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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2017 > Septembre 2017 > Elhadj Bah, le guinéen qui fait bouger le numérique au Sénégal

Elhadj Bah, le guinéen qui fait bouger le numérique au Sénégal

lundi 18 septembre 2017

Portrait/Entretien

Ingénieur en informatique, Elhadj Mamadou Aliou Bah est un jeune entrepreneur guinéen, vivant au Sénégal depuis 2006, pays dans lequel il a fait le lycée et l’université. Cofondateur et actuel Directeur Général de la startup SUITE, Elhadj Bah comme on l’appelle a la conviction que le développement du continent africain passera par le leadership de sa jeunesse et que l’entrepreneuriat et les TIC seront des éléments clés de ce progrès. SUITE, qu’il a créé en 2016 à sa sortie de l’université avec d’anciens amis de classe, est une entreprise informatique dont la vision est de mettre l’innovation technologique à la portée de tous, en développant des applications web et mobiles adaptées aux réels besoins de la communauté. SUITE accompagne également les petites et moyennes entreprises dans leur processus de transformation digitale, pour leur permettre de tirer le meilleur d’internet afin de faire grandir leur business, élargir leur marché, obtenir de nouveaux clients, mieux gérer leur process interne, etc.

Elhadj Bah a fait l’école primaire à Labé, à Yacine Diallo et à l’école primaire de Ndiolou. Après la classe de 7ème année en Guinée) à Yacine Diallo, il partit à Conakry avec sa famille ou il étudia au Groupe Scolaire Alama Traoré de Lambandji puis au Complexe Scolaire Saint Georges, école dans laquelle il obtint le Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) en 2006. Ensuite, il partit au Sénégal où il fut le lycée à Mame Cheikh Mbaye, à Tambacounda et les études universitaires au département Génie Informatique de l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar.

Durant sa formation universitaire, Elhadj s’est beaucoup impliqué dans les activités associatives de son école mais aussi en dehors. En novembre 2012, il rejoint la plus grande association internationale d’étudiants (AIESEC) qui lui permet de développer son potentiel de leadership au sein du programme « Young EntrepreneurShip » (YES) et de découvrir l’entrepreneuriat social. Il participe au « National Training and Motivation Seminar » (NTMS) en décembre 2012 et au « National Leadership Development Seminar » (NLDS) en avril 2013. Durant ses vacances universitaires en 2013, il rejoint le 1er incubateur d’entreprises TIC d’Afrique francophone, CTIC Dakar en tant que développeur web. En mai 2014, il devient « Digital Manager » de CTIC Dakar, responsable de la stratégie digitale de l’incubateur, de l’animation de la communauté en ligne tout en faisant des formations pour les incubés sur des sujets tels que « Comment développer une présence en ligne », « L’utilisation de Google Analytics », « Gestion de son image en ligne : e-reputation », etc.

Durant son passage au sein de CTIC Dakar, Elhadj participe à l’organisation du programme-concours « Tekki 48 » à Dakar, Thiès et Saint Louis, qui fait la promotion de l’entrepreneuriat en accompagnant des jeunes durant 48 heures pour les aider à développer leur idée de création d’entreprise. Elhadj est également sélectionné par Google en 2014, avec 150 autres jeunes en Afrique, pour être « Google Student Ambassador » dans son université et comme Formateur Google, avec 5 autres jeunes sénégalais, ivoiriens et burkinabè pour son projet Go Digital, qui vise à former 1 million de jeunes aux compétences du numérique.

Sa découverte de l’univers informatique…

Pour Elhadj, ça commence très tôt. Au début des années 2000. Avec un ami, il partait au cyber et « visitait » des pays lointains comme le Japon, les Etats-Unis, tout en restant à Labé (en Guinée). « Ça nous impressionnait. J’ai créé ma première adresse email durant cette période », se souvient-il. En 2004, alors que toute la famille voulait partir en vacances dans sa ville natale, il a préféré rester à Conakry, à condition que son père lui paye une formation en informatique (Bureautique : Word, Powerpoint, Excel). « Ensuite, j’ai découvert YouTube en 2005, qui me permettait de regarder des vidéos de Ronaldinho. J’économisais tout l’argent qu’on me donnait pour manger à l’école, pour aller au cyber regarder des vidéos de Ronaldinho, utiliser mes 2 emails pour m’envoyer des images de Ronaldinho que je voulais conserver, consulter le site ronaldinho10.com, etc. On ne pouvait rien m’apprendre sur Ronaldinho ou le Barça, tellement qu’internet me donnait toutes les informations dont j’avais besoin, notamment via Google et Wikipédia », raconte l’informaticien qui s’est servi des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour rester tout le temps en contact avec une de ses tantes partie vivre au Canada « tandis que le reste des enfants lui parlait rarement, uniquement lorsqu’elle appelait alors que cela coûtait très cher à l’époque ».

Et quand il est parti vivre au Sénégal, il pouvait facilement parler à sa tante qui est au Canada, passer des heures sur Skype avec ses cousines vivant en Nouvelle-Zélande, tout cela avec moins de 500 FCFA, alors que le même montant ne lui permettait même pas de parler plus de 2 minutes avec ses parents et ses frères qui se trouvent pourtant dans un pays juste à côté, en Guinée. Il s’est dit alors que quelque chose n’allait pas et que cela devait changer. « Je n’avais aucune idée de comment tout cela fonctionnait : les emails, les sites web, Google, le navigateur, l’ordinateur lui-même. Mais durant cette période j’ai compris qu’internet est une chance pour l’Afrique », se remémore-t-il.

Reconnu au Sénégal et à l’international…

En 2017, il a été sélectionné par le gouvernement américain pour faire partie des 1.000 jeunes leaders africains qui ont participé au Mandela Washington Fellowship for Young African Leaders, un programme lancé par le président Barack Obama en 2014. Il a effectué une formation de 6 semaines en Business et Entrepreneuriat à Dartmouth.

