Elisabeth Berthe, Directrice associée cabinet MSC : « La réflexion stratégique au niveau gouvernemental manque au sujet des fintechs »
dimanche 12 juillet 2020
Le cabinet de consulting MSC a animé une conférence de presse en ligne ce 7 juillet pour présenter les résultats de son étude sur les fintechs dans 6 pays francophone (Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, République démocratique du Congo, Sénégal, Togo). Un accent particulier a été mis sur le Sénégal et la Côte d’Ivoire qui font office d’échantillons représentatifs. Le message clair que Elisabeth Berthe la Directrice associée a voulu faire passer, c’est qu’il faut structurer rapidement une aide aux fintechs au risque de les voir mourir avec l’espoir d’une inclusion financière.
Une fintech est une start up ou entreprise qui offre des services financiers à travers des technologies généralement basées sur la téléphonie mobile et internet. Selon l’analyse livrée par Elisabeth Berthe, d’ici à 2021, 62% des économies africaines à croissance rapide se trouveront en Afrique francophone. Aussi pour stimuler l’entreprendrait, les gouvernements n’ont guère le choix que de soutenir les entreprises qui opèrent dans le domaine. Les pays africains doivent savoir que 54% du montant total des financements dans l’inclusion financière est dirigé vers ces entreprises.
La Directrice associée du cabinet MSC recommande donc aux dirigeants africains et ceux des pays francophones en particulier d’engager une réflexion stratégique sur le sujet. Elle y a dénombré pas moins de 119 sociétés fintech en Afrique francophone. Pour elle une aide à ces entreprises permettra d’accroitre significativement la moyenne des adultes possédant un compte Mobile money qui est de 43% en Afrique subsaharienne.
Difficultés et solutions
Devant l’absence de coups de pousse, les start-ups qui proposent des solutions fintech ont principalement recours à leurs familles et à leurs amis pour se financer. Par ailleurs, l’acquisition de clients est couteuse et les fintechs manquent d’argent pour se développer. MSC a observé enfin, que les montants alloués par les business angels ne sont pas significatifs. Par exemple, on dénombre 37 fintech en Côte d’Ivoire qui ont besoin d’un accompagnement. Si elles sont aidées elles ne pourront plus négliger d’apporter une valeur considérable aux femmes et aux jeunes. Car les solutions doivent répondre aux vrais besoins des populations et ne pas être des modèles copiés ailleurs qu’on essaie d’appliquer. Dans ce cadre, il faut envisager des programme d’incubation et co-création et le secteur privé peut être à la baguette.
En ce qui concerne les Etats, MSC propose premièrement, une baisse du cout de l’accès l’internet haut débit afin de rendre les solutions proposées par les fintech accessibles. Deuxièmement, il faut une exonération fiscale. Elle motiverait les fintechs à se concentrer sur leurs projets sans se soucier des redevances fiscales dans un premier temps. Cela peut s’étendre aux commerçants afin qu’ils utilisent les moyens digitaux de paiement. Les gouvernants doivent enfin créer des événements pour attirer des investisseurs.
(Source : ICT4Africa, 12 juillet 2020)