OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2006 > Juillet > Elections en 2007 Comment les cartes numérisées risquent de tout compromettre

Elections en 2007 Comment les cartes numérisées risquent de tout compromettre

lundi 31 juillet 2006

Biométrie/Identité numérique

« Annoncé en grande pompe, comme une révolution technologique majeure en Afrique, le projet du gouvernement Sénégalais de numériser les cartes nationales d’identité et d’électeur, risque d’être une source de grande déception ». Cette déclaration est celle d’un proche collaborateur du chef de l’Etat jadis grand défenseur de ce projet.

« L’idée de la biométrie est pourtant excellente », à en croire ce même collaborateur du président, « cette technique permettant l’enregistrement d’une photo, des empreintes digitales et, accessoirement, la capture d’une signature ». « Ce projet qui devait être une réussite, une réussite totale, est toutefois confronté à des difficultés et pourrait compromettre les futures échéances électorales ». Mais qu’est-ce qui justifie ce pessimisme soudain ? L’utilisation des technologies biométriques est un choix judicieux. Si les technologies choisies ne sont pas directement en cause, il faut nécessairement chercher ailleurs. C’est ce que nous avons tenté de comprendre. En regardant de prés le travail des inscripteurs, tout ressemble quelque fois à un travail d’amateur. Penser qu’il suffit de raccorder une webcam, un lecteur d’empreintes et une tablette de capture de signature à un PC et, ainsi, constituer un kit d’enrôlement biométrique, puis de confier à des informaticiens l’écriture d’un programme élémentaire, c’est mal connaître le travail. Pour réussir à opérer un recensement national. Encore faut-il rassembler l’ensemble des informations collectées dans les centres d’inscription dans une base de données centrale. Là, il faut encoder toutes les données administratives qui ont été consignées manuellement sur des formulaires. C’est incontestablement une source d’erreur car ces informations ne sont pas nécessairement calligraphiées, elles ne sont pas vérifiées avec soin alors que le citoyen est présent et est en mesure de relever immédiatement les erreurs qui concernent son identité.

« La biométrie est un excellent choix, mais elle n’est pas maîtrisée ».

Les documents qui sont envoyés vers le ministère de l’intérieur contiennent donc un nombre inconnu, mais conséquent, d’erreurs. Un opérateur de poste de travail informatique commet inévitablement des fautes de frappe sur son clavier. On dit qu’en moyenne, il se commet une faute de frappe tous les 70 caractères. Par conséquent, les erreurs d’encodages sont une multitude dans une base de données telle que celle qui est en cours de constitution pour l’identification des citoyens sénégalais. Une simple inversion de deux lettres dans un nom de famille, et les problèmes commencent. Qui relèvera cette faute, qui sera en mesure de la corriger ? Si les données administratives sont encodées centralement, les données biométriques pour leur part sont capturées sur le terrain, dans les centres. Une photo, des empreintes et une signature sont digitalisées sur le disque dur d’un PC avant d’être électroniquement rapatriées vers les ordinateurs centraux du ministère. Nous avons pu observer l’enregistrement biométrique à diverses reprises. Soit la photo est floue, soit la capture de la signature révèle une image de piètre qualité. Seul l’enregistrement des empreintes semble être de qualité constante puisque que la station d’encodage biométrique ne dispose pas d’une imprimante, ces données « très visuelles » ne sont pas imprimées et donc pas contrôlées ni par l’opérateur, ni par le citoyen. Les cartes d’identité et d’électeur destinées aux citoyens doivent nécessairement rassembler les informations textuelles et les données biométriques de ces derniers. Encore faut-il être certain que des liens solides et incontestables existent entre elles. Etant donné les possibilités d’erreurs relevées précédemment, il est inévitable que ces liens, dans le concept élaboré par les responsables du projet, soient fragiles. Par conséquent, la base des données centrale contient un nombre élevé d’informations biométriques dont le lien avec les données administratives est perdu ! D’où l’impossibilité d’imprimer les cartes d’identité et les cartes d’électeur... Il ne s’agit pas d’un retard. Les matériels d’impression fournis par Delarue à grand frais sont en attente de données cohérentes et complètes.Et il y a sans doute bien peu de chances que toutes ces données soient un jour rassemblées et que les citoyens qui depuis des mois attendent leurs cartes numérisées les reçoivent.

