Le numérique ne se résume pas seulement à l’accès aux réseaux sociaux. En l’inscrivant dans nos programmes de formation, il peut générer des emplois.
‘’Le numérique, ce n’est pas être sur Facebook, encore moins sur WhatsApp. En Afrique, on a tendance à assimiler le numérique seulement à la navigation sur Internet’’, déclare Thierno Sakho, expert financier. Il a animé, hier, au Grand théâtre national, une conférence autour de la thématique ‘’Economie numérique et finance participative’’. Le numérique, poursuit-il, va au-delà de cette appréhension traditionnelle. Car le champ du numérique est large. ‘’Il peut intervenir dans la résolution des problématiques liées à la santé. Par exemple, le passeport médical’’, a-t-il fait savoir. Autre exemple : le numérique utilisé pour optimiser le travail de l’agriculteur, en lui envoyant un maximum de données.
Par ailleurs, il a laissé entendre que, chaque année, au Sénégal, au moins 200 mille jeunes diplômés sont à la recherche d’emploi. ‘’L’Etat ne peut pas satisfaire cette forte demande’’, fait-il remarquer. A ses yeux, il faudra privilégier les formations techniques comme l’informatique ou le digital marketing. ‘’Actuellement, l’accent doit être mis sur l’auto-entrepreneuriat’’, dit-il. Pour ce faire, il s’agira d’encourager ou d’aider des jeunes à monter leur propre boîte pour qu’ils puissent devenir, à leur tour, des pourvoyeurs d’emplois.
Repenser le système éducatif
‘’L’économie numérique peut faire avancer l’Afrique’’, affirme-t-il. A condition qu’on l’insère dans la formation universitaire. Mais l’orateur de souligner que cela est l’affaire des gouvernants qui doivent repenser le système éducatif. Poursuivant, il a rappelé que dans les années 1998, aux Usa, de jeunes étudiants, fraichement sortis de l’université de Stanford, ont monté des projets dans des garages. ‘’C’est comme ça que sont nés les groupes Google, Facebook ou Amazon’’. Les entreprises qui draineront l’économie de demain seront toutes digitales. La preuve en est que, de nos jours, les groupes les plus importants au monde, en termes de valorisation boursière, sont des firmes digitales. ‘’La capitalisation d’Amazon fait 11 milliards de dollars, qui égale le Pib assemblé de toute l’Afrique de l’Ouest’’, renseigne-t-il.
Cette conférence était une activité pour célébrer l’anniversaire de Paykap Mobile Money, une entreprise de transfert d’argent et de paiement électronique par mobile créée en 2018. L’événement a mobilisé des participants venus du Bénin et de la Côte d’Ivoire.
Lassana Nassoko
(Source : Enquête, 4 février 2019)