Dr Hamadoun Touré, Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications : « Si on néglige l’enseignement des sciences, le continent sera toujours à la traîne »
lundi 1er septembre 2014
Donnant son point de vue sur ce sujet d’actualité, le Docteur Hamadoun Touré, Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT) n’a pas manqué d’insister sur ces urgences, interpellant les dirigeants politiques d’Afrique subsaharienne.
Faisant la remarque que même s’il y a des raisons économiques qui font que les priorités sont données à d’autres secteurs, il voudrait que l’on sache que si l’enseignement des sciences est négligé, le continent sera toujours à la traine.
C’est d’ailleurs pour cela que l’institution qu’il dirige s’intéresse à ce programme très important qui donne l’occasion aux jeunes chercheurs africains d’être outillés en technologie de pointe.
« C’est pour cela que nous avons sponsorisé un certain nombre d’étudiants dans ce programme, pour que l’Afrique se concentre sur l’enseignement des mathématiques, la science et la physique surtout.
Parce que dans ce troisième millénaire, il est important que l’Afrique apporte sa contribution », a-t-il encore précisé, avant de résumer sa présentation qui stipule que la recherche est fondamentale pour le progrès et que le cerveau humain est son seul moteur équitablement distribué au monde entier. Il n’y a pas une race ou une nation qui a en a plus ou moins.
De quoi lui permettre d’inciter les gouvernants à continuer à former les cerveaux afin que le continent africain puisse apporter sa contribution. Il a également soutenu que les technologies de l’information et de la communication ont besoin de la recherche fondamentale, de la physique des particules et sont au service de tous.
Elles sont la base pour les OMD en santé, éducation, commerce, etc. C’est aussi une base pour un développement durable et pour combattre le changement climatique.
Autrement dit, de nombreux challenges que l’humanité a devant elle peuvent être résolus à travers les technologies de l’information et de la communication.
Le haut fonctionnaire de l’Union internationale des télécommunications a dans ce sens fait remarquer que le continent africain a fait de grands progrès au cours des dernières années.
En téléphonie mobile, l’Afrique est le continent où il ya la plus forte croissance ces dix dernières années, avec un taux de pénétration de plus de 70 %. Mais, a-t-il fait savoir, il y a des lacunes concernant notamment Internet, dont le haut débit constitue un des outils importants pour le développement socio économique.
Lettres mortes, projets sans lendemain...
Les promoteurs de cette école scientifique invitent à une plus forte connexion entre les autorités publiques et le corps professoral, qui n’est peut être pas bien écouté.
Tout en renouvelant leur disponibilité à contribuer au défrichage de cette voie, ils ont avoué avoir déjà essayé de partager leur passion avec les autorités sénégalaises. Mais la concrétisation de leurs projets pose toujours problème.
Le Pr Ka de citer en exemple un programme très ambitieux qu’ils avaient présenté au président Wade, à l’époque très enthousiaste et qui leur a adressé des lettres de soutien avec son accord pour la construction par l’Etat du Sénégal d’une structure de dimension internationale de recherche et applications.
Dix ans après, ce projet n’a toujours pas vu le jour et de nombreuses opportunités pouvant avoir un grand impact sur l’avenir des sciences au Sénégal n’ont pu être saisies.
Il dit qu’il est encore temps de prendre des mesures permettant de ne pas rater la prochaine opportunité, qui est le projet naissant « African Light Source », qui correspond à un outil de dimension internationale utilisé dans des domaines appliqués extrêmement variés (science des matériaux, biophysique, spectroscopie, etc.).
(Source : Sud Quotidien, 1er septembre 2014)