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Economie numérique : Le Sénégal encouragé à accélérer le « saut numérique »

mardi 6 mars 2018

L’économie numérique est un potentiel et une force de développement inclusif important. Cependant, au Sénégal, du fait de certaines contraintes d’ordre technique, légal et réglementaire et institutionnel, elle n’est pas assez développée. Cette problématique est au centre d’un atelier de prospective organisé par la Banque mondiale.

C’est une lapalissade, une vérité prouvée : les technologies numériques peuvent stimuler le développement et transformer les économies avec une vitesse et une ampleur sans précédent.

D’ailleurs, selon la Banque mondiale, l’économie numérique, actuellement d’une valeur de 11,5 milliards de dollars à l’échelle mondiale, constituera bientôt 25 % du Produit intérieur brut mondial. Mieux encore, l’institution financière prévoit que, d’ici à 2020, l’utilisation accrue des technologies numériques pourrait ajouter 1,4 milliard de dollars à la production économique mondiale totale.

Seulement, il se trouve que le Sénégal risque de ne pas profiter des avantages de l’économie numérique ou, tout au plus, se contenter de miettes. En effet, avec le développement numérique, les autorités sénégalaises ambitionnent de faire du pays un leader innovant en Afrique, à travers des programmes comme la stratégie « Sénégal Numérique 2025 », mais malgré cela, le Sénégal est encore à la traîne. Il est classé 132ème parmi les 150 pays de l’indice de connectivité mobile de 2017 de Gsma, et 142ème sur 176 pays dans l’indice mondial de développement des Ticd’Uit. A cela, s’ajoute la faiblesse de la pénétration du haut débit mobile au Sénégal avec des prix élevés. Il y a aussi les fractures numériques importantes telles qu’entre rural et urbain, entre Dakar et les villes secondaires et même entre les quartiers d’une même ville.

Face à cette situation, Louise Cord, Directrice du bureau régional de la Banque mondiale estime que le Sénégal doit réaliser un « saut numérique ». Elle a fait cette déclaration, lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de prospective sur le thème : « L’économie numérique pour une croissance inclusive au Sénégal ». « Nous devons unir nos efforts et travailler ensemble pour y parvenir. L’enjeu des politiques publiques du secteur consiste à mettre en place un nouveau cadre légal, réglementaire et institutionnel, permettant de stimuler la concurrence et l’investissement privé sur le marché de l’internet et à élargir l’accès et l’usage de l’internet au-delà des principaux centres urbains du pays. Je félicite le gouvernement sénégalais d’avoir engagé de telles réformes et je souhaite que celles-ci puissent rapidement aboutir car elles sont critiques pour mettre en place les fondations nécessaires à l’essor d’une véritable économie numérique créatrice de valeur et d’emplois », a-t-elle souligné.

En organisant cet atelier, la Banque mondiale veut aider le gouvernement du Sénégal à accélérer la mise en œuvre de son programme de réformes structurelles dans le secteur des télécommunications.

La gestion et la distribution des fréquences en question

Ainsi, il est attendu de cette rencontre, entre autres, l’élaboration d’une feuille de route avec des mesures détaillées pour faciliter le déploiement de la technologie 4G et l’Internet haut débit sur l’ensemble du territoire national. Sur ce point, Jérôme Bezzina, chargé des Tic à la Banque mondiale estime qu’il y a lieu de revoir la gestion et la distribution des fréquences car, a-t-il rappelé, « la 4G requiert beaucoup de fréquences ». Il a aussi plaidé pour la mise en place d’un Conseil national du numérique (Cnn) qui, avec l’intégration des acteurs privés, devrait permettre une meilleure intégration et une meilleure gouvernance du secteur. « Le Conseil national du numérique est essentiel parce qu’aujourd’hui, il y a beaucoup d’institutions, d’organismes qui gèrent le secteur, mais il y a un manque de cohérence globale dans la mise en œuvre des politiques sectorielles et de prise en compte des contraintes des différents acteurs notamment les acteurs privés.

Le Conseil national du numérique aura l’avantage de tout centraliser », a-t-il dit.

Conscient de l’énorme potentiel et de l’effet catalyseur du secteur des télécommunications et des Tic, le gouvernement est en train de mettre les meilleures conditions pour booster l’économie nationale à travers l’économie numérique, a assuré le ministre de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Économie numérique, Abdoulaye Bibi Baldé. C’est tout le sens, selon lui, de la stratégie nationale « Sénégal numérique 2025 ». Et dans un contexte de digitalisation de plus en plus marquée de la chaîne de valeurs du développement socioéconomique, il estime que le thème de cet atelier est d’une grande pertinence. « L’innovation technologique et l’émergence numérique offrent des opportunités infinies pour accélérer le processus de transformation structurelle », a-t-il déclaré.

Certes le Sénégal accuse encore du retard en développement numérique, mais selon Mayacine Camara, Coordonnateur de la Direction générale de la planification des politiques économiques, « la fracture numérique s’est considérablement réduite depuis la mise en œuvre du Pse ». Et, à l’en croire, les impacts devraient se concrétiser à moyen et long termes à travers des gains de productivité sectorielle et de compétitivité des entreprises. « Nous enregistrons déjà les prémices du changement de la structure de production. En effet, durant ces trois dernières années consécutives, l’économie sénégalaise réalise des taux de croissance annuels au-dessus de 6 % », a-t-il dit.

Elhadji Ibrahima Thiam

(Source : Le Soleil, 6 mars 2018)

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