Les prix de la connexion internet au Bénin ont baissé depuis deux ans et la vitesse de la connexion s’est améliorée mais les zones rurales restent encore à l’écart de cette modernisation.
A Epitech, un institut supérieur de formation en informatique basé à Cotonou, une connexion internet parfaite est bien entendu indispensable pour les programmes enseignés. Il y a quelques années ce n’était pas le cas mais pour Emmanuel Solomo, directeur pédagogique de cette école, les choses se sont améliorées.
« Les connexions sont rapides, elles sont de qualité. On peut avoir, une fois par an, des problèmes de connectivité mais généralement les opérateurs sont sérieux et actifs dans les réparations s’ils doivent en faire. La connexion est donc stable. C’est quelque chose qui évidemment est très important et nous facilite notre travail au quotidien. Ça participe également à un climat de confiance chez d’autres professionnels qui sont dans d’autres industries » explique t-il.
Cette amélioration de la qualité du réseau a été accompagnée par une baisse des prix. Le tarif d’un gigaoctet est passé de 27, 22 dollars soit environ 15 mille FCFA en 2019 à 3,61 dollars, l’équivalent de 2000 FCFA seulement deux années plus tard.
En 2013, la moyenne de la vitesse de connexion au Bénin était de 0.64 mégabits par seconde en vitesse de téléchargement, selon les chiffres du baromètre Ookla, qui permet de mesurer la vitesse des connexions de tous les pays du monde.
En 2019, elle est passée à 1,23 mégabits par seconde et ces deux dernières années, ses performances ont encore été améliorées.
Le résultat de certains investissements
Romain Abilé Houéhou, ancien conseiller de régulation des télécommunications, estime que c’est grâce aux investissements réalisés, notamment en matière d’infrastructure.
« C’est vrai, le Bénin n’en a pas beaucoup mais nous avons deux câbles sous-marins, nous avons également le réseau de fibre optique qui traverse le pays et qui relie 77 communes, c’est déjà un préalable. Deuxième chose, nous avons revu notre réglementation au niveau de la communication électronique. Nous avons mis en place le dispositif réglementaire qu’il faut afin que les opérateurs qui viennent utiliser nos autoroutes pour vendre du service respectent les normes en matière de connectivité » précise Romain Houéhou.
Tout ceci a permis au Bénin d’opérer des réformes en matière de numérisation de son administration. Cependant, les défis restent encore importants.
Les zones rurales oubliées
Peace Hounyo est rédactrice en chef de Reporter Bénin-Monde et elle rappelle que des zones rurales sont encore oubliées par le développement numérique du pays.
« Il faut reconnaître que, la vitesse d’internet nous facilite un peu mieux la tâche que par le passé. Mais la couverture n’est pas pareille quand vous êtes à Cotonou ou à l’intérieur du pays. La connexion n’est fluide véritablement que dans les zones urbaines » selon elle.
Le gouvernement s’emploie à corriger ces disparités avec de nombreux projets. L’un des plus importants est le projet intégré de transformation numérique des régions rurales, il vise à déployer des infrastructures numériques dans ces zones afin d’y accroître et généraliser les usages numériques.
Rodrigue Guézodjè
(Source : Deutsche Welle, 21 septembre 2021)