Développement humain : les leaders de la téléphonie montent au créneau
samedi 6 octobre 2012
Chaque opérateur de téléphonie mobile, ou presque, affiche son engagement en faveur du développement humain. Certains agissent par le biais de fondations, d’autres en adoptant une conduite conforme au cahier des charges de la Responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Dans tous les domaines - santé, éducation, environnement, soutien à l’entrepreneuriat -, les opérateurs de téléphonie s’impliquent dans des actions au profit des plus démunis. Orange, MTN, Bouygues Télécoms, Vodafone… tous agissent en ce sens. En Afrique, ils financent la construction d’écoles, l’équipement de dispensaires ou encore des microprojets d’activités, voire des projets culturels. « On considère qu’on ne doit pas s’implanter sans s’impliquer dans le développement économique et social du pays », confie Catherine Flouvat, chargée de la Responsabilité sociale d’entreprise (RSE) Afrique & Moyen Orient chez Orange, ajoutant : « Nous partons du principe que ce que nous soutenons va densifier le système économique ». C’est le versant philanthropique du business. En bon samaritain, on redistribue une partie de ses gains pour soutenir le développement dans les pays émergents où on opère.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, l’investissement n’est pas désintéressé. Il a au moins deux finalités : gagner en notoriété et gagner aussi des parts de marché sur des territoires où on peut encore faire du chiffre d’affaires, mais où les concurrents sont de plus en plus nombreux. « Dans certains pays, on a parfois six opérateurs positionnés », fait remarquer Catherine Flouvat. Alors, on va toujours plus loin, en innovant toujours plus, espérant en retour que le portefeuille client s’étoffera. Et c’est sur le front de l’innovation que la RSE entre en jeu.
« Nous trouvons des solutions moins onéreuses pour les développer à moindre coût et les intégrer dans les écosystèmes », explique la responsable RSE d’Orange, en parlant des expérimentations de l’opérateur dans les zones rurales d’Afrique, là où peu de monde s’est encore aventuré. L’idée défendue consiste à dire que l’investissement technologique est une façon de s’engager en faveur du progrès pour accroître le bien-être des populations et favoriser le développement économique. Certainement, cela est-il vrai, mais est-ce la seule raison ?
Dans son périodique initiatives # 2, le groupe français ne fait pas mystère de ses intentions. Il déclare : « Nous considérons la responsabilité sociale d’entreprise comme une condition essentielle de l’avenir et de la réussite d’Orange ». Investir dans la RSE peut en effet générer de substantiels gains. La déclaration des naissances par téléphone mobile, telle que déployée au Sénégal et en Côte d’Ivoire par Sonatel (l’opérateur d’Orange), atteste de l’efficacité de cette stratégie. Dans un premier temps, on fournit le téléphone aux populations des villages pour qu’elles testent la solution, et lorsque le produit est adopté, on le propose à la vente. « On travaille avec les ONG pour que le pays s’approprie la solution, mais si les utilisateurs veulent conserver l’appareil, il est alors facturé entre 25 et 50 $ », convient Paul William Delorme, qui intervient chez Orange.
(Source : Agence ecofin, 6 octobre 2012)