Dessous de l’affaire Jololi contre le Bsda : Youssou Ndour veut faire main basse sur le marché de la sonnerie mobile
lundi 6 août 2007
Derrière le bras de fer judiciaire entre le Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) et Jololi se cacherait une volonté de Youssou Ndour de s’accaparer du marché du téléchargement de sonnerie mobile. Le roi du Mbalax vient de lancer son site de téléchargement et, si le juge lui donne raison, il aura réussi à être seul sur le marché, mais aussi à éclipser les autres chanteurs tels Omar Pène, Thione Seck... qui n’ont pas signé avec son label.
Le chanteur et homme d’affaires, Youssou Ndour, pourrait bientôt se proclamer le « roi du téléchargement de la sonnerie mobile ». Visiblement à l’étroit dans ses souliers de chanteur, le « roi du Mbalax » veut étaler ses tentacules sur le marché florissant de la sonnerie mobile. Il vient ainsi de lancer son site de téléchargement jololimobile.com qui va concurrencer les sociétés - 2s Mobile, Mobile pro Africa, Africa Sonnerie et Telipro - qui se sont déjà investies dans ce domaine. Sauf que Youssou Ndour pourrait se retrouver seul sur le marché - avec les artistes qui ont signé sous son label - parce que les concurrentes de jololimobile.com risquent de disparaître du paysage du mobile. Et ce serait en grande partie par la volonté de Jololi, la maison de production du chanteur qui a décidé d’ester en justice contre le Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda). Si bien évidemment, le juge délibère en faveur des plaignants le 27 août prochain.
Dans ce cas de figure, les titres d’Omar Pène, de Thione Seck, d’Ismaël Lô et des autres chanteurs dont les œuvres ne sont pas produites par Jololi ne vont plus égayer nos téléphones portables. Pas préparés du tout à une telle éventualité, ces derniers n’ont pas leur propre structure de téléchargement de sonnerie et celles qui existent sur le marché n’auront plus le droit d’utiliser leurs œuvres. Et, subséquemment, ils y perdront de l’argent aussi. Ils seront, en effet, privés des 12 % qui leur reviennent de droit sur l’exploitation d’un de leurs titres en sonnerie monophonie ou polyphonie.
En effet, dans le contrat passé entre le Bsda et les sociétés de téléchargement de sonneries, les artistes dont les œuvres sont utilisées en sonnerie monophonie ou polyphonie ont droit au reversement de 12 % sur la vente de leurs produits. Cependant, comme c’est le cas en France par exemple, c’est avec les sonneries Hifi (où l’on entend la voix du chanteur en plus de sa musique) ou les clips vidéo (avec téléchargement des images de l’artiste sur le mobile) qu’il y a obligation de passer un contrat avec la maison de production.
Amadou DIOUF
(Source : Wal Fadjri, 6 juillet 2007)