Mme Diabé Siby, directrice du Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) et ses sociétaires (les artistes musiciens, plasticiens, comédiens...) ont cherché hier, vendredi 22 mai à l’occasion d’un point de presse tenu à Dakar, à sensibiliser les mauvais payeurs et crié au secours. Ils n’écartent pas d’ester en justice contre les mauvais payeurs.
Qui paie les droits d’auteur au Sénégal ? Avec quoi pense-t-on qu’ils vivent, ces artistes, quand on sait que tout le monde rechigne au Sénégal à s’acquitter des droits d’auteurs, tout en usant et abusant des œuvres d’autrui ? Toutes ces questions ont été soulevées hier, vendredi 22 mai à l’occasion d’un point de presse du Bureau sénégalais des droits d’auteurs (Bsda) qui attirait l’attention de l’opinion sur le sujet.
Les créateurs réclament leurs droits. Ils ont décidé de s’unir pour défendre leur gagne-pain : leurs oeuvres. Les radios ainsi que les télévisions doivent payer des droits d’auteurs. Le Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) qui se veut leur avocat, menace même de porter plainte contre les radios et les télévisions qui refusent de payer les droits d’auteurs. Le montant des redevances est estimé à des milliards de FCfa.
La Directrice du Bsda, Mme Diabé Siby a affirmé hier, vendredi 22 mai à l’occasion d’un point de presse que : « nous sommes décidées à aller jusqu’au bout. Soit on respecte les droits d’auteur ; soit c’est la catastrophe. Nous allons porter plainte contre ceux qui ne payent pas ».
Selon elle, « certaines radios préfèrent aller en justice au lieu de payer les droits d’auteur. Elles contestent, alors qu’elles devaient donner le bon exemple... » Présente à la rencontre, Ngoné Ndour a invité à la révolution des mentalités : « ce sont les artistes qui font la promotion des télévisions donc avant de faire une émission, il faut demander un cachet parce que, sans la musique, personne ne regarde la télé. Faire une cassette coûte très cher. C’est la raison pour laquelle beaucoup se contentent de singles ».
Mme Siby et ses artistes, créateurs et autres qui vivent de l’art, de prier les organismes de radiodiffusion, de télévision, les hôtels, bars, restaurants, discothèques, magasins sonorisés, stations d’essence, dibiteries, fast-food, de payer.
Tout comme les salons de couture et de coiffure, véhicules de transport public de voyageurs, compagnies de transport aérien au titre de la distraction à bord, secteur du transport maritime, promoteurs de lutte (au titre de l’animation), clinique, cabinet médical. Ils invitent tous à respecter la propriété intellectuelle, bref tous ceux qui exploitent les créations doivent s’acquitter des droits d’auteur, estiment-ils.
Toute chose que partage le doyen Samba Diabaré Samb qui trouve néanmoins que « si l’état des artistes est critique, c’est parce que le musicien d’aujourd’hui n’apprend plus à cause des mixages qu’on fait maintenant. Par exemple, je continue jusqu’ici d’apprendre le xalam.
Aujourd’hui les jeunes ne connaissent pas leur culture. La musique est très importante. Cela ne sert à rien cependant d’être célèbre avec les poches vides ».
Aïssatou Diop Ndiaye
(Source : Sud Quotidien, 23 mai 2009)