Education et Technologies de l’information et de la communication (Tic) : Le manque de synergie freine les actions
mercredi 8 juin 2005
Pendant deux jours des acteurs de l’éducation partagent leurs expériences sur les Technologies de l’information et de la communication (Tic) au service de l’éducation. Cette rencontre entre dans le cadre des orientations stratégiques du Schéma directeur informatique (Sdi). Cependant, malgré les actions menées, le manque de synergie pose problème au secteur.
Le virus a fait irruption et s’est répandu rapidement. Partout on monte des projets sur les Technologies de l’information et de la communication au service de l’éducation (Tice), même si cette donne n’est pas souvent prise en compte. Les projets pullulent à l’instar d’un « fourmillement » comme semble le noter avec regret, Stephan Romatet, chef du service de coopération et d’action culturelle à l’Ambassade de France. Non pas, parce qu’il ne doit pas y avoir cette multiplication effrénée de projets de Tice, mais parce qu’il n’y a pas eu ce regard important « sur ce qui se fait ailleurs », avoue-t-il. Ce regard qui permet de créer une synergie dans l’action. Ce que M. Romatet appelle une « cohérence imparfaite ».
Mais, cela n’a que trop duré. Et, il faut bien que le secteur soit assaini pour que tous les acteurs puissent emprunter le même chemin. Pour qu’il n’y ait point de déroute. Il faut alors « passer de la juxtaposition des projets à une véritable synergie », indique, déterminé, le conseiller à la coopération. Toutefois, ce « fourmillement » a connu un « grand succès », note-t-il, dans le développement des Tic. Cela fait aujourd’hui que le Sénégal se retrouve très en avance dans ce domaine en Afrique de l’Ouest. Le ministre de l’Education, Moustapha Sourang, venu présider la cérémonie d’ouverture de l’atelier sur les Technologies de l’information et de la communication (Tic) au service de l’éducation qui entre dans le cadre de la deuxième phase du Schéma directeur informatique (Sdi) n’a pas affirmé le contraire. Pour M. Sourang, il faut nécessairement une « mutualisation » des actions dans le secteur. « Il ne faut pas qu’il y ait de cacophonie, de dynamisme désordonné », souligne-t-il. D’ailleurs, la rencontre qui les réunit, présentement pour deux jours, doit réfléchir dans ce sens, afin de voir comment « fusionner les structures et renforcer les efficacités », explique Moustapha Sourang. Un autre travail est aussi à faire, selon lui. Il s’agit de trouver les moyens d’ « introduire l’informatique comme outil pédagogique et non d’initiation comme dans les pays développés ». Aussi, en plus de l’accès à Internet gratuit, il pense qu’il est possible de faire en sorte que le soleil puisse alimenter les appareils puisque le Sénégal possède suffisamment de soleil. Déjà, le lycée Kennedy et la Maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée sont connectés à Internet par le solaire, souligne-t-il. « Les régions pourraient alors en bénéficier », ajoute le ministre Moustapha Sourang. Cette rencontre qui regroupe l’ensemble des acteurs de l’éducation a pour objectif de présenter des expériences de développement des Tic et Tice dans le système éducatif et de les partager avec un expert international. Mais aussi, de présenter le bilan de la première phase du Sdi et les orientations stratégiques de la deuxième phase. La rencontre devra même apporter des réponses aux questions relatives au rôle des Tic dans l’amélioration de la qualité des enseignements et dégager des recommandations en matière de politique et de stratégies opérationnelles pour le développement des Tice dans le cadre du Sdi2.
Fatou FAYE
(Source : Le Quotidien, 8 juin 2005)