Digitalisation des moyens de paiement : La Dgcpt veut opérer un saut qualitatif
vendredi 30 août 2019
La révolution numérique a fortement affecté nos modes de travail. La direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (Dgcpt) veut davantage s’en accommoder en faisant un « saut qualitatif ».
La direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor veut faire un « saut qualitatif » vers la digitalisation totale de ses moyens de paiement aussi bien en encaissement qu’en paiement des dépenses publiques. A ce titre, a indiqué son directeur général, Cheikh Tidiane Diop, il est prévu d’intégrer très bientôt le paiement des salaires des agents de l’Etat, des pensions, des bourses d’étudiants, mais aussi tout autre service permettant d’interagir avec les usagers des services du Trésor. Il s’exprimait, avant-hier, à la première édition des mercredis de l’Amicale des inspecteurs du Trésor du Sénégal (Aits), portant sur « le développement des moyens de paiement digitaux : quels dispositifs pour la Dgcpt ? ». Ce thème a été introduit par le directeur de l’Informatique de la Dgcpt, Saloum Diop.
Pour Cheikh Tidiane Diop, ce saut qualitatif devra se faire dans un cadre stratégique qui permettra, dit-il, « de positionner le Trésor au cœur du dispositif de manière efficace et transparente avec une sécurité aussi bien technologique que fonctionnelle par rapport aux données que nous gérons ». Cela devra, à terme, permettre à la Dgcpt d’offrir des services bancaires de qualité aux usagers, précise-t-il.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère des Finances et du Budget, Abdoulaye Samb, a encouragé la Dgcpt « à laisser ce vent d’innovation pénétrer davantage d’autres pans non encore explorés de son processus-métiers ». A ses yeux, cela suppose, à la fois, une « démarche holistique et prospective » qui s’appuie sur l’ensemble des leviers réglementaire, technologique et humain. Ces leviers devront, entre autres, mener, d’après lui, vers une bancarisation complète du Trésor public afin qu’il conforte sa participation directe au système de compensation interbancaire via le compte unique du Trésor pour une « meilleure visibilité et une bonne gestion de la trésorerie dans l’espace et dans le temps ». La politique de digitalisation du département ne saurait, à ses yeux, se réduire à la numérisation des documents afin de les sauvegarder sur des supports informatiques ou à une simple dématérialisation des moyens de paiement.
M. Samb pense que le système d’information de l’administration du Trésor devra être apte « à s’interconnecter avec la plateforme numérique permettant de constituer un support de paiement afin que les bénéficiaires de créances envers l’Etat et les collectivités locales ainsi que les établissements publics puissent, où ils se trouvent, avoir le choix d’entrer en possession des sommes qui leur sont dues ou de s’acquitter des contributions et taxes assises à leurs noms sans avoir à braver d’énormes contraintes de temps et de déplacement.
Le président de l’Aits, Mamadou Diop, a souligné qu’on ne peut pas moderniser des services publics sans recourir à une ressource fondamentale, à savoir le numérique. « Aujourd’hui, si on ne valorise pas cet outil, on ne peut pas toucher les populations qui habitent les localités lointaines », a déclaré M. Diop, relevant que le Trésor s’y est mis de « façon précoce » (2015). A l’en croire, ces investissements lourds permettent de sécuriser les transactions financières, mais également d’intégrer d’autres moyens de paiement pour que « le service du Trésor puisse être délivré en qualité et en toute diligence ».
Souleymane Diam Sy
(Source : Le Soleil, 30 août 2019)