OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2022 > Dérives sur le net : halte à la cyberintimidation !

Dérives sur le net : halte à la cyberintimidation !

lundi 17 octobre 2022

Point de vue

« Aucune société organisée ne peut accepter ce qui se passe aujourd’hui chez nous. Nous allons y mettre un terme d’une façon ou d’une autre », avait déclaré le Président Macky Sall qui faisait face aux organisations syndicales, le 3 mai 2022, pour fustiger la façon dont l’internet et les réseaux sociaux sont utilisés au Sénégal. Considérant ces canaux (les réseaux sociaux) comme un « cancer des sociétés modernes » et une « peste mondiale », le Chef de l’Etat avait précisé que « la régulation du secteur tiendrait compte de ses discussions avec les acteurs et des conclusions des prochaines assises de la presse sénégalaise ».

Cette position affichée par le Président Sall, recoupe, dans une certaine mesure, celle d’Umberto Eco, pour qui, « Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui, ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel ». Ceci est d’autant plus vrai que les réseaux sociaux ont tendance à abolir la différence entre les faits, les sentiments et les opinions. Ils sont basés sur une communication de l’immédiateté et de la réaction dans laquelle seul, ce qui est pensé sur le moment, ressenti et exprimé sur le moment compte.

Peu importe la teneur du propos, le danger et les risques qu’il peut charrier. Ici, on peut dire tout et n’importe quoi. D’où les dérives et écarts, très souvent relevés, faisant du tort à d’honnêtes citoyens.

Cette tendance mène droit à une pensée unique qui fait que toute personne ayant une opinion divergente est lynchée et traitée de tous les péchés d’Israël sur la toile par des anonymes revendiquant leur appartenance à telle ou telle organisation politique, sociale, religieuse et même ethnique quelquefois. Ces utilisateurs, de façon générale, croient que toute opinion devient légitime et qu’ils sont libres de l’exprimer sans filtre.

Même s’il n’existe pas encore spécifiquement de législation sur les publications à travers l’internet et les réseaux sociaux, ils restent naturellement un espace public. Par conséquent, le droit à l’image, le droit d’auteur ou encore les limites de la liberté d’expression doivent s’y appliquer.

La loi sur cette même liberté d’expression est claire et sans équivoque : « Sont considérés comme illicites tous les propos qui portent atteinte à l’honneur, à la vie privée ou à la réputation, les injures ciblées, la diffamation ainsi que les propos qui incitent à la haine raciale, à la xénophobie ou qui font l’apologie des crimes contre l’humanité ».

Les dispositions qui garantissent la liberté d’expression, d’opinion, de presse et le droit à l’information précisent qu’elles doivent s’appliquer dans un cadre réglementaire et législatif. Ces mêmes dispositions régissant la société réelle qui semble s’opposer à la société virtuelle pour ne pas dire le web, doivent être étendues sur celui-ci afin d’y faire régner l’ordre public et ainsi préserver l’intérêt général. Il est d’ailleurs important que les usagers du net et des réseaux sociaux en particulier, comprennent que la loi ne peut pas s’arrêter là où commence le web.

Au contraire, elle continue de s’appliquer et de produire ses effets. Ce qui implique que les infractions susceptibles d’être commises dans la société réelle peuvent l’être aussi sur internet avec les mêmes effets. D’où la pertinence des lois sur la protection des données à caractère personnel et sur la cybercriminalité qui visent à prendre en compte les risques d’atteintes aux droits et libertés des uns et des autres au travers du numérique. Toutes choses qui fondent à croire que les réseaux sociaux ne doivent pas être un espace de non droit comme beaucoup peuvent le penser.

Ceci est d’ailleurs tellement inquiétant qu’il interpelle le Juge Demba Kandji, actuel médiateur de la République du Sénégal. A l’en croire, « Si aujourd’hui notre société est menacée, c’est parce que la violence est en train de prendre le pas sur la réflexion, l’échange, le dialogue et le respect mutuel. Je ne suis pas très optimiste. Car la violence verbale et physique qui s’installe dans le commerce entre nous et nos autres citoyens à cause des réseaux sociaux risque de dégrader l’État de droit ».

