Dialllo Mohamed de “Digital by Feeling” : « Il est urgent de classer les extensions des noms de domaine par type d’activité »
jeudi 27 octobre 2011
Le technicien nigérien, Diallo Mohamed, juge qu’il urge de classer les extensions des noms de domaine par type d’activité. L’idée est d’éviter toute forme d’interférence et de confusion.
Directeur de l’agence de communication « Digital by feeling », le Nigérien Diallo Mohamed salue le fait que la 42ème réunion de l’Icann se tienne en Afrique. « Cela montre que le continent fait maintenant partie de l’Internet », commente-t-il. L’un des enjeux de la réunion de Dakar, pense Diallo Mohamed, est d’apporter des réponses aux problèmes liés à la ruée vers l’Internet.
« Tout le monde veut un nom de domaine .com sur la toile. Aujourd’hui, on est à l’heure de l’homo-internetus », relève le technicien nigérien.
La preuve, avance-t-il, « c’est qu’on est tous connecté aux réseaux sociaux et aux mailings, et cela a été déterminant dans les révoltes des pays arabes et en Grande-Bretagne ».
« Ces réseaux jouent un rôle clé dans la diffusion de l’information et la création de communautés autour de causes communes », observe D. Mohamed.
Selon lui, c’est à ce niveau que le rôle d’Icann devient déterminant, notamment dans la gestion des noms de domaine (l’adresse qui permet d’accéder à un site). Il s’agira, d’après l’expert, d’offrir à chaque pays la possibilité de pouvoir créer ses noms de domaine. Autre préoccupation exprimée par le technicien nigérien, c’est la structuration du trafic avec les nombreuses extensions du domaine .com. « Il urge de classer les extensions par type d’activité », juge-t-il.
L’idée est d’éviter toute forme d’interférence et de confusion entre les noms de domaine. Diallo Mohamed est d’avis qu’Icann doit démultiplier ces extensions au niveau de la téléphonie mobile avec le domaine .mob ou encore au niveau des écoles avec comme extension .edu.
L’autre challenge à relever par les Africains, selon le Nigérien, c’est la gestion des contenus. « Il s’agit de comprendre la logique derrière la création des sites web afin de permettre aux gens de se connecter et de poster du contenu », explique-t-il. Seulement, tempère D. Mohamed, toute la question est comment obtenir le « registreur » (la structure accréditée auprès d’Icann et chargée de délivrer les noms de domaine, kheweul.com pour le Sénégal) et le démultiplier pour permettre aux particuliers d’obtenir le nom de leur choix.
Le technicien nigérien suggère également plus de pénétration d’Internet en Afrique, avec une augmentation du nombre d’utilisateurs, une large couverture des pays et des outils pour la connexion. Sur ce dernier point, D. Mohamed demande une réduction des coûts d’acquisition d’ordinateurs.
Dans le cadre de la lutte contre la fracture numérique, l’intégration des Tic dans les écoles devient une nécessité, remarque le Nigérien. Celui-ci met l’accent sur le fait qu’Internet constitue une révolution où on est à la fois acteur et spectateur de son temps dans le processus de diffusion et de réception de l’information. « L’intérêt est d’offrir aux citoyens des outils pour s’exprimer, mais également repousser les limites de la distance grâce à la Télémédecine et au Téléenseignement », insiste Diallo Mohamed.
E. Massiga Faye
(Source : Le soleil, 27 octobre 2011)