Dès le 1er octobre, le Ghana identifiera à nouveau ses abonnés télécoms
lundi 27 septembre 2021
En 2017, le Ghana s’est tourné vers la biométrie pour consolider l’identification de sa population. Le processus porte déjà ses fruits. Au 28 juin 2021, plus de 15 millions de nouvelles cartes d’identité avaient déjà été distribuées. Le gouvernement veut capitaliser dessus pour sécuriser davantage le marché télécoms.
Le ministère ghanéen des Communications et de la Numérisation va procéder à une nouvelle identification des abonnés télécoms dès le 1er octobre. Ursula Owusu-Ekuful, la ministre, a expliqué que cette nouvelle campagne va courir jusqu’au 31 mars 2022. Cette opération était initialement prévue de janvier à juin 2020, mais la Covid-19 a contraint les autorités à la reporter pour raison de sécurité.
Ursula Owusu-Ekuful a expliqué que ce n’est pas « la première tentative d’identification des SIM ». Elle a déclaré que « tous les efforts précédents ont échoué en raison de l’absence d’un document d’identification sécurisé vérifiable qui a conduit à l’afflux de cartes SIM préenregistrées dans le système, d’où notre incapacité à suivre et à retrouver les personnes qui commettent des crimes avec les cartes SIM ».
La ministre a indiqué que « la prévalence des fausses cartes d’identité et un système inexistant de vérification des cartes d’identité ont conduit des individus sans scrupules à se procurer des centaines de cartes SIM pour la SIMBOX, entraînant une perte de revenus pour l’Etat ». La carte d’identité biométrique adoptée depuis 2017 par le Ghana garantira la qualité de l’identification cette fois-ci, a-t-elle souligné.
Le 4 décembre 2020 – la police nationale, en collaboration avec l’Autorité nationale des communications (NCA) et Kelni GVG, la plateforme de contrôle du trafic télécoms – avait dévoilé une série d’opérations menées au cours de l’année pour démanteler des fraudeurs télécoms. Ils avaient annoncé l’arrestation de plus d’une dizaine de personnes, la saisie de plus d’une centaine de cartes SIM illégales, ainsi que des routeurs, des serveurs, des ordinateurs portables, des SIMBOX et d’autres équipements informatiques. En 2019, la Chambre ghanéenne des télécommunications (GCT) estimait déjà à plus de 3 millions de cédis ghanéens (près de 500 000 USD) les pertes mensuelles dues à la fraude télécoms.
Ursula Owusu-Ekuful a affirmé que « l’identification de la carte SIM, lorsqu’elle est effectuée correctement comme nous avons l’intention de le faire, réduira ou éliminera les activités frauduleuses et criminelles, aidera les autorités à déterminer le nombre exact de cartes SIM valides sur les réseaux, aidera aux opérateurs de construire une meilleure démographie de leur clientèle, ce qui leur permettra de développer des produits et services adaptés aux différentes niches ».
De plus, une identification de qualité renforcera la confiance des populations et des investisseurs dans les services télécoms et numériques, le régulateur obtiendra également des données plus précises pour réguler encore mieux l’industrie, a soutenu la ministre des Communications et de la numérisation.
Muriel Edjo
(Source : Agence Ecofin, 27 septembre 2021)