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Egypte : les internautes dans le collimateur des autorités

vendredi 29 juin 2018

La liberté d’expression se réduit comme peau de chagrin en Egypte où le Parlement peaufine une loi visant les utilisateurs de réseaux sociaux ayant plus de 5.000 abonnés, au nom de la lutte contre les "fausses nouvelles". Dans un pays où les manifestations publiques sont interdites sans autorisation préalable de la police, les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter font office d’espaces de libertés.

En Egypte, plus de 500 sites d’informations ou d’ONG sont actuellement bloqués, selon l’Association pour la liberté de pensée et d’expression (AFTE).

Or, un projet de loi approuvé le 10 juin en première lecture vise les médias mais aussi les adeptes des blogs ou des réseaux sociaux. Le texte attend encore son approbation finale, avant promulgation par le président Abdel Fattah al-Sissi.

Selon ce projet de loi, le Conseil supérieur de régulation des médias sera doté de prérogatives inédites.

Cet organisme, connu pour ses diatribes contre les médias étrangers et les programmes télévisés jugés trop connotés sexuellement, est appelé à contrôler tout "site personnel, blog personnel ou compte électronique personnel avec un nombre d’abonnés de 5.000 ou plus".

Le Conseil aura le droit de suspendre ou de bloquer ces comptes en cas de "publication ou diffusion de fausses informations ou incitation à la violation de la loi, à la violence ou à la haine".

"On va commencer à considérer les propos tenus par les citoyens comme des fausses nouvelles", regrette Mohamed Abdelsalam, directeur de l’unité de recherche à l’AFTE.

"Le problème est que le parquet n’explicite pas la nature de la +fausse nouvelle+ dans ses accusations", ajoute Gamal Eid, avocat spécialisé dans la presse et directeur du Réseau arabe d’information sur les droits de l’homme.

Début juin, le Parlement a par ailleurs adopté une loi sur la cybercriminalité qui permet aux autorités de bloquer un site ou un compte qui menace la sécurité nationale ou encore l’économie du pays.

Les propriétaires et les utilisateurs de ces sites peuvent être sanctionnés de peines d’emprisonnement et d’amende.

- Vague d’arrestations -

Les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme dénoncent régulièrement la violation de la liberté d’expression visant les voix dissidentes sous le régime du président Sissi, réélu à plus de 97% des voix validées en mars.

L’ex-maréchal a pris les rênes du pays en destituant en 2013 son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi, qui avait été élu en 2012 à la suite de la révolte de janvier 2011 ayant fait chuter le régime d’Hosni Moubarak.

Ces derniers mois, les services de sécurité ont procédé à une nouvelle vague d’arrestations de dissidents, blogueurs, journalistes et internautes accusés "d’appartenir à une organisation terroriste" et/ou de "diffuser de fausses nouvelles".

Parmi les personnes arrêtées, figurent le célèbre blogueur Waël Abbas, ou encore le satiriste sur YouTube, Chadi Abouzeid.

"Chaque citoyen va réfléchir 1.000 fois avant de pouvoir écrire un post où il critique l’action du gouvernement ou du régime", déplore M. Abdelsalam, appelant les dirigeants des principaux réseaux sociaux à prendre position.

"Ces entreprises doivent refuser les pratiques du gouvernement égyptien et se placer du côté des droits des (citoyens) et des organisations de la société civile", estime-t-il.

Parmi les internautes toujours en liberté, ceux contactés par l’AFP n’ont pas souhaité répondre par crainte de représailles.

Selon les défenseurs des droits de l’homme, la nouvelle loi vient légitimer des pratiques déjà existantes.

"C’est une tentative de faire taire tous ceux qui essayent encore de parler, jusqu’à étendre cette domination et ce contrôle aux simples utilisateurs de réseaux sociaux", a déclaré à l’AFP Khaled al-Balshi, ancien responsable du Syndicat des journalistes.

En réponse aux critiques, Ossama Heikal, président de la commission des médias au sein du Parlement, a fait valoir que "les comptes électroniques atteignent une diffusion plus grande encore que certains journaux". "Nous ne sommes pas le premier pays à aller dans cette direction", a-t-il noté.

L’Égypte figure à la 161e place (sur 180 pays) du classement 2018 de Reporters Sans Frontières (RSF) sur la liberté de la presse.

AFP

(Source : L’Expres, 29 juin 2018)

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