Échanges en Afrique de l’ouest et du centre : Un système d’information commerciale mis en place
mercredi 15 décembre 2004
Les échanges commerciaux entre la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sont très faibles. Pourtant, tous les gouvernements de ces deux espaces ont opté pour une intégration économique.
Mais, la réalité aujourd’hui est tout autre. C’est dans cette perspective que le Centre du commerce international et l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, en partenariat avec ces deux cadres d’intégration, ont mis en place, depuis 2002, un projet dont l’objectif est de promouvoir l’expansion des échanges commerciaux entre les quatorze pays de la région occidentale et centrale. Avec le lancement, hier à Dakar, des activités du point focal pour le Sénégal et la formation des différents acteurs dans les domaines de la gestion, du traitement et de l’exploitation de l’information commerciale, un pas important devrait être franchi. Le directeur du Commerce extérieur, Cheikh Sadibou Seck, représentant le ministre du Commerce, Mamadou Diop Decroix, qui a situé toute l’importante de ce nouvel instrument est revenu longuement sur le grand rendez-vous de 2008 pendant lequel des accords de partenariat vont se nouer. À cet effet, l’Union européenne a mis en place un « financement de développement » qui devrait profiter aux zones d’intégration de ces fonds.
Là, l’information commerciale sera d’une grande utilité en vue des négociations avec l’Union européenne. « On ne peut pas aller à de telles rencontres si on ne dispose pas d’informations », indique le directeur du Commerce extérieur, plaidant, par la même occasion, une complémentarité de la production des pays de la région pour s’adapter aux mutations qui s’opèrent dans le cadre de la mondialisation. Pour Jean Marck Dioulo, directeur de l’Apexi et représentant le point focal sous-régional, le projet qui est en train d’être lancé est ambitieux, car il renforce la qualité et la quantité des échanges entre l’Uemoa et la Cemac. Toutefois, ce qui retient le plus l’attention de M. Dioulo, c’est le bilan des échanges entre ces deux espaces qui reste insignifiant malgré le dispositif mis en place. Selon lui, il est aujourd’hui plus facile de commercer avec les pays du nord qu’avec ceux de la sous-région. Cette tendance, comme le souhaitent les acteurs africains, devrait être rapidement renversée en vue de permettre au continent de présenter un visage beaucoup plus vivant. Pour l’information commerciale de ce projet, il est question d’implanter un réseau doté d’un portail sur le Web.
La conception du portail doit ainsi intégrer le développement d’outils pour une diffusion dynamique et interactive de l’information, intégrant les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il constitue l’élément majeur qui permettra au projet d’atteindre son objectif et répondre ainsi aux besoins de ses bénéficiaires cibles.
IBRAHIMA NDIAYE
(Source : Le Soleil, 15 décembre 2004)