Ecole supérieure multinationale des télécommunications : Volonté d’intégrer le volet NTIC du NEPAD
vendredi 16 janvier 2004
L’Ecole supérieure multinationale des télécommunications (ESMT) de Dakar a tenu, hier, au siège de l’établissement, à Colobane, la 22e session de son Conseil d’administration (C.A). Cette rencontre intervient dans un contexte de défis multiformes liés à la fois au renforcement de l’intégration sous-régionale et continentale ainsi qu’aux enjeux des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Dans le sillage de l’entrée en vigueur du nouveau cadre juridique et institutionnel issu de l’accord intergouvernemental, l’Ecole a mis en application les nouvelles dispositions pour en faire un centre d’excellence, dont l’idée est née en 1996. Car, pour coller à l’évolution rapide des technologies et aux mutations institutionnelles du secteur, elle a entrepris d’évoluer, en 2004, en centre d’excellence, dans l’optique d’être catalyseur et facteur d’intégration d’un réseau d’excellence à l’échelle régionale et internationale.
Selon le directeur de l’établissement, Idrissa Touré, « le réseau d’excellence des centres de formation est créé pour offrir les conditions d’une synergie maximale entre les centres de formation » nationaux des pays membres. « L’objectif fondamental, ajoute-t-il, est de contribuer à satisfaire les besoins en formation des opérateurs et autres clients du secteur, dans le cadre d’un partage optimal des ressources de la formation ». L’ESMT est appuyé dans cette perspective par L’Union Internationale des Télécommunications (UIT).
En outre, l’institution doit concrétiser la mise en place d’un Observatoire pour la Recherche et le Développement, en application d’une des résolutions de la session extraordinaire du Conseil d’Administration de juillet 2001 à Conakry (Guinée). Cet organe accompagnera les pouvoirs publics, les opérateurs et les partenaires au développement dans la veille prospective économique, technologique et réglementaire.
Aux yeux du président du Conseil d’administration sortant, Gaoussou Drabo, ministre chargé des Télécommunications du Mali, la nouvelle approche de l’Ecole constitue une « réponse de l’institution au volet NTIC du NEPAD ». Il est, en outre, d’avis que la concrétisation des objectifs qualifiés à moyen et long termes passe par une formation appropriée, porteuse de développement des compétences et de renforcement des capacités en matière de ressources humaines.
La concrétisation de ces projets phares de l’ESMT viendra s’ajouter à la réalisation de « plusieurs objectifs prioritaires », si l’on en croit M. Drabo. Il cite, entre autres, la construction de deux salles polyvalentes, la mise en place du laboratoire LABTIC et du Réseau africain des Télécommunications pour la technologie de l’enseignement et la recherche (RAFTER). Le président du Conseil d’administration note aussi la reconnaissance des diplômes DTS, IGTT et Masters, lors du 21e colloque du Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (CAMES), tenu du 8 au 12 décembre à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal). Il a signalé, par ailleurs, la signature de l’Accord intergouvernemental par le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Mali et le Niger, précisant que pour les autres pays, « les actions de plaidoyer se poursuivront ».
Le Conseil d’administration examine, au cours de cette 22e session, le rapport d’activité de 2003, les états financiers 2002, l’état d’exécution du budget 2003, le programme d’actions 2004 et le projet de budget 2004. Pour M. Drabo, il s’agit, pendant l’année 2004 et celles à venir, de promouvoir une « gestion de rupture pour permettre à l’institution de relever, avec l’efficacité requise, les défis ». Il faut pour cela surmonter « certaines difficultés conjoncturelles », note-t-il, en l’occurrence « engager les débiteurs à s’acquitter de leurs contributions au courant du premier semestre 2004 ». Les crédits à recouvrer s’élèvent à ce jour à un peu plus de 685 millions FCFA, fait-il savoir.
Pour rappel, l’ESMT, créée 1981 avec l’appui du PNUD, les coopérations française, canadienne et suisse, compte 8 pays membres. Sept autres pays non-membres font confiance à l’ESMT et y forment également leurs cadres.
M. L. BADJI
(Source : Le Soleil 16 janvier 2004)