Développement des technologies de l’information : L’Amérique félicite le Sénégal
samedi 1er octobre 2005
L’ambassadeur David Gross, qui nous recevait hier, a félicité les Africains, le président Wade et son ministre Joseph Ndong, tout en exprimant la position de son pays sur la gouvernance de l’internet et les priorités de la « Maison-Blanche » en ce qui concerne la dernière conférence préparatoire du Sommet mondial sur la société de l’information qui se tient à Genève, du 19 au 30 septembre.
Concernant les priorités du gouvernement américain, ils sont de trois niveaux : « D’abord infrastructurel, c’est-à-dire comment promouvoir la création de nouvelles facilités liées à internet au profit des pays sous-développés. Deuxièmement, l’Amérique veut renforcer les capacités, développer les ressources humaines pour que les pays du Sud puissent mieux profiter des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Enfin, les Etats-Unis d’Amérique veulent mettre l’accent sur la technologie en amenant toujours les bénéfices à toutes les populations du monde ».
Il s’agit, selon David Gross, de « faire en sorte que le monde croit aux possibilités offertes par l’internet ». Pour les Américains, l’intérêt est de « favoriser le meilleur usage des possibilités offertes par les techniques modernes de l’information et de la communication en général, et de l’internet en particulier », ce qui entre en droite ligne avec les propositions du Groupe de travail sur la gouvernance de l’internet, réuni à l’Office des Nations Unies à Genève, du 14 au 18 février 2005, qui a examiné notamment les questions relatives aux noms de domaines et d’adresses Ip et de la gestion du système de serveur racine internet. Cependant, la problématique de la gouvernance de l’internet, « question très large et très importante », est cruciale. Cela englobe, entre autres, la cyber-criminalité, les virus, les spams.... Mais l’Amérique et ses alliés traditionnels, notamment l’Union européenne, ne parlent pas actuellement le même langage à Genève. L’Ue, est venue avec des propositions qui, selon certains observateurs, risquent de bloquer les travaux préparatoires du Sommet de Tunis. Mais le Brésil et l’Iran sont favorables à l’Ue. En effet, l’Union met plus l’accent sur les technologies que sur l’humain.
C’est ce qui fait dire à l’ambassadeur David Gross, une fois n’est pas coutume : « Les propositions africaines sont très intéressantes pour nous, comme celles soutenues par l’Argentine. L’Afrique demande de travailler ensemble pour régler les problèmes liés à la gouvernance de l’internet. Je félicite les Africains pour leur position de sagesse. Le ministre sénégalais Ndong est très intéressant ».
Une inquiétude demeure. Va-t-on vers un blocage des travaux de Genève ? Le représentant américain veut rester pour sa part « optimiste, c’est vrai que certains sont beaucoup plus pessimistes », avance M. Gross. Pour lui, « le temps est très court d’ici Tunis alors que les questions sont très vastes et complexes ». Des diplomates rencontrés dans les couloirs de l’Onu prédisent au meilleur des cas « la création d’un Forum gouvernemental pour continuer la discussion sur la gouvernance de l’internet qui, au meilleur des cas, trouvera une issue heureuse après le sommet de Tunis, prévu du 16 au 18 novembre 2005 ».
APS
(Source : Le Soleil, 1er septembre 2005)