E-commerce : Nouveau tournant, nouvelles opportunités
lundi 4 octobre 2010
Faisons, raisonnablement, le pari que les pays africains, le Sénégal en particulier, ne rateront pas, cette fois-ci, le train de l’e-commerce, comme ils ont accusé un retard considérable dans le commerce classique. Les enjeux sont énormes tant les mutations en cours sur le marché mondial mettent progressivement, au cœur des transactions sous toutes leurs formes, les nouvelles opportunités technologiques que sont les réseaux informatiques et de télécommunication. Ce qui est appelé ‘Nouvelles technologies de l’information et de la communication’ ne relève pas d’un luxe pour pays ou personnes nantis. Ce sont des instruments stratégiques pour les entreprises et les particuliers qui désirent être à l’heure du commerce mondial : ils sont, en effet, de puissants leviers dans la création de richesse.
Selon l’Organisation mondiale du commerce (Omc), l’e-commerce est ‘l’ensemble des activités de production, de publicité, de vente et de distribution de produits effectuées par l’intermédiaire des réseaux de télécommunications’. L’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde) y voit ‘toutes formes de transactions commerciales associant des particuliers et les organisations, qui reposent sur le traitement et la transmission de données numérisées, notamment texte, son et image’.
La révolution, car il s’agit d’une véritable révolution, induite par l’e-commerce est que les opérateurs de tous les pays ont quasiment les mêmes opportunités, les mêmes possibilités d’accès aux nouvelles technologies, donc les mêmes chances d’être activement présents sur le marché mondial. Il y a une trentaine d’années, environ, certains auteurs parlaient du ‘don d’ubiquité’, c’est-à-dire une présence partout et en même temps grâce aux réseaux des mass-média. Ils ne savaient pas que leur assertion était loin du seuil très élevé d’ubiquité réelle que les nouvelles technologies offrent aux particuliers, aux entreprises et autres acteurs en termes : de présence sur le marché mondial par l’image, le son et le texte ; de visibilité ; d’opportunités de vendre plus et mieux ou d’acheter en ouvrant sa propre boutique ou en diffusant son catalogue ; d’interaction ; de circulation des produits et services en temps réel ; de sécurisation des transactions et de réduction des coûts de transaction.
Le magazine Orbus, dans son édition des mois juillet/août 2010, rappelle opportunément que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) fait état, dans un de ses rapports en 2006, du fait que ‘les Technologies de l’information et de la communication (Tic) ont un impact plus important sur les services fournis depuis l’étranger et la consommation à l’étranger que sur les services fournis par l’intermédiaire d’une présence commerciale’. En d’autres termes, l’exportation comme l’importation tirent des réseaux électroniques plus de performance et de compétitivité.
L’e-commerce est ainsi une nouvelle modalité de diffusion et de distribution de produits dans le monde entier grâce à des technologies auxquelles peuvent accéder les opérateurs de tous les pays et de toutes les tailles. La seule différence entre les acteurs sera ainsi le seuil de créativité. Grandes compagnies comme Pme/Pmi peuvent y accéder avec le seul moyen de... la volonté. Toutes les entreprises, dans tous les secteurs d’activité, surtout l’agriculture et horticulture, la pêche et l’aquaculture, l’artisanat et le textile, ou encore les Tic, peuvent trouver dans l’e-commerce, des outils et des procédés efficaces pour se positionner, fidéliser et élargir leur clientèle, vendre et/ou acheter, bâtir leur notoriété au-delà des frontières nationales, faire des règlements en ligne ou encaisser.
L’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme), l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex), l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (Apda), entre autres, et en tant qu’agences de promotion des entreprises, ont fait d’immenses progrès dans leurs interventions. Elles peuvent tirer de l’e-commerce encore plus d’efficacité dans leur mission d’accompagnement des opérateurs sénégalais, en favorisant et facilitant notamment l’accès de ces derniers aux réseaux électroniques.
Pour l’année 2009, le chiffre d’affaires e-commerce global de l’ouest de l’Europe est estimé à environ 150 milliards de dollars (environ 75 000 milliards de francs Cfa) avec une prévision de 200 milliards de dollars en 2012. Les Etats-Unis ont réalisé 129,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires e-commerce en 2009, le Japon réalise 43,7 milliards de dollars. En Chine, plus 25 milliards de dollars sont réalisés avec des prévisions de croissance de l’ordre de 58 %.
Ces sont des centaines de millions de personnes dans tous les pays qui achètent, vendent, paient, encaissent de plus en plus par les plateformes e-commerce. Peut-on se permettre de rater de telles opportunités ?
Kany Traoré, Directrice de E-Commerce
Sénégal E-mail : services@ecommercesenegal.com
(source : Wal Fadjri, 4 octobre 2010)