Discours inaugural du président de la République sur l’intranet gouvernemental
mardi 15 mars 2005
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Président du Conseil de la République et des Affaires économiques et sociales,
Madame, Messieurs les Ministres d’Etat,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations Internationales,
Mesdames, Messieurs les Partenaires au Développement,
Mesdames, Messieurs les Représentants des Pays de la Sous-Région,
Mesdames, Messieurs, Chers invités,
J’ai le grand plaisir de présider cette manifestation consacrée à l’Intranet Gouvernemental. Comme vous le savez, depuis la vague de libéralisation du secteur des télécommunications entraînant la fin des monopoles et la privatisation des opérateurs historiques, tous les pays sont confrontés à la même problématique : « Comment mieux gérer les flux informationnels et les communications de l’Etat ? »
Dès janvier 2002, j’avais défini dans un Rapport Officiel ma vison du e-gouvernement basée sur la conviction que les TICs sont un levier essentiel pour le développement économique de l’Afrique.
Pour le Sénégal, les objectifs à atteindre sont :
accroître la performance de l’administration par l’utilisation massive des TICs ;
améliorer les communications et la circulation de l’information au sein de l’administration mais aussi dans les relations avec nos partenaires ;
développer des services gouvernementaux en ligne au profit des citoyens.
Jusque là, pour le citoyen, l’Administration constituait une citadelle centralisée, cloisonnée, difficile d’accès, avec ses procédures lourdes et complexes. Aujourd’hui, avec l’Intranet gouvernemental, l’Etat inverse la polarité administration-citoyen en plaçant ce dernier au centre de ses préoccupations via des services en ligne et une meilleure accessibilité à l’information. L’Administration électronique fait ainsi naître un sénégalais nouveau, le e-citoyen. Pour la mise en œuvre, j’ai mis en place deux instruments dont les missions sont complémentaires :
L’Agence de Régulation des Télécommunications (ART), qui a entre autres missions la promotion de l’accès universel, avec comme objectif prioritaire la baisse substantielle des coûts d’accès des services en ligne ;
l’Agence De l’Informatique de l’Etat (ADIE), avec pour mission principale la réalisation de toutes les composantes du e-gouvernement, à savoir :
le développement et la maintenance des infrastructures ;
l’acquisition et le déploiement d’équipements au sein de l’administration ;
la réalisation des applications métiers et transversales.
C’est à ce titre que je demande instamment à toutes les structures de l’Etat de toujours faire valider leurs projets ou programmes d’informatisation par l’ADIE pour garantir la cohérence du système d’information de l’Etat et la rationalisation des ressources financières.
Mesdames, Messieurs, Chers invités,
Les infrastructures que nous venons d’inaugurer ne constituent que le premier maillon de la chaîne. Dans sa phase actuelle, elles couvrent la région de Dakar. Il nous faut aller au-delà et très vite. C’est pour cette raison que j’ai instruit l’ADIE d’étendre ce réseau à tous les services de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, y compris nos représentations diplomatiques à l’étranger pour consolider le socle existant et aboutir à une couverture totale d’ici la fin 2006. A cette fin, j’engage le Gouvernement, sous la Direction du Premier Ministre, à appuyer l’Agence en la dotant des ressources nécessaires pour la matérialisation de cet objectif majeur. Le Sénégal a fait l’option stratégique de mettre en place un réseau autonome et sécurisé, pour répondre à l’épineux problème de la sécurisation et de la rationalisation des communications de l’Etat. Ce choix d’autonomie permettra de réaliser des économies substantielles sur les dépenses liées aux communications et assurera en même temps la continuité du service téléphonique de l’Etat. Plus de deux milliards seront ainsi économisés sur la facture télécom de l’Etat à l’issue du déploiement total du réseau. En sus de cela, songez aux économies que l’Etat du Sénégal pourra faire lorsque ses communications internationales en direction des ambassades seront gratuites !
Je tiens d’ailleurs à porter à votre connaissance, qu’à ce jour, nous sommes le second pays au monde, après le Japon, à avoir fait un tel choix, qui du reste repose sur les technologies les plus avancées dans le secteur des Télécoms. Cette performance est d’autant plus louable qu’elle est le fruit de la réflexion et de la production de l’expertise locale. C’est le moment de saluer la parfaite organisation mise en place par l’ADIE pour arriver à ce résultat appréciable, avec la participation pleine et entière de l’ensemble des services de l’Etat, à travers les comités technique et de pilotage de l’INTRANET gouvernemental.
Je voudrais également inviter l’ensemble du Gouvernement à s’impliquer pleinement à la mise en oeuvre des chantiers futurs qui concerneront essentiellement :
Le parachèvement des infrastructures réseaux ;
L’archivage numérique des documents de l’Administration ;
La consolidation du système d’information de l’Etat ;
Je souhaite m’arrêter un moment sur ce point pour insister particulièrement sur la nécessité de procéder à la mise à jour régulière des contenus des sites web des Ministères, avec notamment la mise en place d’un portail internet destiné exclusivement aux usagers. Le déploiement d’outils collaboratifs tels que le e-mail et autres applications connexes, permettra aux agents de l’Etat de faire circuler des données électroniques plutôt que du papier. La souplesse et les économies induites d’une telle option constituent un pas important vers l’objectif du zéro-papier que l’ADIE s’est fixée. Par ailleurs, je voudrais vous rappeler que le Sénégal a hérité de la colonisation un important gisement d’informations constitué d’une part, du fonds AOF que nous partageons avec les autres pays de la sous région et d’autre part, des archives de notre pays depuis l’indépendance. Ces informations doivent être numérisées et stockées au Centre de Ressources de l’Agence en vue de leur mise en ligne et, plus généralement, de la production de contenus multimédias.
Mesdames, Messieurs, Chers invités,
Avant de conclure, je voudrais remercier nos partenaires au développement, particulièrement la Banque Mondiale qui a financé l’essentiel de cette première opération dans le cadre du Projet de Modernisation des Systèmes d’information de l’Administration (PMSIA). Au-delà de ce concours financier, l’on m’a rendu compte de l’implication active et efficace des experts de la Banque Mondiale chargés de ce projet. J’invite donc la communauté des bailleurs de fonds à continuer le chemin avec nous pour nous permettre d’atteindre les objectifs fixés. Voilà esquissée ma vision du e-Sénégal. Je compte sur une mobilisation générale de tous pour la mise en œuvre de la société sénégalaise de l’information.
Je vous remercie de votre attention.
Dakar, le 15 mars 2005.