envoient les pièces justificatives au conseil municipal. Cependant, il arrive que les municipalités payent directement certaines charges aux fournisseurs pour le compte de la radio bénéficiaire de la subvention. Dans ce cas de figure, le droit de regard est annihilé par la procédure.

En tout état de cause, quel que soit le montant de la subvention allouée à une radio communautaire, cela ne donne, en aucun cas, aux collectivités locales un droit de copropriété ou d’exploitation de la radio. Car une collectivité locale n’a pas pour mission de gérer une radio associative. Les maires et les présidents des conseils ruraux ne doivent pas s’immiscer dans la gestion des radios communautaires : ces dernières, qui sont des entités privées, jouissent d’une autonomie de gestion ; le droit de regard se limite au contrôle de l’usage des subventions.

Insuffisance des ressources

L’appui qu’apportent les collectivités locales aux assignataires des fréquences leur permet d’exercer sur les radios associatives une influence d’autant plus grande que les Organisations communautaires de base disposent de ressources trop limitées pour leur permettre de faire face aux charges d’exploitation. L’insuffisance des ressources trouve son explication essentiellement dans les dispositions du cahier des charges applicable aux radios communautaires.

Ce document, qui considère comme radio associative, « toute station radiophonique privée à but non lucratif » avertit, à son article 16, que « la publicité, sous quelque forme que ce soit, est interdite » aux radios communautaires. L’interdiction explique largement la recherche de subvention et de sponsors pour payer les charges fixes incompressibles.

Le statut du personnel

S’il est vrai que le personnel des radios communautaires est régi par le bénévolat dans le contexte africain marqué par le taux de chômage élevé, les responsables s’organisent pour verser aux agents un pécule en guise de frais de transport. Un frais de transport n’est pas un salaire : c’est juste une source de motivation. Ceci dit, l’insuffisance des moyens financiers oblige les responsables à limiter l’effectif des radios : ils privilégient, ainsi, la collaboration avec des producteurs extérieurs, afin de maîtriser leurs charges. Ce qui exclut les recrutements politiques.

Tentative de détournement

Les liens de dépendance qu’entretiennent les associations avec les collectivités locales dans le cadre de l’exploitation des radios communautaires confèrent à ces dernières une place centrale dans le fonctionnement de ces médiats de masse. Dans certains cas, le pouvoir public local n’hésite pas à tirer profit de la vulnérabilité des radios communautaires pour chercher à les transformer en instruments de propagande politique. Cette tentation est d’autant plus forte que les collectivités locales considèrent que des radios communautaires indépendantes et neutres vis-à-vis de l’autorité politique ont toute chance de s’ériger en contre-pouvoir susceptible de les gêner dans la gestion des affaires publiques.

Résistance des associations

La tentative de détournement d’objectif dont sont l’objet les radios communautaires provoque souvent un bras de fer entre ses auteurs, à savoir les collectivités locales et les Organisations communautaires de base assignataires des fréquences : la résistance des associations est dictée par un souci de conformité du contenu des émissions par rapport aux obligations fixées dans le cahier des charges, qui dispose, à son article 1er, que « la radio associative ne doit en aucune façon prendre part au débat politique ». Les représentants des Organisations communautaires de base considèrent que cette résistance tire sa résistance de l’article 11 du cahier des charges, qui précise que « l’entité titulaire d’une autorisation de diffusion de programmes radio associative est responsable du contenu des émissions qu’elle diffuse ».

Abdoulaye Kane

(Source : Le Soleil, 15 octobre 2009)

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