Le haut Magistrat a bien raison d’avoir des craintes, surtout en ce qui concerne les médias sociaux, où l’actualité est constamment marquée par une forte adversité et des violences verbales. Une cyberintimidation se manifestant ainsi par des agrsessions et abus pouvant porter atteinte à la réputation de la personne. Elle induit, en outre, un sentiment d’humiliation, de peur, de désespoir fondé sur des messages et textes blessants, des rumeurs, des fake news, des photos compromettantes…

Etant donné que les réseaux électroniques permettent, avec une extrême rapidité, de diffuser à l’échelle mondiale des idées, des sentiments, des opinions de toutes sortes, les nombreux forums de discussion des sites d’information sont devenus un terreau fertile aux messages illicites ou attentatoires à l’honneur et à la dignité.

Un équilibre entre la réglementation et l’exercice des droits et libertés fondamentaux doit par conséquent être opéré, d’autant que dans un État démocratique, la régulation a pour finalité de concilier la sécurité et la liberté. L’État doit assurer la sécurité de ses citoyens par la répression des infractions sans pour autant restreindre la liberté des individus, y compris des utilisateurs de réseaux internet.

(Source : Dakar Actu, 17 octobre 2022)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2152/2267 Régulation des télécoms
  • 173/2267 Télécentres/Cybercentres
  • 1565/2267 Economie numérique
  • 820/2267 Politique nationale
  • 2267/2267 Fintech
  • 254/2267 Noms de domaine
  • 827/2267 Produits et services
  • 693/2267 Faits divers/Contentieux
  • 367/2267 Nouveau site web
  • 2175/2267 Infrastructures
  • 827/2267 TIC pour l’éducation
  • 91/2267 Recherche
  • 121/2267 Projet
  • 1437/2267 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 883/2267 Sonatel/Orange
  • 784/2267 Licences de télécommunications
  • 132/2267 Sudatel/Expresso
  • 470/2267 Régulation des médias
  • 621/2267 Applications
  • 499/2267 Mouvements sociaux
  • 764/2267 Données personnelles
  • 60/2267 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2267 Mouvement consumériste
  • 179/2267 Médias
  • 322/2267 Appels internationaux entrants
  • 702/2267 Formation
  • 51/2267 Logiciel libre
  • 860/2267 Politiques africaines
  • 408/2267 Fiscalité
  • 84/2267 Art et culture
  • 285/2267 Genre
  • 708/2267 Point de vue
  • 486/2267 Commerce électronique
  • 704/2267 Manifestation
  • 156/2267 Presse en ligne
  • 64/2267 Piratage
  • 102/2267 Téléservices
  • 444/2267 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2267 Environnement/Santé
  • 156/2267 Législation/Réglementation
  • 167/2267 Gouvernance
  • 854/2267 Portrait/Entretien
  • 72/2267 Radio
  • 339/2267 TIC pour la santé
  • 133/2267 Propriété intellectuelle
  • 29/2267 Langues/Localisation
  • 502/2267 Médias/Réseaux sociaux
  • 925/2267 Téléphonie
  • 95/2267 Désengagement de l’Etat
  • 486/2267 Internet
  • 57/2267 Collectivités locales
  • 189/2267 Dédouanement électronique
  • 504/2267 Usages et comportements
  • 514/2267 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 279/2267 Audiovisuel
  • 1362/2267 Transformation digitale
  • 192/2267 Affaire Global Voice
  • 76/2267 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2267 Service universel
  • 330/2267 Sentel/Tigo
  • 87/2267 Vie politique
  • 730/2267 Distinction/Nomination
  • 17/2267 Handicapés
  • 421/2267 Enseignement à distance
  • 321/2267 Contenus numériques
  • 294/2267 Gestion de l’ARTP
  • 89/2267 Radios communautaires
  • 815/2267 Qualité de service
  • 212/2267 Privatisation/Libéralisation
  • 67/2267 SMSI
  • 225/2267 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1315/2267 Innovation/Entreprenariat
  • 680/2267 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2267 Internet des objets
  • 85/2267 Free Sénégal
  • 217/2267 Intelligence artificielle
  • 99/2267 Editorial
  • 9/2267 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous