Le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (Restic) salue l’engagement de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) de vouloir doter le Sénégal, à travers les opérateurs de téléphonie, de la 5G, avant la fin du mois de juillet 2023. Mais le Restic souhaite que « les opérateurs soient soumis à d’importantes obligations de couverture des territoires ruraux, moins peuplés et bien moins rentables que les villes afin de permettre aux startups dans l’agro-écologie, l’élevage, la foresterie de se développer dans nos communautés rurales, nos villes intérieures et nos villages, etc. ».
Le Directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a annoncé, la semaine dernière, que le Sénégal devrait être doté, à travers les opérateurs de téléphonie, de la 5G, avant la fin du mois de juillet 2023. Les opérateurs de téléphonie mobile, d’après le régulateur, n’auront pas besoin de parapher un nouveau contrat de concession pour exploiter la 5G. Il leur suffit tout simplement de négocier avec l’Artp pour éteindre le contrat de concession de la 4G.
Mais pour le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (Restic), ces opérateurs doivent être « soumis à d’importantes obligations de couverture des territoires ruraux, moins peuplés et bien moins rentables que les villes afin de permettre aux startups dans l’agro-écologie, l’élevage, la foresterie de se développer dans nos communautés rurales, nos villes intérieures et nos villages, etc. ».
Il considère que l’attribution de la licence 5G est « une vraie révolution dans notre pays, une innovation majeure pour le sous-secteur des communications électroniques. La cinquième génération de communications mobiles se présente comme une génération de rupture, celle qui ne s’intéresse plus uniquement au monde des opérateurs mobiles grand public, mais qui ouvre de nouvelles perspectives et permet la cohabitation d’applications et usages extrêmement diversifiés, unifiés au sein d’une même technologie ».
En effet, indique les collaborateurs de Moustapha Diakhaté, président de cette organisation, « la 5G accroit la vitesse de débit et de délai de transmission (qui doit être divisé par 10) et de fiabilité de la communication.
C’est un vecteur voire un « facilitateur » de la numérisation de la société, en autorisant le développement de nouveaux usages : réalité virtuelle, véhicule autonome et connecté, ville intelligente (contrôle du trafic routier, optimisation énergétique), industrie du futur (pilotage à distance des outils industriels, connectivité des machines)… la 5G, avec la floraison d’application, va propulser le secteur des Tic à plus de 15% du Pib annuel du pays avec des milliers d’emplois à la clé ».
Le Restic estime que « le chantier de déploiement de la 5G va permettre de donner des emplois à 6000 personnes et va générer 650 milliards de chiffres d’affaires pour les installateurs techniques sur 3 ans ». Car souligne-t-il, « la 5G nécessite de nouvelles installations donc intensives en travail physique, en capital et en technologie ».
Selon les responsables de ce rassemblement, « la disponibilité de la 3G ou 4G dans certaines villes secondaires ou dans les zones rurales du pays reste déficiente d’où l’urgence de prendre en compte ces desiderata dans le nouveau cahier des charges applicables au déploiement de la 5G. Il faut impérativement que la dimension aménagement numérique du territoire sois prise en compte même si l’Artp doit se montrer moins gourmande dans la vente des fréquences 5G. L’objectif est que tout Sénégalais où est-ce qu’il se trouve puisse bénéficier de la bande passante pour les applications numériques et digitales. C’est un pré-requis pour l’émergence vers 2035 ».
Les entreprises du secteur des Tic invitent donc « les opérateurs à saisir cette opportunité historique que la 5G devrait offrir aux usagers et consommateurs, et l’Artp à mettre à leur disposition toutes les bonnes fréquences aux meilleurs prix dans un processus équitable et transparent ».
Dialigué Faye
(Source : Le Quotidien, 9 mai 2023)