Youssou Ndour a décidé de retirer sa plainte contre le Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) au sujet de l’affaire des contrats de téléchargement de sonnerie mobile. C’est à la suite d’un règlement à l’amiable entre la structure de défense des intérêts des artistes et le roi du Mbalax, grâce à la médiation d’Aziz Dieng, président de l’Ams et non moins Pca du Bsda, avec la bénédiction du minitère de la Culture qui a, aussi, offert ses bons offices.
Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. Cette maxime, Youssou Ndour l’a faite sienne. En effet, Jololi, le label de production musicale du « roi du Mbalax », a retiré sa plainte contre le Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) par rapport à l’affaire dite des contrats de téléchargement de sonnerie mobile. C’est que Youssou Ndour a pris la pleine mesure des conséquences d’un procès avec la structure de défense des intérêts des artistes. En effet, cela pourrait aboutir à un divorce entre lui et le Bsda, dont les effets pervers pourraient être fâcheux pour le lead vocal du Supet Etoile. En clair, un Youssou Ndour sans le Bsda pour défendre ses intérêts, c’est l’aventure. Et le « roi du Mbalax » n’est pas prêt à faire le saut. Pas plus qu’un Jonnhy Halliday ne se permettrait pas de divorcer avec la Sacem.
En somme, tout est bien qui finit bien. Youssou Ndour et Jololi désertent le terrain judiciaire pour embrasser celui du compromis. Mais, c’est en grande partie grâce à la diligence d’Aziz Dieng - Pca du Bsda et président de l’Association des métiers de la musique (Ams) - qui a offert ses bons offices. En effet, il a su convaincre les deux parties à se mettre à la même table pour tenter de trouver des plages de convergences. Ce que ces dernières accepteront avec l’onction du ministère de la Culture qui ne s’est pas, non plus, ménagé dans ses efforts pour un règlement à l’amiable. In fine, Youssou Ndour et Mme Diabe Siby, la directrice du Bsda, fument le calumet de la paix.
Pourtant, la structure des droits d’auteur était à l’aise dans ce dossier.
Selon une source judiciaire, le Bsda était dans son bon droit. En effet, la loi lui permet, en sa qualité d’avocats des artistes, de passer un contrat avec les sociétés de téléchargement de sonnerie mobile pour ce qui concerne les sonneries monophonies et polyphonies. A la seule contrainte de verser 12 % des produits de l’exploitation d’une œuvre des artistes à ces derniers. Cela veut dire que si, comme il le souhaite, Youssou Ndour se mettait à son propre compte pour le téléchargement en sonneries mobiles de ses titres ou de ceux des artistes qu’il a produits, il serait dans l’obligation de verser 12 %, à lui-même et à ces derniers. Tout compte fait, cela reviendrait au même que s’il était sous la tutelle du Bsda.
Cependant, s’il devait y avoir un perdant, ce seraient les artistes ayant signé avec le label Jololi. Ces derniers ne percevront que les 12 % venant de la maison de production de Youssou Ndour. Par contre, ils seront privés de ristournes qui pourraient venir des autres structures de téléchargement de sonnerie mobile. Ce qui pourrait poser les germes d’un conflit futur. Et le roi du Mbalax, en homme d’affaire avisé, n’est pas censé l’ignorer qui a préféré mettre un terme au conflit judiciaire. Même s’il n’a pas encore renoncé à son projet de création d’une société de téléchargement de sonnerie mobile.
Amadou DIOUF
(Source : Wal Fadjri, 7 août 2007)