OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2015 > Juillet 2015 > Écran de fumée autour de la TNT sénégalaise

Écran de fumée autour de la TNT sénégalaise

vendredi 10 juillet 2015

Télévision/Radio numérique terrestre

Si le pays est entré dans l’ère du numérique, ses foyers ne sont pas équipés. Et le rôle que jouera Excaf Télécom, chargé de l’opération, inquiète les professionnels.

Le 17 juin, conformément à l’engagement contracté neuf ans plus tôt par les États africains auprès de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Sénégal a fait son entrée dans le monde de la télévision numérique terrestre (TNT). Un démarrage encore timide, après un long retard à l’allumage suivi d’une course de vitesse de neuf mois.

Ce n’est en effet qu’en août 2014 que le marché de cette transition de l’analogique vers le numérique a été attribué au groupe local Excaf Télécom au terme d’un appel d’offres auquel ont participé une vingtaine de ténors internationaux comme Portugal Telecom, les français TDF, Alcatel et Thomson ou encore les chinois Huawei et ZTE. Et la société sénégalaise n’a pu s’atteler à la tâche qu’en septembre 2014.

Le jour dit, le passage tant attendu, dont le coût est estimé à 39 milliards de F CFA (59,5 millions d’euros), était encore partiel, mais l’essentiel semblait acquis. « Dans six régions sur quatorze, il nous reste seulement à installer les émetteurs, lesquels sont en voie d’acheminement.

Dès leur arrivée, tout sera opérationnel sur l’ensemble du territoire », résume Mamadou Baal, ancien directeur de la télévision nationale RTS et l’un des experts du Comité national de pilotage de la transition de l’analogique vers le numérique (Contan). « Nous nous donnons jusqu’à fin août pour achever le maillage du territoire et obtenir les certificats de bonne réception », assure de son côté Sidy Diagne, le directeur général du groupe Excaf Télécom.

Il restera alors à équiper les téléviseurs ancienne génération de récepteurs TNT. Or les premiers lots de décodeurs destinés au grand public sont encore attendus à Dakar. Selon le Contan, 450 000 unités devraient être livrées début juillet. « C’est seulement lorsque l’ensemble des foyers sera raccordé que nous pourrons pratiquer le basculement », explique cet organisme.

Actuellement, seuls 5 400 ménages privilégiés sur les 875 000 recensés sont équipés d’un boîtier permettant de capter les chaînes sénégalaises en qualité numérique, dans le cadre d’un test destiné à évaluer la qualité de la réception dans chaque zone supposée couverte.

Résultat : la diffusion des 19 chaînes sénégalaises s’effectue aujourd’hui en « simulcast » – à la fois en analogique et en numérique. Mais « des pays comme la France ont mis quasiment deux ans pour basculer progressivement », rappelle Amadou Top, le directeur exécutif du Contan, qui s’enorgueillit du travail abattu en à peine neuf mois.

Loin de partager cet optimisme, les professionnels de l’audiovisuel sont dans l’expectative depuis la signature du contrat entre l’État et Excaf Télécom. « On n’a jamais pu prendre connaissance du cahier des charges du groupe, on ne sait pas quel rôle il jouera dans la gestion des multiplexes [fréquences sur lesquelles sont diffusées plusieurs chaînes] ni qui fixera les tarifs d’accès à la TNT. Et on n’a pas encore vu le moindre décodeur », confiait à Jeune Afrique, en mai, un patron de chaîne circonspect. Un mois plus tard, un Collectif des éditeurs des chaînes publiques et privées du Sénégal évoquait ouvertement sa crainte de voir Excaf Télécom bénéficier d’une « situation de concurrence particulièrement avantageuse ».

Au cœur des préoccupations du secteur, le conflit d’intérêts qui pourrait découler de l’attribution du marché de la migration à ce groupe polyvalent, à la fois prestataire technique, propriétaire de deux chaînes de télé (Radio Dunyaa Vision et RDV Music & Sport) et opérateur d’un bouquet payant de plus de 120 chaînes. Depuis le 17 juin pourtant, les clauses du contrat liant l’État à Excaf Télécom ont été largement clarifiées.

En plus de répondre aux conditions techniques requises, le groupe, fondé par Ben Basse Diagne en 1972, s’est imposé en permettant à l’État d’assurer le passage au numérique sans débourser un seul franc CFA. « Ils proposaient d’assumer eux-mêmes et intégralement le financement du chantier, ainsi que la fourniture à l’État de 875 000 décodeurs », indique Mamadou Baal.

En contrepartie, Excaf Télécom s’est vu attribuer l’exploitation provisoire de deux multiplexes sur les quatre actuellement ouverts au Sénégal. Le groupe bénéficie en effet d’une clause d’exclusivité pour commercialiser pendant une période de cinq ans – renouvelable une fois – un bouquet payant qui pourra comporter jusqu’à 40 chaînes (20 par multiplexe en définition standard). « C’est ainsi que nous comptons assurer notre retour sur investissement », affirme Sidy Diagne. Si le directeur général d’Excaf préfère rester discret sur le nombre d’abonnements espérés et sur le tarif qui sera pratiqué, il assure néanmoins que l’offre sera accessible aux foyers modestes – actuellement, son bouquet payant coûte 10 000 F CFA par mois.

Mais pour la concurrence, comme Canal+ Sénégal, clairement intéressé par la possibilité de commercialiser un bouquet via la TNT, cela signifie qu’il faudra probablement attendre 2025 avant de pouvoir proposer une offre numérique payante. « À moins de négocier directement avec Excaf Télécom », précise Mamadou Baal.

Si les chaînes sénégalaises s’inquiètent de voir ce groupe s’immiscer dans la gestion quotidienne des multiplexes tout en exploitant deux chaînes et un bouquet payant, le Contan se veut rassurant. « Ce ne sera pas son rôle. La société en charge du multiplexage sera issue d’un partenariat public-privé », affirme Mamadou Baal. « Nous n’aurons aucune participation dans cette structure car nous ne pouvons être à la fois juge et partie », confirme Sidy Diagne, qui dit vouloir « mettre à l’aise les autres chaînes ».

Mehdi Ba avec JA

(Source : Dakar Echo, 10 juillet 2015)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2093/2243 Régulation des télécoms
  • 173/2243 Télécentres/Cybercentres
  • 1555/2243 Economie numérique
  • 810/2243 Politique nationale
  • 2243/2243 Fintech
  • 253/2243 Noms de domaine
  • 816/2243 Produits et services
  • 696/2243 Faits divers/Contentieux
  • 364/2243 Nouveau site web
  • 2153/2243 Infrastructures
  • 810/2243 TIC pour l’éducation
  • 90/2243 Recherche
  • 121/2243 Projet
  • 1395/2243 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 871/2243 Sonatel/Orange
  • 792/2243 Licences de télécommunications
  • 133/2243 Sudatel/Expresso
  • 460/2243 Régulation des médias
  • 600/2243 Applications
  • 494/2243 Mouvements sociaux
  • 762/2243 Données personnelles
  • 60/2243 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2243 Mouvement consumériste
  • 179/2243 Médias
  • 321/2243 Appels internationaux entrants
  • 692/2243 Formation
  • 45/2243 Logiciel libre
  • 839/2243 Politiques africaines
  • 408/2243 Fiscalité
  • 83/2243 Art et culture
  • 284/2243 Genre
  • 830/2243 Point de vue
  • 479/2243 Commerce électronique
  • 699/2243 Manifestation
  • 156/2243 Presse en ligne
  • 62/2243 Piratage
  • 102/2243 Téléservices
  • 453/2243 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2243 Environnement/Santé
  • 156/2243 Législation/Réglementation
  • 167/2243 Gouvernance
  • 838/2243 Portrait/Entretien
  • 72/2243 Radio
  • 342/2243 TIC pour la santé
  • 133/2243 Propriété intellectuelle
  • 29/2243 Langues/Localisation
  • 504/2243 Médias/Réseaux sociaux
  • 918/2243 Téléphonie
  • 95/2243 Désengagement de l’Etat
  • 488/2243 Internet
  • 57/2243 Collectivités locales
  • 188/2243 Dédouanement électronique
  • 498/2243 Usages et comportements
  • 512/2243 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2243 Audiovisuel
  • 1349/2243 Transformation digitale
  • 191/2243 Affaire Global Voice
  • 75/2243 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2243 Service universel
  • 330/2243 Sentel/Tigo
  • 87/2243 Vie politique
  • 726/2243 Distinction/Nomination
  • 17/2243 Handicapés
  • 336/2243 Enseignement à distance
  • 319/2243 Contenus numériques
  • 292/2243 Gestion de l’ARTP
  • 89/2243 Radios communautaires
  • 806/2243 Qualité de service
  • 212/2243 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2243 SMSI
  • 224/2243 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1273/2243 Innovation/Entreprenariat
  • 653/2243 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2243 Internet des objets
  • 85/2243 Free Sénégal
  • 164/2243 Intelligence artificielle
  • 97/2243 Editorial
  • 9/2243 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous