OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2021 > Mai 2021 > Dr Mame Safietou Djamil Guèye, sociologiue : « La vie privée est devenue une (…)

Dr Mame Safietou Djamil Guèye, sociologiue : « La vie privée est devenue une denrée utilisée à des fins mercantiles »

vendredi 7 mai 2021

Portrait/Entretien

Éduquer et sensibiliser les plus jeunes à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication contribueront à réduire les risques de dérives, estime la sociologue Mame Safietou Djamil Guèye.

Comment expliquez-vous l’exposition de la vie privée sur les réseaux sociaux ?

Avec la mondialisation et l’avènement du numérique, l’utilisation des données à caractère personnel est devenue un fait divers, un phénomène banalisé et encouragé. La vie privée, jadis préservée à travers le « sutura » (Ndlr : pudeur), se voit exposée à nu dans la sphère publique, contrairement à nos valeurs. Cette exposition constitue une arme de guerre, un moyen de destruction et de vengeance dans le but d’atteindre son ennemi. La crise économique aidant, il a été constaté que la vie privée est une ressource, une denrée utilisée à des fins mercantiles.

Ce tableau dresse un profond mal-être de la société sénégalaise et annonce les prémices de la crise des valeurs, la destruction des identités et le non-respect des normes sociales qui, jadis, ont été le fondement de base du vivre ensemble et de la cohésion sociale. Aujourd’hui, les règles sociales qui régissaient la société sénégalaise, leurs conduites et leurs aspirations ont perdu leur pouvoir. Celles-ci sont minées par les changements sociaux, cédant ainsi la place à d’autres. Dès lors, nous assistons à un recul de la citoyenneté et du civisme qui constituaient des éléments de référence dans l’éducation et les rites d’initiation dans la société.

Les références socioculturelles sont bafouées, dévalorisant ainsi les normes sociales et plongeant les citoyens dans un malaise profond où l’absence de normes fait régner la loi de la destruction de l’autre sans calculer les conséquences et l’impact de l’acte au sein de la société. Cette absence de confiance provoque ainsi une méfiance généralisée qui affecte les liens sociaux de fraternité, de respect d’autrui et de l’estime de soi. Les vertus et valeurs de « jom », « ngor », « sutura », « kersa » qui ont bercé notre enfance et qui ont fortement contribué à notre éducation, se dévalorisent et disparaissent au fil du temps pour laisser la place à la déperdition des mœurs. Ce dérèglement social auquel nous assistons, aujourd’hui, est dû à un affaiblissement de l’influence des valeurs et normes sur les comportements des individus qui, d’ailleurs, ne savent plus comment orienter leur conduite. Les processus de déviance peuvent aussi être favorisés par des facteurs sociaux liés aux individus et à leurs parcours de vie.

Comment réduire les risques de certaines dérives ?

Il faut éduquer et sensibiliser les personnes, mais surtout les enfants sur les risques et leur donner les outils et les compétences pour naviguer sur le web sans danger. Il est indispensable de mettre á niveau les parents sur les outils de guide parental. Aussi, il faut développer une stratégie nationale de communication sur les dérives et ses conséquences sur la cohésion sociale, gage du vivre ensemble et du respect d’autrui. En outre, il faut appliquer strictement les mesures de sanctions prévues. Surtout faire davantage de sensibilisation à l’endroit des utilisateurs et en mettant en place le cadre réglementaire (y compris des sanctions) et de contrôle adéquat pour prévenir certaines dérives.

Jusqu’où les réseaux sociaux prendront-ils place dans nos habitudes ?

Les réseaux sociaux occupent une place croissante dans notre quotidien ; qu’il s’agisse des réseaux sociaux externes ou internes. Ils font partie du décor quotidien des Sénégalais, les plongent dans des séries de suspenses, meublent leur temps, captent leurs attentions et alimentent leurs discussions. Le partage de la vie d’honnêtes citoyens dans la sphère publique constitue un moyen d’oublier les soucis de la vie quotidienne. Trompe-temps pour les inactifs et une perte de temps et absence de productivité pour les actifs.

Est-ce une manière de distraire le peuple et de l’éloigner des réalités quotidiennes toujours difficilement vécues ?

Les réseaux sociaux sont des outils qui peuvent être utilisés pour le bien comme pour le mal de la personne. Sans éducation et en l’absence d’une sensibilisation, ils seront utilisés de façon néfaste et nuiront au bien-être des utilisateurs. Avec des standards d’utilisation basés sur les valeurs, les droits et les besoins des personnes, ils peuvent être utiles pour la communication, l’engagement et l’apprentissage. Ils continueront de prendre place dans nos habitudes jusqu’à ce que les utilisateurs deviennent conscients des dérives socioculturelles liées à leur utilisation incontrôlée, ainsi que des autres effets négatifs associés.

