Diffusion d’images obscènes et violentes, dérives verbales…Le Cnra pour un meilleur traitement des questions sensibles dans l’audiovisuel
samedi 11 février 2017
Le collège du Conseil national de régulation de l’audiovisuel a rendu public, hier, son avis trimestriel couvrant la période du 1er octobre au 31 décembre 2016. Il y est fait cas de la diffusion d’images obscènes et violentes, de publicité commerciale sauvage, de dérives verbales. Il appelle les médias audiovisuels à un meilleur traitement des questions sensibles.
Le collège des conseillers du Cnra s’indigne de la programmation de films comportant des séquences obscènes et violentes à des heures de grande écoute. Il est noté une persistance de la programmation par la majeure partie des acteurs audiovisuels de séries/fictions télévisées, caractérisées par l’expression de plusieurs formes de violence (physique, morale).
La diffusion de séries télévisées mettant en scène des victimes ensanglantées est aussi déplorée. De telles images qui banalisent la violence, diffusées aux heures où les familles sont en général devant la télévision, portent atteinte à la sensibilité du jeune public. Parmi les dysfonctionnements notés par le Cnra figure également la diffusion, par certaines télévisions, de publicité autour de thématiques dédiées aux praticiens de la médecine traditionnelle sans tenir compte de la législation en la matière et du cahier des charges applicables aux radios privées commerciales et télévisions. Il en est de même du placement systématique de produits ou publicité commerciale sauvage pendant des émissions télévisées.
En outre, il est fait cas de la persistance des dérives verbales, de la diffusion de propos grossiers et choquants lors d’émissions radiophoniques. Ces dérives sont notées principalement dans les émissions traitant de faits divers et qui sont diffusées quotidiennement le matin.
Face à de tels dysfonctionnements et manquements, qui constituent une violation des dispositions des textes législatifs, réglementaires et des cahiers des charges en vigueur au Sénégal dans le domaine de l’audiovisuel, le Cnra a formulé quelques recommandations.
L’arrêt de la diffusion de scènes obscènes ou de violence et de propos grossiers et choquants aux heures de grande écoute est préconisé. A cet effet, le Cnra réitère sa recommandation de mise en place, au sein des télévisions, conformément au cahier des charges, de commissions de visionnage pour une classification des programmes.
Par ailleurs, le Cnra indique avoir adressé une observation à la 2sTv, suite à la diffusion, le 20 janvier 2017, de l’émission « Le Grand rendez-vous » consacrée, ce jour-là, à l’esclavage en Mauritanie. C’est pour ainsi appeler les médias audiovisuels à une préparation particulière et à une attention soutenue, lorsque des questions sensibles sont abordées ; ce, afin d’éviter des dérapages, confusions, prises de positions inappropriées, de nature à entraîner des conséquences préjudiciables.
Alassane Aliou Mbaye
(Source : Le Soleil, 11 février 2017)