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Dr Seydina Ndiaye : « L’Etat doit intégrer l’intelligence artificielle dans les politiques publiques »

mercredi 24 avril 2019

Interpellé en marge de la conférence Indaba X organisée par l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) sur la notion d’intelligence artificielle, le Dr Seydina Ndiaye, enseignant-chercheur, estime que l’Etat doit intégrer davantage cette question dans les politiques publiques. Dans cet entretien, il revient aussi sur les domaines d’intervention de l’intelligence artificielle.

Quelle définition donnez-vous à l’intelligence artificielle ?

L’intelligence artificielle est une science qui existe depuis longtemps. Elle remonte aux années 1950 et consiste à amener les machines à avoir le même comportement que l’homme, c’est-à-dire des machines capables de simuler l’intelligence. C’est à la fin des années 1940 que la communauté des chercheurs s’est interrogée sur la faisabilité d’un tel projet. Par la suite, Alan Turing a mis en place un test pour démontrer la possibilité d’une machine à être intelligente ou pas. Mais, ce n’est qu’en 1956 que la communauté scientifique a sorti, pour la première fois, le terme intelligence artificielle.

Comment fonctionne-elle ?

L’intelligence artificielle est un mix entre différentes sciences comme l’informatique, les mathématiques, la biologie, la psychanalyse, la sociologie, etc. En fait, il s’agit de mixer différents domaines de la science afin d’en créer des algorithmes qui permettent de résoudre des problèmes.

Quels sont les domaines d’intervention de l’intelligence artificielle ?

L’intelligence artificielle peut être appliquée à tous les domaines où on pourrait utiliser la capacité de calcul et de décision. Elle peut être utilisée dans l’agriculture, la santé, le transport, l’éducation. On peut aussi l’utiliser sur tout ce qui est prédiction telle que la météo, le changement climatique, entre autres. C’est pour cette raison que le Président de la Russie, Vladimir Poutine, disait que celui qui maîtrise l’intelligence artificielle dominera le monde. Nous sommes dans une course mondiale où le Sénégal et l’Afrique, en général, peuvent avoir les mêmes armes que tout le monde. Il suffit de maîtriser l’informatique, les mathématiques et d’être ouvert aux autres sciences telles que la génétique pour avoir des algorithmes très puissants. L’Etat doit prendre conscience de cette opportunité et l’intégrer dans les politiques publiques, d’autant plus que l’Union africaine commence à prendre conscience de l’intérêt et de l’importance de l’intelligence artificielle. Elle a fini de l’intégrer dans les projets phares de l’agenda 2063. Il y a beaucoup de branches dans l’intelligence artificielle. Nous y retrouvons tout ce qui est modélisation et représentation des connaissances. Il y a également pas mal de choses sur le web sémantique et l’anthologie. Il y a une autre branche aussi importante, à savoir le « machine learning » communément appelé (ML) qui renvoie à plus d’apprentissage, à la robotique. C’est aussi une déclinaison de l’intelligence artificielle. Le « machine learning » donne à l’ordinateur la capacité d’apprendre, et de créer à partir de cet apprentissage un modèle de comportement face à un problème donné. Par exemple, en médecine, la machine apprend à reconnaître le cancer du sein sur des images. C’est une méthode utile dans les différents domaines. Concernant le « deep learning », c’est aussi une méthode du « machine learning ». Elle est basée sur le réseau de neurones multicouches. C’est le fait d’avoir un réseau avec plusieurs couches qui permet d’avoir une abstraction sur les représentations a priori des données que nous avons. Ce qui donne à l’ordinateur plus de capacités à passer cette étape de représentation.

Comment faire bénéficier à nos entreprises l’intelligence artificielle ?

Les entreprises sénégalaises peuvent travailler avec les jeunes qui s’y intéressent et avec les chercheurs qui sont là pour exploiter cette technologie. Toutefois, il faut que ces entreprises soient beaucoup plus dynamiques et curieuses. Il ne faudrait pas qu’elles se limitent à importer ce qui se fait ailleurs. Nous avons de vraies équipes de recherche et de développement dans le domaine. C’est ce mix qui donne des solutions.

Pouvez-vous revenir sur les enjeux de l’intelligence artificielle en Afrique et particulièrement au Sénégal ?

Les véritables enjeux sont la maîtrise des technologies et la production des données. L’intelligence artificielle, notamment le « machine learning », utilise beaucoup de données. Malheureusement, nous n’avons pas une culture de gestion des données que nous produisons. Si nous voulons avoir un fort impact et pouvoir utiliser le vrai potentiel de l’intelligence artificielle, il faudra une politique de gestion de nos données. Il faudra produire nos propres données, bien les stocker mais également les protéger pour éviter qu’on en fasse un mauvais usage. Si l’Afrique ne crée pas ses propres données et ne les met pas à disposition, les modèles qui seront utilisés ne prendront pas en compte les spécificités de l’Afrique. L’autre enjeu est la formation et la recherche. Il faut beaucoup investir sur nos jeunes et les former en masse sur ces technologies. Pour le Sénégal, des efforts ont été faits car le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a mis en place un programme pour lancer des Masters et des Doctorats dans ces thématiques de l’intelligence artificielle, le big data, la robotique, la biotechnologie, la mémorisation mathématique et le calcul scientifique. Je suggère aux universités d’adopter la même approche et de proposer d’autres formations complémentaires le plus tôt possible. Par exemple, commencer à enseigner l’intelligence artificielle à partir de la licence.

Propos recueillis par Maguette Guèye Diédhiou

(Source : Le Soleil, 23 avril 2019)

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