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Des déchets toxiques qui valent de l’or en Afrique

lundi 16 février 2015

Agbogbloshie est un des quartiers de la capitale du Ghana, Accra. Le décor y est stupéfiant. Pas parce qu’il est composé de trésors architecturaux ou de parcs majestueux. Au contraire, le panorama de cette partie d’Accra regorge de carcasses d’ordinateurs, tablettes et autres déchets électroniques. Les enfants jouent au travers des amas de débris et des vapeurs toxiques. L’eau y est extrêmement polluée. Une situation dénoncée depuis des années par les militants environnementaux comme Greenpeace.

Bien sûr, la réaction initiale est de crier à un bannissement de l’exportation des déchets électroniques (dit e-waste) au Ghana. Et pourtant, selon certains, le drame actuel d’Agbogbloshie aurait le potentiel d’aider à reconstruire ce quartier. En fait, les Ghanéens pourraient très bien utiliser le modèle d’un de leurs voisins : le Togo.

Le Togo à l’avant-plan

Le Togo, qui avait lui aussi une masse importante de déchets électroniques sur ses terres, a décidé de tourner la situation à son avantage. En effet, le pays a acquis une solide réputation dans les dernières années, devenant pour certains la capitale africaine du mouvement « Do it yourself ». Ils ont été les premiers à posséder une imprimante 3D sur le continent. Ils ont conçu un immense « fablab » appelé « Woelab » qui sert à développer des gazelles qui peuvent répondre aux besoins de la population togolaise. Un laboratoire où se fabriquent aussi des ordinateurs à partir de jerrycan, un phénomène dont nous avions déjà parlé ici.

Ce succès qu’est le « Woelab » a fait dire aux représentants du Togo lors du Sommet sur l’innovation africaine que les déchets électroniques ne sont pas nécessairement « un problème ». Ils le sont si les pays laissent l’Occident les traiter de grosses poubelles à ciel ouvert sans réagir. Toutefois, avec le recyclage et le mouvement « Do it yourself », il est possible de récupérer de ces amas de détritus des composants pratiques qui peuvent produire des machines bon marché et, en partie, écologiques ou simplement d’en faire des oeuvres d’art.

En fait, les déchets électroniques pourraient bien être un « trésor » dont les Africains seraient fous de se priver. De cette façon, le continent pourrait même être en avance sur les autres pays en matière de collecte sélective des matières provenant de l’informatique. Une expertise qui sera forcément demandée dans les prochaines décennies. Évidemment, cela exige toutefois l’implantation de plus d’infrastructures de recyclage sécuritaires pour les employés.

La solution ghanéenne

Ainsi, à Agbogbloshie, il y a déjà des centaines de travailleurs ghanéens qui recyclent les détritus électroniques. Au point où on parle d’un second paradis pour les makers africains ou d’ailleurs, tant il y a des possibilités de fabriquer des objets avec les « e-waste ». Évidemment, comme le rappelle le cofondateur de l’AMP (Agbobloshie Makerspace Platform), il n’est pas possible d’assurer à 100 % la sécurité de tous ceux qui travaillent dans la réutilisation des rebuts. Il s’agit quand même de manipulations avec des produits souvent toxiques.

Mais beaucoup de ceux qui s’engagent dans l’AMP y vont pour le travail et, surtout, les potentiels économiques que peut apporter cette pratique à Accra et même au Ghana dans son ensemble. Une économie nouvelle qui débarrasse peu à peu des montagnes de détritus dans le quartier et qui aidera la santé publique de leurs concitoyens. Bien qu’elle en a souffert, le continent africain peut désormais profiter des tonnes de déchets électroniques qui encombrent ses terres. Le Togo trace la voie avec son « Woelab ». Inspirera-t-il ses voisins ?

Alexandre Roberge

(Source : Thot Cursus, 15 février 2015)

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