El Hadji Amadou Sall sur l’affaire des 20 milliards de F CFA de commissions de Sudatel : « J’attends qu’on m’apporte des preuves ; pour le moment, ça demeure des accusations »
mardi 4 mai 2010
Le ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice, range la dernière livraison de l’hebdomadaire « La Gazette », relativement au scandale des commissions d’un montant de 20 milliards de francs Cfa dans l’attribution de la licence à Sudatel, dans la catégorie des propos d’un journaliste qui ne peuvent permettre le déclenchement de poursuites judiciaires. Invité, hier, de l’émission « Grand Jury » sur la « Rfm », Me El Hadji Amadou Sall a déclaré attendre des preuves. « J’attends qu’on m’apporte des preuves. Comme disait l’autre, on ne gouverne ni sur des sondages encore moins des spéculations ». Poursuivant, il ajoute : « C’est vrai, des accusations ont été faites, pour le moment, ça demeure des accusations. Les poursuites ne sont jamais déclenchées de cette façon-là ».
Pour le garde des Sceaux, « c’est un article de presse qui a été fait. Il peut être pertinent comme il peut manquer de pertinence, qui évoque un certain nombre de faits et les faits qu’il évoque ne correspondent pas aux faits que nous savons ». Mieux, répétant que ce « n’est qu’un article de presse », Me Sall souligne que ledit article « fait état parfois d’éléments contradictoires. Dans le fond, il dit que c’est Sudatel qui devait payer des commissions. Cela ne me dérange absolument pas que Sudatel paie des commissions ». Toutes choses qui font que le ministre de la Justice s’en tient à « ce qu’a dit le ministère de l’Économie et des Finances ». C’est à dire que « l’État du Sénégal a vendu la licence à 200 millions de dollars et 200 millions de dollars sont entrés dans les caisses de l’État ». Et Me Sall de s’interroger : « Pour quelles raisons nous ne pouvons pas croire ce que le gouvernement nous dit et qui peut être prouvé, et croire autre chose ? » Réfutant toute idée d’impunité au Sénégal, Me Sall clame : « A chaque fois que la Justice sera saisie, elle fera son travail et elle fera son travail jusqu’au bout. Sur toutes les affaires, à chaque fois qu’elle est saisie et régulièrement saisie, elle ne peut pas ne pas faire son travail parce que à l’instant où la justice cesse de faire son travail, ceux qui sont chargés de l’animer, à cet instant précis, commettent une forfaiture. C’est la loi et les choses sont ainsi faites ».
Bachir Fofana
(Source : Le Populaire, 4 mai 2010)