Développent des TIC au Sénégal : Craintes au sujet de la cybercriminalité et de la pornographie
mercredi 10 novembre 2010
C’était au tour du ministre des Technologies de l’information et de la communication (Tic) de passer hier devant les députés pour le vote de son budget de l’année 2010/2011. 487 677 000 francs Cfa, ont été alloués à ce ministère dirigé par Fatou Blondin Ndiaye Diop. Cette dernière souligne que l’importance de son ministère réside dans le fait qu’il vise à réduire le gap numérique entre le Sénégal et les « pays dits développés », et la réduction du gap numérique au niveau national. Mais aussi, le ministre des Tic explique que son but est d’améliorer la vie sociale, économique et culturelle du pays. D’autant plus que les Tic sont dorénavant considérées comme « le levier essentiel pour le développement en Afrique », a déclaré le ministre. C’est une tâche qui ne s’annonce pas facile pour Fatou Blondin Ndiaye Diop, et les députés ont souligné des points essentiels liés à l’expansion de ces technologies et qui, aujourd’hui, peuvent constituer un frein pour celles-ci. C’est là que revient la question de l’alphabétisation au Sénégal, puisqu’il y a encore une large population qui n’y a pas accès. Pour le ministre, il s’agit « d’outils alternatifs pour améliorer les conditions de vie ».
Le développent des Tic est dans l’air du temps. Toutefois, leur expansion ne va pas sans entraîner un côté négatif voire dangereux pour une société.
La cybercriminalité, en général, et la pornographie, particulièrement, polluent l’Internet. Le danger réside dans le fait que la plupart des victimes sont des mineurs qui ne sont pas en mesure de discerner le bien de ces technologies et le mal qu’elles peuvent engendrer. Dans cette perspective, le député Ndèye Fatou Touré a demandé au ministre des Tic, si elle « avait les moyens de faire face, du point de vue technologique, à la pornographie infantile ». Car, selon le parlementaire, c’est « ce qui est aujourd’hui le plus grand problème des Tic ». Mme Touré souligne par ailleurs, que « malgré les dispositifs législatifs, on se rend compte qu’il n’y a aucun contrôle de la part de l’Etat sur ce fléau ».
Sur cette question, le ministre des Tic indique : « Il y a une législation depuis 2008 pour lutter contre la cy-bercriminalité. En continuation avec ce plan, nous avons un plan d’information qui va l’accompagner. » En faisant allusion aux Tic, Fatou B. Ndiaye Diop signale que « ces outils sont parfois en décalage avec notre culture ». Ce qu’elle envisage à cet effet, c’est de développer un volet de communication, de sensibilisation des parents, et un volet de marketing social. Après avoir indiqué que « des pays ont déjà mis en place des politiques », elle annonce : « Nous allons les reproduire et les adapter à notre société. » Reste à savoir si cela va marcher au Sénégal.
Coumba Thiam
(Source : Le Quotidien, 10 novembre 2010)