Développement des NTICS : L’Afrique vient loin derrière les autres
mercredi 13 avril 2005
Le continent africain avance à pas de caméléon au sein de la société de l’information. Son taux de pénétration est très faible aussi bien pour le téléphone fixe que le mobile où il tourne respectivement en moyenne à 2 % et 10 % au moment où il est de 100 % et 120 % de pénétration dans les pays du Nord. Les internautes africains ne représentent que 1,1 % des internautes de la planète. Au moment où 9,7 des sites internet se créent dans les pays développés, l’Afrique ne générant que 0,4 % du contenu de la toile.
Parmi les dix priorités retenues par le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) figurent les Technologies de l’information et de la communication (Tic). Les dirigeants africains veulent faire des infrastructures de l’information et de la communication un outil de développement. Les Ntic sont au centre des mécanismes d’accélération et d’approfondissement des solutions pour le bien-être des populations des pays du Nord et de ceux des pays émergents. Mais, elles présentent une figure peu reluisante en Afrique. Malick Guèye, directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications du Sénégal (Art), à l’ouverture de la conférence internationale sur « Les télécommunications comme infrastructure de développement », a donné des statistiques montrant la gravité de la fracture numérique malgré la mise en place du fonds de solidarité numérique. D’après lui, en Afrique, il n’y a que 25 téléphones pour 1000 habitants, contre 673 aux États Unies. Alors que l’Afrique compte 9,7 % de la population mondiale, les internautes africains ne représentent que 1,1 % des internautes de la planète. 9,7 des sites internet se créent dans les pays développés, l’Afrique ne générant que 0,4 % du contenu de la toile. De même, l’Afrique ne dispose que de trois serveurs internet pour 10.000 habitants, tandis que l’Asie en possède 37, l’Océanie 955, les Amériques 1.440 et l’Europe 2293.
Pour espérer un renversement de situation, le ministre des Postes, des télécommunications de l’information et de la communication, Joseph Ndong pense que la question à résoudre est de savoir comment les télécommunications pourront en Afrique, aider à atteindre les Objectifs de développement du millénaire (Omd). A cela le ministre ajoute la question de la mobilisation des investissements qui sont énormes, dans le secteur. Pour, selon lui, « contribuer au développement durable, à la lutte contre la pauvreté et la précarité à travers l’amélioration du niveau des soins de santé, le renforcement des outils pédagogiques et scientifique en faveur de l’éducation, la recherche et la promotion de la bonne gouvernance ». Pour le ministre en charge des Ntic, les assises de Dakar devront déterminer le rôle de l’État dans le cadre des réformes et politiques à mettre en oeuvre en plus d’un cadre réglementaire approprié. Pour sa part, le directeur général de l’Art, ajoutant à la déclaration du ministre, a souligné la nécessité de faire des choix structurant en termes d’options technologiques, de politiques d’investissement, de formation, d’aménagement du territoire et de stratégie de développement du service universel. L’enjeu majeur pour la résolution de la fracture numérique est, d’après le directeur de l’Art, de voir comment mettre en place des réseaux et des politiques de développement pouvant par leurs contenus contribuer au développement économique et social de pays africains et à leur rayonnement culturel.
Cette recherche de solution à la problématique du développement des Tics en Afrique devra se poursuivre au niveau de la 3ème Assemblée générale ordinaire de l’Association des régulateurs de l’Afrique de l’Ouest (Artao) prévue les 14 et 15 avril prochains à Dakar.
Bacary DABO
(Source : Sud Quotidien, 13 avril 2005)