Mais avant, le jeune Elhadj Bah avait déjà participé à la cofondation de son entreprise, SUITE, après avoir gagné le concours universitaire (une compétition qui a réuni 16 universités sénégalaises) en juin 2016. En mai 2016, il a remporté le 1er prix du concours national « Hackathon » organisé par la Sonatel dans la catégorie « Jeux et Divertissement » en développant un jeu de vidéo combat africain « Crossplatform », disponible pour Android, iOS et Mobile. « J’ai participé à l’organisation d’une dizaine d’évènements en entrepreneuriat au Sénégal dont le « Startup Week-end Dakar » en 2014, des formations autour des produits Google avec l’organisation des « Google Days Sénégal » en 2013, durant lesquels j’ai animé des ateliers sur ‘Comment créer un site web sans écrire une ligne de code’ », souligne-t-il fièrement.

Par ailleurs, Elhadj donne également des cours et TP dans des universités (Gaston Berger, Ecole Supérieure Polytechnique, Université des Savoir-Faire) en développement web et mobile, en programmation, en culture du numérique et en marketing digital et fait du consulting pour des entreprises de la place ou des organisations comme West African Reseach Center, l’Associations des Femmes dans les TIC du Sénégal, etc. En 2013, en tant que Président du Club Synapse (l’association des étudiants du Département Informatique) de l’ESP, il a dirigé l’organisation de la 4ème édition du Code Camp, qui réunit plus de 500 passionnés et amateurs d’informatique durant une journée.

À côté du succès, Elhadj a connu également quelques galères et anecdotes…

Nous sommes le 29 mai 2013, à 30 jours du Code Camp, événement annuel du Club Synapse. Il s’agit d’un événement, toujours gratuit, d’initiations et de partage sur les nouvelles technologies informatiques, contribuant au renforcement de capacités de plus de 300 personnes et à la consolidation de l’écosystème TIC du Sénégal. Mais cette année, le département refuse de financer les activités associatives, aucun sponsor n’a encore été contacté alors qu’ils exigent tous un délai de 60 jours. Ajouté à cela, 16 des 21 membres de l’association sont partis en stage. C’est inévitable, le Code Camp n’aura pas lieu. Mais, comme le disait Mandela : « Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse. » En sa qualité de Président du bureau, Elhadj Bah propose alors de révéler le défi. Pour renforcer l’équipe, il recrute 30 volontaires qu’il forme personnellement. « J’établis un plan d’actions, définis les tâches, les responsabilités et propose des comptes-rendus quotidiens et des évaluations hebdomadaires. Je sollicite l’aide des alumnis : 17 d’entre eux nous facilitent l’accès à certaines entreprises. J’entame des négociations avec l’administration. Je motive mon équipe chaque jour », se rappelle-t-il.

Grâce au travail extraordinaire abattu par l’ensemble de l’équipe, proposant un agenda de qualité et une organisation professionnelle, le Code Camp eut bien lieu le 29 juin. Ils déroulèrent le programme sans son intervention. Quelque 500 participants bénéficièrent de 17 formations et d’un panel sur l’ « Open Data » (données ouvertes) animé par des experts locaux et de Londres. Des partenariats signés avec Google, Microsoft et Tigo pour un total de 3.600.000 FCFA dont 1.000.000 venant du département. Ce jour-là, « mon sentiment pouvait se résumer en un mot : FIERTÉ », dit-il.

En août 2013, il ne voit pas son nom sur la liste des élèves admis en classe supérieure. Il redoublait une classe pour la première fois depuis qu’il était à l’école. Bouleversé, il raconte : « Je me rappelle encore de la déception dans la voix de ma mère en lui annonçant la mauvaise nouvelle ».

Mars 2017, le jeune Elhadj est sélectionné pour le programme Mandela Washington Fellowhsip. Le lien : 60% de son dossier de candidature parle de cette année, durant laquelle il a appris bien plus que tout ce qu’on peut nous enseigner en classe. « Et ce sont les leçons apprises cette année qui me permettent aujourd’hui de diriger mon entreprise, sans diplôme en business », assure-t-il avec confiance.

Ses sources de motivation ou d’inspiration…

Sa maman en premier, ensuite sa famille, son voire ses pays (il considère le Sénégal comme sa seconde patrie) et l’Afrique, son continent, sont ses sources de motivation. « La pauvreté que je vois dans mon quotidien en Guinée, au Sénégal ou encore en Sierra Léone me rappelle que je fais partie des privilégies et que je dois rendre à ma communauté ce que le Tout Puissant m’a confié. J’ai la conviction totale que nous réussissons mieux si nous réussissons ensemble ».

Quant à ses sources d’inspiration, il cite la vendeuse d’arachide du quartier, le marchand ambulant, l’apprenti des cars rapides, ces hommes et ces femmes qui se battent jour et nuit pour survivre, pour un lendemain meilleur. « Je trouve des idées dans tous les actes qui visent à améliorer la vie des autres, toute initiative pour aider notre entourage, pour aider les autres.

Ses perspectives…

Faire grandir SUITE, en essayant de développer le maximum de solutions technologiques qui répondront aux réels besoins locaux et qui seront accessibles à tous. Contribuer à améliorer le système éducatif africain qui, à son avis, doit être entièrement reformé pour préparer les générations futures aux défis auxquels elles seront confrontées. « L’éducation est une religion mondiale, elle doit être de bonne qualité et accessible à tous, j’en ferai une mission personnelle », promet-il en conclusion.

Adama Hawa Sow (@Hawadams) et Thierno Diallo (@cireass)

(Source : Yiteretech, 18 septembre 2017)

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