Autonomie et mobilité

Puisque les PC ne sont pas équipés de batteries, lors d’une coupure d’électricité, le travail des centres d’inscriptions est alors interrompu. Or, personne ne sait la durée que peut prendre une coupure. Or, depuis quelques mois, nous sommes habitués à des coupures qui prennent toute la journée. Des kits mobiles avaient été annoncés pour aller à la rencontre des citoyens dans les milieux ruraux. Mais, jusqu’à présent aucun kit capable de fonctionner, durant des heures, hors de la disponibilité d’une source d’alimentation électrique, n’est disponible. Où sont les générateurs ? Nous n’avons pas de réponse. Nous avons réussi à établir un contact téléphonique avec des représentants de la société belge Zetes qui a réalisé et totalement mené à bien le projet congolais. Elle a refusé catégoriquement de s’exprimer sur le projet sénégalais. Par contre, cette société nous a confirmé que la solution déployée au Congo présentait de nombreuses garanties en matière d’intégrité des données tant au niveau des postes d’enrôlement qu’au moment de la centralisation dans une base de données. Les données administratives étaient encodées immédiatement dans les centres d’inscriptions face au citoyen et le lien avec les données biométriques était établi immédiatement et irrémédiablement. En outre, dès l’enregistrement des empreintes, celles-ci étaient comparées à toutes celles déjà présentes sur le poste d’enregistrement. Ceci permettait d’éviter toute fraude locale et donc de ne pas distribuer une seconde carte à un citoyen mal intentionné. De plus, grâce à un nouveau contrôle des empreintes en centrale, les fraudeurs étaient irrémédiablement identifiés. Les autorités congolaises ont dès lors pu constater une réduction des tentatives de fraude à moins d’1% tout en étant en mesure de sanctionner les tricheurs. Enfin, le citoyen recevant immédiatement sa carte d’électeur qui est en même temps une carte d’identité temporaire, il avait donc la possibilité d’en contrôler l’exactitude et la qualité immédiatement et en cas d’erreur constatée, une procédure particulière et très contrôlée s’appliquait pour confectionner immédiatement une carte parfaitement correcte. Chaque kit était conditionné dans une valise métallique très robuste qui contenait notamment un système sophistiqué d’alimentation par batteries. A chaque kit était associé un générateur. L’autonomie atteignant au minimum 12 heures, la performance des kits dépendait réellement de la fréquentation des bureaux d’inscription. Certains kits ont permis d’enregistrer jusqu’à 300 citoyens sur une seule journée. Chaque jour, des listes, reprenant la photographie de chaque citoyen enrôlé en cours de journée, étaient imprimées et affichées à l’extérieur des centres. Les citoyens avaient alors l’occasion d’exercer un contrôle social. Une procédure particulière avait été mise en place, sur les kits, pour enregistrer les plaintes que des citoyens souhaitaient déposer lorsqu’ils relevaient des irrégularités.

Babacar Touré

(Source : L’Observateur, 31 juillet 2006)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2230/2483 Régulation des télécoms
  • 181/2483 Télécentres/Cybercentres
  • 1730/2483 Economie numérique
  • 852/2483 Politique nationale
  • 2483/2483 Fintech
  • 296/2483 Noms de domaine
  • 859/2483 Produits et services
  • 753/2483 Faits divers/Contentieux
  • 401/2483 Nouveau site web
  • 2445/2483 Infrastructures
  • 863/2483 TIC pour l’éducation
  • 93/2483 Recherche
  • 127/2483 Projet
  • 1552/2483 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 891/2483 Sonatel/Orange
  • 805/2483 Licences de télécommunications
  • 135/2483 Sudatel/Expresso
  • 481/2483 Régulation des médias
  • 622/2483 Applications
  • 520/2483 Mouvements sociaux
  • 787/2483 Données personnelles
  • 65/2483 Big Data/Données ouvertes
  • 303/2483 Mouvement consumériste
  • 189/2483 Médias
  • 359/2483 Appels internationaux entrants
  • 899/2483 Formation
  • 58/2483 Logiciel libre
  • 952/2483 Politiques africaines
  • 678/2483 Fiscalité
  • 84/2483 Art et culture
  • 290/2483 Genre
  • 887/2483 Point de vue
  • 504/2483 Commerce électronique
  • 751/2483 Manifestation
  • 164/2483 Presse en ligne
  • 64/2483 Piratage
  • 108/2483 Téléservices
  • 461/2483 Biométrie/Identité numérique
  • 157/2483 Environnement/Santé
  • 175/2483 Législation/Réglementation
  • 179/2483 Gouvernance
  • 886/2483 Portrait/Entretien
  • 76/2483 Radio
  • 376/2483 TIC pour la santé
  • 133/2483 Propriété intellectuelle
  • 33/2483 Langues/Localisation
  • 551/2483 Médias/Réseaux sociaux
  • 1058/2483 Téléphonie
  • 98/2483 Désengagement de l’Etat
  • 499/2483 Internet
  • 60/2483 Collectivités locales
  • 230/2483 Dédouanement électronique
  • 547/2483 Usages et comportements
  • 530/2483 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 283/2483 Audiovisuel
  • 1528/2483 Transformation digitale
  • 234/2483 Affaire Global Voice
  • 81/2483 Géomatique/Géolocalisation
  • 180/2483 Service universel
  • 335/2483 Sentel/Tigo
  • 88/2483 Vie politique
  • 784/2483 Distinction/Nomination
  • 18/2483 Handicapés
  • 351/2483 Enseignement à distance
  • 335/2483 Contenus numériques
  • 296/2483 Gestion de l’ARTP
  • 92/2483 Radios communautaires
  • 892/2483 Qualité de service
  • 214/2483 Privatisation/Libéralisation
  • 67/2483 SMSI
  • 245/2483 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1311/2483 Innovation/Entreprenariat
  • 658/2483 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2483 Internet des objets
  • 86/2483 Free Sénégal
  • 210/2483 Intelligence artificielle
  • 100/2483 Editorial
  • 11/2483 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous