Écoutes téléphoniques au Togo : La société civile dénonce « les pratiques d’un Etat policier »
jeudi 6 août 2020
Au Togo, le scandale des écoutes téléphoniques continue de faire des vagues. Mercredi, C’était au tour de la société civile togolaise de dénoncer « les pratiques d’un Etat policier qui use et abuse de l’espionnage« . D’après David Dosseh, porte-parole du Front Citoyen Togo Debout (FCTD) qui rassemble de nombreuses organisations de la société civile togolais « Nous sommes dans un Etat policier qui use et abuse de l’espionnage envers ses propres citoyens. Beaucoup de Togolais ont cette crainte d’être suivis, épiés surtout, quand ils sont acteurs de la société civile ou opposants » .
Ce scandale est né des révélations par les quotidiens français Le Monde et britannique The Guardian sur l’utilisation d’un « logiciel espion » par les autorités pour pirater les téléphones d’opposants. Ce logiciel « officiellement destinée à la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité », aurait été utilisé contre des « opposants, des militants de la société civile et des religieux catholiques », dont l’évêque de Kpalimé et président de la Conférence des évêques du Togo, Mgr Benoît Alowonou. Selon David Dosseh, l’enquête des médias internationaux « confirme ou apporte des éléments matériels sur une situation que beaucoup soupçonnaient déjà ».
Selon une enquête publiée lundi par les quotidiens français Le Monde et britannique The Guardian, Pegasus, un outil de surveillance ultra-perfectionné « vendu aux Etats par la société israélienne NSO, a été utilisé contre des voix critiques du régime » de Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005 et réélu cette année pour un quatrième mandat. Réélection contestée par l’opposition.
Jephté Tchemedie
(Source : Digital Business Africa, 6 août 2020)