Ne faudrait-il pas éduquer les plus jeunes à l’utilisation de ces outils ?

Absolument. L’éducation des jeunes à l’utilisation de ces outils devrait constituer une priorité dans nos politiques d’éducation et d’instruction. Toutes les couches de la société devraient être éduquées et sensibilisées à l’utilisation de ces outils. Cette éducation devrait aussi s’orienter vers une mise à niveau sur les fondements de la société sénégalaise, le respect des normes, la distinction entre vie privée et vie publique. Il s’agira de promouvoir le développement des jeunes par les loisirs éducatifs et le civisme.

Avec le développement des technologies, la communication virtuelle et la télématique, « il était important de réguler certains faits sociaux de nature à troubler l’ordre public », estime Me Assane Dioma Ndiaye, avocat à la Cour. « Avec la biométrie, les autoroutes de l’information, on a senti qu’il y avait des tentatives d’abus qui pourraient porter atteinte à la dignité des personnes », ajoute-t-il, rappelant que « la criminalité est en avance sur la répression ». Ce qui explique, à son avis, le fait que des « esprits malveillants » collectent des données à caractère personnel « pour s’aménager des plages de criminalité afin d’obtenir des gains illicites ».

Propos recueillis par Tata Sané

(Source : Le Soleil, 7 mai 2021)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2067/2230 Régulation des télécoms
  • 174/2230 Télécentres/Cybercentres
  • 1542/2230 Economie numérique
  • 843/2230 Politique nationale
  • 2230/2230 Fintech
  • 252/2230 Noms de domaine
  • 816/2230 Produits et services
  • 697/2230 Faits divers/Contentieux
  • 366/2230 Nouveau site web
  • 2151/2230 Infrastructures
  • 791/2230 TIC pour l’éducation
  • 91/2230 Recherche
  • 121/2230 Projet
  • 1417/2230 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 860/2230 Sonatel/Orange
  • 775/2230 Licences de télécommunications
  • 133/2230 Sudatel/Expresso
  • 465/2230 Régulation des médias
  • 601/2230 Applications
  • 494/2230 Mouvements sociaux
  • 780/2230 Données personnelles
  • 63/2230 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2230 Mouvement consumériste
  • 179/2230 Médias
  • 322/2230 Appels internationaux entrants
  • 691/2230 Formation
  • 48/2230 Logiciel libre
  • 840/2230 Politiques africaines
  • 407/2230 Fiscalité
  • 84/2230 Art et culture
  • 284/2230 Genre
  • 721/2230 Point de vue
  • 486/2230 Commerce électronique
  • 701/2230 Manifestation
  • 156/2230 Presse en ligne
  • 62/2230 Piratage
  • 102/2230 Téléservices
  • 421/2230 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2230 Environnement/Santé
  • 158/2230 Législation/Réglementation
  • 167/2230 Gouvernance
  • 824/2230 Portrait/Entretien
  • 72/2230 Radio
  • 338/2230 TIC pour la santé
  • 133/2230 Propriété intellectuelle
  • 29/2230 Langues/Localisation
  • 517/2230 Médias/Réseaux sociaux
  • 917/2230 Téléphonie
  • 95/2230 Désengagement de l’Etat
  • 487/2230 Internet
  • 57/2230 Collectivités locales
  • 188/2230 Dédouanement électronique
  • 498/2230 Usages et comportements
  • 511/2230 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2230 Audiovisuel
  • 1358/2230 Transformation digitale
  • 191/2230 Affaire Global Voice
  • 75/2230 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2230 Service universel
  • 331/2230 Sentel/Tigo
  • 87/2230 Vie politique
  • 729/2230 Distinction/Nomination
  • 17/2230 Handicapés
  • 341/2230 Enseignement à distance
  • 319/2230 Contenus numériques
  • 293/2230 Gestion de l’ARTP
  • 90/2230 Radios communautaires
  • 800/2230 Qualité de service
  • 212/2230 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2230 SMSI
  • 225/2230 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1273/2230 Innovation/Entreprenariat
  • 664/2230 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 24/2230 Internet des objets
  • 85/2230 Free Sénégal
  • 166/2230 Intelligence artificielle
  • 97/2230 Editorial
  • 11/2230 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous