Développer une stratégie originale par Assane Ndao
mercredi 29 mars 2000
Chers amis,
J’ai découvert votre site en « surfant » comme on dit communément. Hormis l’initiative, qui est des plus nobles, j’aimerais aussi féliciter toute l’équipe de
rédaction et de mise à jour du site. Pour un site Africain, Osiris est une réussite tant au niveau graphique que pour la qualité de son contenu informatif.
Ceci est très encourageant pour les perspectives de développement des nouvelles technologies de communication dans notre continent.
Il serait quand même primordial de souligner que nous sommes une infime minorité d’Africains à être « associés » à ces inforoutes et c’est là tout le
problème. L’Afrique a de tout temps été l’acteur principal de la théorie du « rattrapage », pour le développement économique et sociale en général (dont on
connaît hélas les résultats) et cela reste pour ma part l’un des seuls points (qui n’est pas des moindres d’ailleurs) de scepticisme pour une expansion de
l’outil informatique qui est la base de l’accès à Internet.
Donc, une stratégie très originale devrait être tentée dans ce sens pour ne pas attendre un demi siècle pour en arriver là où les pays riches ont
commencé. "Réussir quelques entreprises vaut mieux que de se disperser dans cent autres pour lesquelles d’ailleurs on connaît le résultat avant de se
lancer« . J’espère de tout cœur que ces nouvelles technologies échapperont à cette manie des gouvernants de »copier« , pour simplement »être à la page « ou pour avoir la conscience tranquille en se disant »Nous l’avons fait ,nous avons crée un site web au nom de : gouvernements d’afrique.com". S’il faut
que les autoroutes mènent à cette décharge j’aurais préféré que la bretelle qui vient d’Afrique s’arrête dés à présent ou prenne un chemin différent tout en
arrivant sur la ligne avec le plus de peuples et de classes possible. Déjà réussirons nous déjà si l’environnement socio-économique ne s’y prête ?
Il faut que l’Afrique ,via ses informaticiens, se spécialisent, qu’il aient un « style » différent de ce qu’on appelle « l’internaute » ici en Europe. Il y a quand même
des voies à ne pas essayer de suivre (en tout cas maintenant) comme le e-commerce -consumers to consumers- ou -business to consumer- mais
plutôt encourager le -governement to businesses- pour une plus grande clarté dans les appels d’offres publics par exemple. Nos ménagères ne sont
nullement prêtes à acheter leurs légumes frais sur un site de « buy.com » .
Il y a énormément de sujets à étudier sur ces nouvelles implantations de systèmes de communications nouvelles ,mais il appartient aux chercheurs des
multiples observatoires publics ou privées de trouver les méthodes qui pourraient associer le plus d’Africains possible et pas seulement les 8% qui
seraient solvables (même si 8 ordinateurs sur 100 foyers d’Afrique serait un bon score de lancement ).
Cordialement.
Assane Ndao